Le mémoire et les travaux de sortie à l’Université d’Etat d’Haïti (U.E.H). Analyse des résultats et identification des difficultés liées à sa réalisation de 1980 à 2006.

INTRODUCTION

           L’Université est une vieille institution médiévale qui s’est modernisée. Le temps et l’espace conservent ses empreintes sur l’institution universitaire. Autrement dit, dans leur stratégie de gestion des rapports sociaux, les femmes et les hommes ont créé et orienté l’enseignement universitaire, comme ils l’ont fait pour toutes les autres institutions^[1].

           De la civilisation Gréco-romaine à la civilisation mécanisée d’aujourd’hui, l’Université qui recèle le mot univers  représente un centre de culture qui pose l’universalité du destin de la race humaine par définition, l’Université vise à la fonction de l’homme en tant que tel, sans référence à sa race et à sa nation^[2]. Mais depuis plusieurs siècles, l’Université se donne une tache grandiose : la transmission et l’élargissement du savoir^[3].

        En ce qui a trait à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), elle a été créée en vue de dispenser l’enseignement supérieur dans les Facultés, Ecoles et Instituts supérieurs, de stimuler et d’organiser les recherches scientifiques^[4].

           Afin d’assumer sa mission de recherche et d’apporter sa contribution au              développement des connaissances et à la résolution des problèmes de la société haïtienne, l’Université d’Etat d’Haïti impose aux étudiants un mémoire de sortie leur permettant d’avoir accès au diplôme de licence. De plus, ce travail long, difficile et exigeant était une nécessité pour l’UEH de s’ajuster aux standards universitaires internationaux, d’évaluer aussi la qualité de l’apprentissage universitaire qui constitue une condition pour suivre des études supérieures ici ou à l’étranger au niveau de la maîtrise, du doctorat, post doctorat et autres.

           Au cours des vingt (20) dernières années, la réalisation de mémoire par les étudiants des différentes Facultés, Ecoles et Instituts supérieurs de l’UEH se trouve dans une situation alarmante. Si ces instances de l’UEH ont été obligées de faire plus d’exigences pour le concours d’admission à cause des demandes de plus en plus croissantes des bacheliers pour des études supérieures, la faiblesse au niveau des études affecte la capacité des étudiants à présenter un mémoire correct, ces derniers qui deviendront les futurs cadres du pays et qui assureront la relève des élites dirigeantes. La majorité des étudiants formés par l’UEH n’ont pas la capacité et ou la possibilité de préparer leur travail de mémoire comme finissants. Ce phénomène qui débouche sur une carence de spécialistes pouvant assurer la relève au point que certaines instances de l’Etat très fréquemment sollicitent l’expertise d’étrangers dans tous les domaines. Quand on sait que le développement d’un pays dépend, entre autres, de ses cadres, l’UEH semble être loin d’assumer sa vraie responsabilité.

           Cependant, le mémoire comme critère d’appréciation des études de 1er cycle, loin d’être considéré comme l’une des voies privilégiées par l’UEH pour l’obtention du diplôme de licence, est aujourd’hui perçu comme un obstacle difficile à franchir par les étudiants.

           Depuis plus de deux (2) décennies un constat a été fait à travers les facultés de l’UEH et montre une régression constante en ce qui a trait à la réalisation de mémoires de sortie par les étudiants.  Il y a certaines facultés dans lesquelles cette pratique est quasi–inexistante.  Cette situation constitue une grave lacune pour l’UEH, quand tout le monde sait le noble rôle de la recherche dans la préparation de la société haïtienne.

           De ce fait, qu’est ce qui explique qu’au cours de ces vingt (20) dernières années, la réalisation de mémoires par les étudiants finissants des différentes facultés de l’UEH se trouve dans une situation alarmante ?

           Afin d’en savoir davantage sur l’incapacité et / ou la démotivation des étudiants finissants à réaliser leurs mémoires de sortie pour obtenir leurs diplômes de 1er cycle, il a été  jugé bon de formuler le thème de recherche de la façon suivante :

           Le mémoire et les travaux de sortie à l’Université d’Etat d’Haïti (U.E.H). Analyse des résultats et identification des difficultés liées à sa réalisation de 1980 à 2006.

           L’objectif général de ce travail de recherche est de faire une étude approfondie de ce travail académique à l’UEH et de voir en  quoi sa réalisation pourrait aider l’étudiant dans son épanouissement professionnel, intellectuel et pousser ses réflexions sur les problèmes du pays.

           Les objectifs spécifiques que poursuit ce travail sont :

1-  De voir  l’utilité du mémoire dans le curriculum de l’UEH.

2-  D’identifier les difficultés liées à sa réalisation.

3-  D’étudier la performance des étudiants durant  les deux (2) décennies antérieures.

4-  D’étudier l’impact du mémoire sur l’embauche et la promotion dans la Fonction  

      Publique haïtienne.

           D’abord les ouvrages relatifs à l’éducation et à l’économie qui constituent la bibliographie sommaire.

           Ensuite une enquête a été menée auprès des étudiants ainsi que les responsables dans les Facultés. Les informations trouvées sont présentées sous formes de cas. Et aussi, une analyse de l’impact du mémoire sur l’embauche et la promotion dans la Fonction Publique haïtienne a été faite.

           Enfin, le travail aura un aspect de «  plaidoirie  » car l’hypothèse de recherche consiste à plaider pour de bonnes conditions de la recherche à l’UEH.

           En matière d’informations  indispensables à la réalisation de ce travail de recherche, trois (3) sources ont été puisées : la documentation, l’observation  et l’enquête.

           La documentation comprend deux  (2) sources qui sont :

1. Les sources primaires ou la documentation institutionnelle ou officielle qui se composent des registres de notes et de mémoires soutenus par les étudiants, des revues spécialisées, des textes de lois et des études menées par des organisations internationales et des firmes de consultation.
2. Les sources secondaires ou l’ensemble des œuvres d’auteurs permettant d’explorer le sujet et d’avoir une bonne connaissance des concepts.

           Ce travail de recherche est en grande partie, basé sur des observations faites  par le chercheur lui-même ou  par d’autres auteurs. Des entrevues ont été réalisées dans le cadre  de ce travail avec des étudiants, des responsables de certaines  institutions de l’UEH et des professeurs.

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