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L’engagement politique ne dépend-t-il que des variables sociodémographiques dans les pays démocratiques actuels ?

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Par   •  5 Février 2023  •  Dissertation  •  3 787 Mots (16 Pages)  •  1 462 Vues

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   SES DISSERTATION:

Sujet: «L’engagement politique ne dépend-t-il que des variables sociodémographiques dans les pays démocratiques actuels?»

  Dans les sociétés démocratique, où par définition le peuple détient le pouvoir politique, les gens vont  être poussés à faire entendre leurs volontés et leur avis par le biais de l’engagement politique c’est-à-dire toutes formes de participation à une action collective motivée par des valeurs politiques. Généralement, l’engagement politique a pour but d’exercer une influence sur les détenteurs du pouvoir, dans le but de la défense ou la promotion d’une cause. Il s’agit le plus souvent d’une implication durable. Il correspond donc aussi bien au vote qui va permettre d’exprimer un choix électoral, au militantisme (c’est-à-dire le fait de lutter pour une cause) politique dans un parti qui est donc une association d’individus qui partagent des idées communes et cherchent à accéder au pouvoir, ainsi qu’à l’engagement syndical (un syndicat étant une association de salariés ou d’employeurs dont le but est la défense des intérêts professionnels de ces membres), ou bien  à la participation a des manifestations ou simplement à la consommation engagée comme le fait d’acheter des vêtements de seconde main. Si les formes d’engagement politique sont diverses, historiquement, on constate un déclin du vote ainsi que du militantisme dans un parti politique ou dans un syndicat. Pourtant, si cette participation politique conventionnelle s’étiole, l’engagement politique demeure: l’engagement associatif ainsi que la consommation engagée n’ont jamais été aussi importantes. Qui sont les individus qui se mobilisent? L’engagement politique dépend en partie de variables sociodémographiques (qui sont  des critères de segmentation ou de ciblage reposant sur une caractéristique sociale ou démographique) c’est-à-dire que tous les individus n’ont pas la même propension à s’engager ou pas de la même façon. Nous pourrions alors nous demander quelles sont ces variables sociodémographiques et nous interroger sur les raisons qui poussent les individus à s’engager politiquement. Dans un premier temps nous verrons donc les différentes variables auxquelles est lié l’engagement politique pour, dans une seconde partie, évoquer les déterminants de cet engagement.

    L’engagement politique va dépendre fortement de trois grandes variables sociodémographiques. La première est le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle (PCS) qui sont regroupés pour former une variable étant fortement liés. En effet, le niveau de diplôme va fortement déterminer la PCS à laquelle la personne appartiendra. L’appartenance à une PCS plus ou moins élevée a une influence sur l’engagement politique puisque plus la PCS est élevée, plus l’engagement politique est fort. De plus cela est vrai quelques soit la forme d’engagement politique: Le vote systématique est bien plus fréquent chez les cadres que chez les ouvriers et au contraire l’abstention systématique est bien plus présente chez les ouvriers que chez les cadres. Le document 4 tiré de L’Insee illustrant la participation électorale aux élections présidentielle et législative de 2017 de différentes catégories de population va confirmer que plus la PCS est élevée plus le taux d’abstention est faible. En effet, en France en 2017 15,5% des ouvriers interrogés s’abstenaient systématiquement au vote alors que seulement 6,3% des cadres interrogés s’abstenaient systématiquement, soit plus de deux fois moins. De plus, la prise de responsabilité politique est bien plus importante chez les plus diplômés. Par exemple, parmi les élus de la République, la part de cadres est nettement supérieure à celle des ouvriers et des employés particulièrement chez les députés où le pourcentage d’ouvrier est nul. Propos illustré dans le document 1, un article du Monde de 2020 dont l’auteur est  Léa Iribarnegaray. Elle évoque dans cet article la sous-représentation des jeunes dans les candidats des élections municipales et les raisons qui poussent les rares jeunes à s’engager. Elle s’adresse à Elodie Cloez, 22 ans qui est  «cochef de file de la liste La France insoumise (LFI) à Lille» ce qui traduit un engagement politique assez important. Nous relevons par la suite que cette dernière est «Etudiante en master de sciences politiques, après un DUT dans le secteur du commerce», elle a donc un niveau d’étude assez élevé et un niveau de diplôme déjà important et qui continue à prendre de l’ampleur . Cela confirme et illustre le fait que les plus diplômés ont un engagement politique fort. Par ailleurs, l’adhésion syndicale, contrairement aux écrits de Marx au XIX° siècle est aujourd’hui plus élevée chez les cadres que chez les ouvriers et cela est vrai aussi pour les groupements professionnels. Le document 2 est un tableau statistique de l’Insee et évalue le taux d’adhésion à une association en 2016 en France. Il montre qu’en 2016 en France, 9,0% des cadres interrogés étaient syndiqués tandis que 5,6% des ouvriers interrogés l’étaient. Enfin, l’engagement associatif est là encore comme réservé aux plus diplômés. Plus le niveau de diplôme est fort, plus le pourcentage de personnes adhérents à des associations est élevé. Ce que justifie le document 2 en révélant que 11,0% des cadres interrogés adhéraient à une association effectuant des actions sanitaires et sociales ou humanitaires et caritatives contre seulement 3,2% des ouvriers interrogés soit presque 4 fois moins. Cet écart considérable est vérifiable dans plusieurs types d’associations puisqu’en effet  5,5% des cadres interrogés faisaient partis d’une association de défense de droits et d’intérêts communs pendant qu’1,0% des ouvriers interrogés y adhéraient. Trois facteurs peuvent expliquer le fait que les plus diplômés s’engagent d’avantage politiquement: Plus nous sommes diplômés, plus nous avons les compétences recherchées par les associations, les partis politiques, les syndicats… A savoir parler en public, rédiger un tract etc.…  Des facultés transmises par la famille et l’école ou encore le milieu professionnel et sont moins fréquentes chez les personnes défavorisées. En outre, plus nous sommes diplômés donc dans une situation professionnelle favorable plus nous sommes susceptibles de nous sentir légitime pour exercer une action militante. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué le sociologue Daniel Gaxie dans «Le Cens caché» (il fait référence à l’époque du suffrage censitaire)  dans lequel il considère que les causes du non-engagement politique s’expliqueraient par un sentiment d’incompétence politique  de la part des personnes les moins diplômés et les plus en marge socialement. Enfin, les (PCS) les plus favorisées ont un capital social, c’est-à-dire qu’elles possèdent un réseau relationnel mobilisables qui est plus élevé ce qui facilite l’accès aux positions de pouvoir dans les syndicats, les associations ou bien les partis politiques.

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