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Le paradoxe de l'action collective et l'engagement

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Par   •  1 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 800 Mots (8 Pages)  •  1 326 Vues

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Dissertation            

SES

Debaye Elisa T02

Pourquoi malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent-ils ?

        Actuellement la crise sanitaire met un frein à la mise en place d’action collective cependant avant cela le mouvement qui était encore le plus présent sur la scène politique était le mouvement des gilets jaunes. Ce mouvement est le parfait exemple du groupe qui multiplie les actions collectives pour arriver à ses fins. Une action collective est un terme propre à la sociologie qui désigne toutes formes d’actions organisées et entreprises par un groupe d’individus en vue d’atteindre des objectifs communs et d’en partager les profits. L’objectif d’origine des gilets jaunes était de s’opposer à la hausse de la fiscalité sur les carburants, leurs actions prenaient la forme de manifestations, grèves etc. Nous savons ce mouvement a duré très longtemps c’est-à-dire que les individus sont restés engagés longtemps et nous pouvons nous demander comment les individus ont put trouver autant de temps et d’énergie de s’engager à ce point pour une cause. Ici nous allons tenter de répondre à la question de savoir pourquoi malgré le paradoxe de l’action collective les individus s’engagent tout de même. Pour cela on va voir dans une première partie pourquoi un paradoxe de l’action collective existe, dans une seconde que ce paradoxe n’est pas toujours vérifié car les individus peuvent gagner à s’engager et dans une dernière partie que la structure des opportunités politiques influe sur l’engagement politique des individus.

       Pour commencer on peut montrer qu’un paradoxe de l’action collective existe effectivement.

D’abord une action collective présente des coûts, c’est-à-dire qu’en participant à l’action l’individu va le « payer ». Ces coûts sont de différents types : l’action peut être coûteuse en temps, en effet en participant à l’action on renonce à une autre activité, cela peut être le cas lors d’une réunion en assemblée générale par exemple ; l’action est également coûteuse en argent : frais de déplacement pour rejoindre le lieu de l’action, pour une manifestation par exemple notre présence sur le lieu de l’action est nécessaire à son efficacité ou alors si l’action est illégale on risque une contravention. Un autre exemple parlant est celui de la grève car elle se traduit des jours de travail en moins et donc un salaire mensuel plus faible.  

C’est là qu’est la source du problème : les coûts de l’action sont individuels alors que les gains sont collectifs.

Les coûts sont tellement élevés qu’un individu n’a pas rationnellement intérêt à participer à l’action collective. La solution la plus rationnelle est de se comporter en passager clandestin. Lorsque l’on se comporte en passager clandestin on veut profiter des gains d’une action sans en supporter les coûts. Par exemple si dans mon lycée une action collective est organisée pour revendiquer une idée à laquelle j’adhère et qu’il s’agit d’une manifestation pour laquelle il faut sécher pour participer. Individuellement j’ai intérêt à ce que l’action se produise puisque je désire les changements que réclame l’action cependant je n’ai pas intérêt à y participer puisque je risque une absence ou une sanction. On le voit bien dans le premier document, en effet ce dernier montre que 29,7 millions de français de plus de 15 ans ont de la sympathie pour le mouvement contre la réforme des retraites, c’est-à-dire que 29,7 millions de français sont contre la réforme des retraites cependant seuls 806 000 français ont manifesté contre cette réforme soit environ 37 fois moins de personnes, c’est parce que les coûts sont trop élevés et que le groupe est grand, donc les individus se sont comportés en passagers clandestins. Or ce raisonnement est paradoxal. L’économiste américain Mancur Olson l’a montré en 1965 : si tous les individus raisonnent ainsi il n’y aura plus d’actions collectives : c’est le paradoxe d’Olson. Ce paradoxe résulte de la hausse de l’individualisme, de la hausse des grands groupes : on habite de plus en plus en ville et de la baisse du contrôle social informel.

Dans cette partie nous avons vu que si chaque individu suit sa raison et son intérêt il n’y aurait pas d’actions collectives.

Cependant dans les faits on constate que beaucoup d’actions collectives ont eu lieu et continuent d’avoir lieu, nous allons nous demander pourquoi.

        Nous allons voir dans cette partie que les individus continuent à participer à des actions collectives car ils y trouvent des gains qu’ils soient matériels ou pas.

Premièrement il existe des incitations sélectives : ce sont des récompenses matérielles ou financières qui ont pour but d’inciter un individu à participer à l’action collective. Ces récompenses sont proposées par les « entrepreneurs de morale » : ceux qui mettent en place l’action. Les incitations sélectives sont efficaces puisqu’elles vont augmenter les gains de la participation à l’action pour l’individu, ce qui permet de compenser tous les coûts vus en première partie, elles permettent donc de dépasser la logique de passager clandestin et de résoudre le paradoxe d’Olson. On peut prendre l’exemple des associations luttant pour le droit à l’avortement qui organisaient des avortements à l’étranger pour des membres du groupe. Le document deux nous montre l’efficacité des incitations sélectives puisqu’on voit que les pays où le taux de syndicalisation est le plus élevé sont les pays où l’on bénéficie des accords signés seulement si on est syndiqué ainsi on est incité à se syndiquer puisque l’on y gagne. Par exemple en Finlande ou ce principe est appliqué le taux de syndicalisation est de 74%, c’est-à-dire que sur 100 salariés finlandais 74 sont syndiqués contre seulement 11 en France, soit environ 7 fois moins. Néanmoins cette solution nécessite d’avoir des fonds ou quelque chose à offrir pour pouvoir organiser une action ce qui n’est pas le cas de tous les entrepreneurs de morale.

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