Spleen de Baudelaire
Synthèse : Spleen de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar IgorKarkarofff • 17 Novembre 2021 • Synthèse • 842 Mots (4 Pages) • 1 440 Vues
ANALYSE LINAIRE : Spleen, quand le ciel bas et lourd
« Quand le ciel bas et lourd » est un poème du recueil poétique Les fleurs du mal, écrit par Baudelaire de 1857 à 1868. Dans ce poème de 5 quatrains, Baudelaire décrit le pouvoir et les effets du spleen, qui est un mal à la fois physique, psychologique et philosophique, une sorte de mélancolie. Le poème décrit le combat continu mais vain entre le poète et le spleen, jusqu'à la capitulation de Baudelaire à la fin.
Nous montrerons comment l'écriture poétique permet à Baudelaire de définir le spleen et ses effets en le rendant présent et sensible pour le lecteur.
Lecture
A) Les trois premiers quatrains sont trois subordonnées conjonctives circonstancielles de temps introduites par la même conjonction « quand » qui décrivent les circonstances du spleen.
V1 : images concrètes du ciel et du couvercle : sentiment d'oppression, première caractéristique du spleen. Champs lexical du poids + termes monosyllabiques + écho sonore « b »/ »p » miment cet effet d'oppression. Chiasme sonorités Ciel lourd/ Couvercle = effet d'enfermement.
L'enjambement V1/V2 souligne l'emprise du « ciel lourd » sur « l'esprit » = association mal physique + psychologiqe = caractéristique spleen. Participe gémissant en écho avec sonorités « esprit » insiste sur les effets négatifs du spleen. Le pluriel + adj long exprime avec insistance la cause du spleen : l'ennuie.
V3 : le terme cercle accentue l'idée d'enfermement soulignée par la rime riche « cercle/couvercle »
V4 pronom possessif « nous » qui identifie le lecteur. Nous est un COS = passivité et impuissance des victimes du spleen. Oxymore « un jour noir » qui montre la capacité du spleen à transformer la réalité.
B) Le poète passe du ciel à la terre. Le deuxième quatrain reprend la sensation d'oppression avec l'image concrète du cachot, des murs et des plafonds. Le verbe « est changée » au passif rappelle encore la passivité des victimes et au contraire le pouvoir du spleen. « L’Espérance » est personnifiée mais dégradée par la comparaison avec la chauve souris, animal qui suggère les peurs nocturnes et inspire le dégoût. Combat de l'espérance perdu d'avance puisque la chauve souris se cogne la tête. Adj « humides » « pourris » ajoute une sensation de dégoût à sensation d'oppression.
C) Le troisième quatrain accentue encore la vision du spleen. Adj « vaste » et « immense » soulignent encore le pouvoir du spleen. La vision du cachot est amplifiée, puisque on passe du cachot à la vaste prison. V11= vision cauchemardesque avec le « peuple muet d'infâmes araignées. Le pronom possessif nos au V12 nous associe avec la vision cauchemardesque. L'oppression atteint l'esprit avec l'image des filets « au fond de nos cerveaux ».
D) Le quatrième quatrain est composé de la proposition principale correspond au moment où la crise éclate.
V1 : adverbe « tout à coups » souligne brutalité de l'événement. sonorités en k (cloches, avec), d.t (tout, des, sautent) et r (furie) miment la cacophonie de la crise. V13/14 semblent représenter un moment de révolte face au spleen, avec l'expression « affreux hurlement ». mais les V15/16 semblent déjà évoquer le renoncement avec le verbe « geindre » et l'assonance en i (ainsi, esprit, patrie, qui, opiniâtrement) qui miment la plainte. L'adverbe opiniâtrement a une place importante occupe une place importante car à la diérèse du vers. Le lecteur est donc confronté à la lutte violente mais vaine du poète.
E) le cinquième quatrain est une sorte de conclusion tragique de cette confrontation
V1/2 : la coordination « et » marque une pause avant la défaite. A la cacophonie du 4ème quatrain succède le silence « sans tambours ni musique » et la lenteur « long » « lentement ». L'iage de la mort s'impose dès le vers 17 avec les corbillards. Il s'agit d'une mort intérieur puisque les corbillards défilent dans l' « âme » du poète. Le possessif « mon » donne une dimension personnelle à cette fin.
V3/4 Le contre rejet du mot espoir associé au participe vaincu suggère la défaite totale de l'espoir qui se battait encore au deuxième quatrain. Sa personnification avec le verbe pleure donne une dimension tragique qui nous associe par empathie à la situation du poète. Disjonction du verbe plante séparé du sujet angoisse par le complément circonstanciel « sur mon crâne » renforce l'impression de cette toute puissance de l'angoisse. Le dernier vers offre une image frappante de la capitulation : le crâne est incliné et le drapeau noir suggère le triomphe de la mort. Encore une fois l'expression est personnelle avec « mon crâne ». C'est donc le poète qui est vaincu.
Conclusion : Ce poème définit le spleen, un mal physique, psychologique et existentiel qui crée la souffrance et le malheur. Ce poème montre comment l'écriture poétique poétique, par des effets d'enjambement, d'allitérations, de rimes, par la construction syntaxique et par des images concrètes permet au poète de représenter au lecteur ses émotions les plus profondes et à lui faire visualiser les effets du spleen.
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