Le progrès technique comme facteur de croissance

DEVOIR ESH : LE PROGRES TECHNIQUE EST-IL SUFFISANT POUR EXPLIQUER LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

Depuis le début du XIXème siècle, on observe une évolution de la croissance économique. Cette période est marquée par un cycle économique majeur avec des fluctuations régulières. Le krach boursier du 24 octobre 1929 et la crise qui s’en suit mettent cependant fin à cette période de stabilité, laissant place aux « années noires » et à la « Grande Dépression ». Entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1945 et le premier choc pétrolier en 1973, on assiste à une croissance sans précédent, c’est la période des Trente Glorieuses. Cependant, depuis la fin des années 1970, de véritables cycles économiques sont réapparus en Occident, ils ont été mis à mal par le second choc pétrolier ou encore la crise des subprimes en 2008. La croissance économique correspond à une augmentation durable et soutenue de la production, elle est mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB) qui détermine l’ensemble des richesses produites au cours d’une année. La croissance économique peut s’expliquer par le progrès technique qui représente l’ensemble des découvertes scientifiques et techniques permettant d’améliorer les moyens de production et d’accroitre leur efficacité. Ce dernier est déterminé par le PGF (productivité globale des facteurs).                                                 Cependant, le progrès technique est-il la seule explication de la croissance économique ? Nous verrons dans un premier temps que le progrès technique est un facteur de la croissance. Néanmoins, nous aborderons dans une seconde partie que le progrès technique n’est pas suffisant pour expliquer la croissance économique, qui peut également être expliquée par les facteurs de production.

1. Le progrès technique comme facteur de croissance économique

1. La croissance intensive

• Les innovations :

• De produits : fabrication de nouveaux biens/services pour conquérir de nouvelles parts de marché -> monopole temporaire -> augmentation de la compétitivité hors-prix -> augmentation des profits et par la suite de la production -> croissance économique
• De procédés : nouvelles méthodes de production -> augmentation de la productivité -> baisse des couts de production -> baisse des prix -> augmentation de la compétitivité prix -> hausse des profits et de la production -> croissance économique

• Les effets des gains de productivité sur la croissance économique

• Mécanisme n°1 : augmentation des profits -> augmentation de l’investissement -> augmentation des revenus de l’entreprise
• Mécanisme n°2 : augmentation des salaires -> augmentation de la consommation -> augmentation de la demande intérieure
• Mécanisme n°3 : baisse des prix -> hausse de la compétitivité prix -> augmentation des exportations -> hausse de la demande extérieure

Les trois mécanismes aboutissent à une hausse du PIB et donc à la croissance économique

• La « destruction créatrice » de Schumpeter (processus continu création de nouvelles activités économiques et disparition de certains secteurs d’activités économiques)

1. La croissance endogène (hypothèse de P. Romer, R. Lucas, R. Barro)

• Les différents types de capitaux

• Capital humain (aptitudes, talents et qualifications)
• Capital technologique (connaissances et innovations)
• Capital public (infrastructures)
• Capital physique (force de travail)

• Mécanisme de la croissance auto-entretenue : croissance économique -> augmentation des revenus -> investissements dans les différents capitaux (humain/technologique/public/physique) -> externalités positives + hausse de la productivité -> croissance économique (cercle vertueux)

• Le rôle de l’Etat

• Mise en place d’institutions et de droits de propriétés comme les brevets pour protéger les innovations
• Financement des activités à fortes externalités positives + recherche et développement + infrastructures

1. Les facteurs de production, seconde explication de la croissance économique alors extensive (modèle de R. Solow)

La fonction de production Y= F (K, W) avec Y la production, K le capital et W le travail de Cobb-Douglas

Propriété des rendements constants (la quantité produite varie dans la même proportion que celle des facteurs utilisés)

1. L’accumulation de travail

• Mécanisme n°1 : augmentation de la population active occupée ou du temps de travail -> augmentation de la demande car hausse des salaires et baisse du chômage -> augmentation de la consommation -> augmentation de la production -> croissance économique

• Mécanisme n°2 : augmentation de la population active occupée ou du temps de travail -> hausse des quantités produite -> hausse de l’offre et de la production -> croissance économique

1. L’accumulation de capital

• Investissement = achat de biens d’équipement durable (durée > 1 an) mesuré par le FBCF (formation brute de capital fixe)

• Les investissements de remplacement, capacité et productivité et leurs effets

• Mécanisme : hausse de l’investissement -> hausse de la demande de biens d’équipement durable et hausse de l’offre -> hausse de la production -> hausse du PIB (croissance économique)

Conclusion :

Ainsi, nous pouvons affirmer que le progrès technique est une explication de la croissance économique de par les gains de productivité qu’il engendre, dus aux innovations. Selon certains économistes, la croissance serait même endogène, c’est-à-dire qu’elle occasionnerait du progrès technique qui lui-même engendrerait de la croissance. Dans ce premier cas, la croissance est qualifiée d’intensive. Par ailleurs, d’autres facteurs permettent également d’expliquer la croissance économique : les facteurs capital et travail qui participent à l’augmentation de la production. Dans cette deuxième explication, la croissance est dite extensive. De ce fait, le progrès technique n’est pas suffisant pour expliquer la croissance économique. On peut à présent s’interroger sur l’instabilité de la croissance et sur ses déterminants, structurels et conjoncturels.

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