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Le PIB : un indicateur imparfait

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Par   •  18 Octobre 2019  •  Dissertation  •  879 Mots (4 Pages)  •  1 187 Vues

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Le PIB : un indicateur imparfait

Le PIB mesure le résultat final de l’activité de production de toutes les unités productrices résidentes, c’est donc la somme des richesses créées pendant une période,

en général une année, dans un pays. Il vise à mesurer la richesse produite pour estimer les revenus de la population, ainsi que les biens et services produits pour satisfaire les besoins de celle-ci. Il est donc considéré comme un indicateur de premier plan des conditions de vie dans un pays. Cependant les défauts de cet indicateur sont nombreux et connus.

Précisons tout d’abord que lorsque nous sommes amenés à faire des comparaisons

dans le temps, il est préférable de déflater les séries statistiques, c’est-à-dire d’enlever l’influence des prix sur la croissance pour ne conserver que la variation des quantités.

Le PIB dépend en effet des quantités produites, mais aussi des prix qui évoluent dans le temps. Le PIB en valeur signifie que les calculs sont faits avec les prix de l’année, ceux affichés sur les étiquettes ou payés, alors que le PIB en volume signifie que l’inflation a été éliminée dans la mesure. La hausse de la production en volume n’est donc due qu’à la hausse des quantités produites.

Une première critique de la pertinence du PIB comme indicateur de premier plan est qu’il ne tient pas compte des inégalités au sein d’une nation et ne montre pas que croissance économique ne va pas de pair avec progrès social. Même si l’on raisonne par habitant, il ne s’agit que de moyennes qui ne disent rien de la distribution de ces richesses produites. Or le PIB peut augmenter davantage au profit d’une partie de la population à une période donnée, ce qui accroit les inégalités au sein du pays. Entre 2003 et 2014, le niveau de vie mensuel moyen des 10% les plus pauvres diminue, alors que, jusque dans les années 2000, la tendance était à l’augmentation. Il est passé d’environ 690 euros en 2003 à environ 658 euros en 2014, soit une diminution d’environ 32 euros. En revanche, entre 2003 et 2014, le niveau de vie mensuel moyen des 10% les plus riches progresse : Il passe d’environ 4400 euros en 2003 à environ 4680 en 2014, soit une augmentation d’environ 280 euros. En onze ans, le niveau de vie mensuel moyen des 10% les plus riches a progressé de près de 280 euros quand celui des 10% les plus pauvres a diminué d’environ 32 euros. L’écart entre le niveau de vie mensuel des 10% les plus pauvres et celui des 10% les plus riches s’est fortement accru entre 2003 et 2011, du fait de la hausse des revenus des plus riches : d’environ 3710 euros en 2003, il passe à environ 4430 euros en 2011. Il a diminué ensuite pour atteindre près de 4000 euros en 2013. En 2014 le

niveau de vie mensuel moyen des 10% les plus pauvres est reparti à la baisse et celui des 10% les plus riches à la hausse. Les inégalités ne s’accroissent plus seulement par le haut.

Une deuxième critique majeure est la sous-estimation de la production de richesses. La première remarque est directement liée au fait que toute définition, et donc mesure, est une convention. En effet, une activité est productive au sens économique du terme lorsqu’elle est rémunérée, légale et déclarée. Ceci signifie que l’emploi d’un technicien de surface par exemple créé des richesses comptabilisées dans le PIB, alors que la même activité mais domestique non rémunérée -dont personne ne conteste l’utilité et souvent supportée par les femmes- n’est pas prise en compte dans le calcul du PIB. Et il en va de même pour toutes les activités non rémunérées, comme par exemple le bénévolat. L’ampleur de l’économie souterraine -c’est-àdire

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