Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirment le primat de l'individu?
Cours : Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirment le primat de l'individu?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Assia Martin • 20 Avril 2017 • Cours • 1 037 Mots (5 Pages) • 924 Vues
CHAPITRE : Quels liens sociaux dans les sociétés où s’affirment le primat de l’individu ?
- COMMENT ONT ÉVOLUÉ LES DIFFÉRENTES FORMES DE SOLIDARITÉ ?
- De nombreux sociologues se sont interrogés sur les façons dont les sociétés intègrent les individus et ont analysés les mécanismes sociaux qui favorisent le lien social. Le passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes est caractérisé par un changement dans les formes de la solidarité et dans les facteurs du lien social.
Dans les sociétés modernes, depuis le 19ème siècle, les individus sont devenus à la fois + autonomes et + solidaires. Ainsi, comment assurer la cohésion sociale dans des sociétés marquées par le processus d’individualisation ? C’est Émile Durkheim qui a étudié ces mécanismes et a montré que les sociétés traditionnelles étaient caractérisées par une solidarité de type mécanique (fondée sur les ressemblances), alors que les sociétés modernes sont caractérisées par une solidarité de type organique (fondée sur les différences).
La première est celle des sociétés communautaires où les individus partagent les mêmes valeurs, ont des comportements similaires, sont peu spécialisés et où le travail est peu divisé. À l’inverse, la solidarité organique est celle des sociétés industrielles et urbanisées où les individus se différencient par leurs valeurs, leurs comportements, leurs fonctions et où le travail est fortement divisé.
Ainsi, dans ces sociétés, c’est la complémentarité des fonctions spécialisées qui crée le lien social, la division du travail est donc un facteur puissant de cohésion sociale.
- Si la division du travail rend les individus interdépendants et complémentaires (chacun a besoin des autres), elle crée aussi des situations pathologiques, qui menacent le lien social. En effet, il peut exister des situations d’anomie, état dans lequel les individus, du fait de leur trop grande autonomie, ne partagent plus les mêmes normes et valeurs que le reste de la société. Il existe aussi des situations de désaffiliation sociale, comme l’a montré le sociologue Robert Castel, processus par lequel, le lien social se fragilise, consécutivement à des changements brutaux, comme des crises, qui remettent en cause le sentiment de cohésion sociale.
Enfin, les sociétés modernes se caractérisent par une montée de l’individualisme, état dans lequel les individus affirment de + en + leur indépendance et leur autonomie, ce qui remet en cause le lien social. Dans ce type de société, les formes traditionnelles de la solidarité ont décliné, si bien que l’État a mis en place un certain nombre de dispositifs interventionnistes de façon à recréer du lien social, grâce notamment aux mécanismes de la redistribution des revenus. C’est l’État-providence qui a en charge de subvenir aux besoins des individus en assurant une protection sociale face aux risques de la vie (maladie, chômage, vieillesse, pauvreté, exclusion).
- Toutefois, les formes traditionnelles de la solidarité n’ont pas disparu pour autant. Les formes de la solidarité mécanique ont même tendance à réapparaitre en période de crise. C’est le cas notamment des associations, des réseaux sociaux, et même de la religion, qui en s’appuyant sur de nouveaux liens communautaires, créent une nouvelle forme de lien social et de cohésion sociale, fondée davantage sur les relations interpersonnelles, sur les affinités individuelles et sur des valeurs communes.
- COMMENT ONT ÉVOLUÉ LES DIFFÉRENTES INSTANCES D’INTÉGRATION SOCIALE ?
- La famille, malgré ses transformations récentes, est toujours une instance d’intégration sociale incontournable. Elle demeure le lieu privilégié de la socialisation primaire, en transmettant les normes et les valeurs dont les individus ont besoin pour leur permettre l’apprentissage de la vie sociale. Les évolutions récentes ont montré un risque réel de fragilisation du lien familial, suite notamment à l’augmentation des divorces, ainsi qu’à l’émergence de nouveaux modèles familiaux (familles décomposées, recomposées), mais de nouvelles formes de solidarité sont apparues.
En effet, l’intensité des relations intergénérationnelles s’est accrue, en termes d’échanges de services, de soutien financier ou moral, si bien que la famille reste toujours une instance majeure d’intégration sociale, dont le rôle a même tendance à se renforcer en période de difficultés économiques et sociales.
- En tant qu’instance de socialisation primaire et secondaire, l’école contribue aussi à intégrer les individus, en leur transmettant une culture favorable à leur insertion sociale, et en contribuant à leur formation, nécessaire à leur insertion professionnelle. Elle participe aussi à la formation citoyenne des individus, en les impliquant dans un certain nombre d’activités et en encourageant la responsabilité individuelle. Toutefois, le creusement des inégalités scolaires a remis en cause sa fonction intégratrice.
Si l’école permet toujours d’augmenter le niveau de diplôme de la population et d’accroître le niveau de qualification de la population nécessaire à l’entrée sur le marché du travail, elle contribue aussi à la reproduction des inégalités sociales. Ainsi, les limites de l’école comme instance d’intégration peuvent menacer la cohésion sociale (échec scolaire, exclusion sociale).
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