Explication linéaire du poeme LXXVIII Spleen, Baudelaire
Commentaire de texte : Explication linéaire du poeme LXXVIII Spleen, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nvmlgp • 28 Juin 2023 • Commentaire de texte • 1 051 Mots (5 Pages) • 201 Vues
Texte 2 « Spleen »
Que signifie le parcours : Alchimie
poétique : la boue et l’or ?
Le recueil des Fleurs du Mal est associé au parcours « Alchimie poétique : la boue et l’or ».
Le libellé de ce parcours peut sembler énigmatique... C’est qu’il reprend les termes de Baudelaire lui-même à propos de sa poésie !
Le titre Les Fleurs du Mal suggère un processus de transformation du mal en fleur, de la boue en or.
Les six sections des Fleurs du Mal retracent l‘itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers.
« Spleen et Idéal », « Tableaux parisiens », « Le Vin », « Fleurs du mal », « Révolte », « La mort »
Ce poème est issu de la section « Spleen et Idéal » s’inscrit dans une série de poèmes consacrée à la mélancolie (LXXV, LXXVII et LXXVII).
Problématique :
Comment Baudelaire transforme-t-il le plomb du spleen en or poétique ?
Annonce de plan :
Ce poème est composé de 5 quatrains, est divisé en deux parties :
– Les trois premiers quatrains décrivent le spleen (I)…
– … tandis que les deux derniers quatrains montrent la victoire du spleen sur le poète mais aussi, paradoxalement, la façon dont le poète parvient à mettre ce spleen à distance (II).
I – Une description du spleen (quatrains 1, 2, 3)
A – Un sentiment d’oppression (1er quatrain)
Les trois premiers quatrains décrivent le spleen, un état morbide et dépressif ressenti par le poète.
1-L’anaphore « Quand… » qui ouvre les trois premiers quatrains (v.1, v.4 et v.9) rappelle que le monde est soumis à un temps pesant et destructeur .
2-Cette pesanteur est amplifiée par le champ lexical du poids « bas », « lourd », « pèse », « couvercle » qui traduit le sentiment d’enfermement du poète.
3 -Tout oppresse le poète. Ainsi, les termes qui font penser à l’Idéal, à la liberté « ciel / esprit / horizons / jours » ) sont immédiatement contrecarrés par les termes qui expriment la fermeture : « couvercle », « ennuis », « cercle », « nuits ».
4-Le poète est passif et se réduit à un « esprit gémissant » (v.2). Le participe présent gémissant souligne l’absence de force pour surmonter le spleen.
Le champ lexical de la tristesse et de la plainte accentue le caractère funèbre de ce premier quatrain : « gémissant », « longs » , « ennuis », « noir », « triste ».
B – Un effacement du poète (2ème et 3ème quatrain)
5-Le deuxième quatrain poursuit la métaphore filée entre le monde et un espace carcéral : « cachot », « murs » « plafonds »., « prison », « barreaux » (au troisième quatrain). Le monde devient ainsi une prison angoissante et sans issue.
6-Le terme « Espérance » au vers 6 est une allégorie de l’Idéal. Mais la comparaison « comme une chauve-souris » assimile l’Espérance à un animal de nuit, symbolisant la mélancolie et le vampirisme.
7-Le participe présent (« s’en va battant ») insiste sur la lourdeur et la durée de l’action de la chauve-souris qui tourne sans trouver d’issue.
8-Les consonnes explosives (« s’en va battant les murs de son aile timide / Et se cognant la tête à des plafonds pourris ») font entendre au lecteur les coups de la chauve-souris contre les murs, renforçant le sentiment de forclusion. L’Idéal se heurte donc au spleen qui emporte tout.
9-On remarque que Baudelaire n’utilise pas le « je » dans les premiers quatrains. Le « je » est effacé au profit d’un paysage où toute humanité est absente. L’espace-temps semble d’ailleurs s’étirer : : « étalant ses immenses trainées », « tendre », « vaste prison », « peuple muet ». Cet étirement crée un mouvement qui semble absorber progressivement le poète vers le néant.
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