Le PIB mesure-t-il correctement l’activité économique d’un pays ?
Dissertation : Le PIB mesure-t-il correctement l’activité économique d’un pays ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar robert78 • 3 Janvier 2016 • Dissertation • 2 789 Mots (12 Pages) • 2 123 Vues
Les années de 1946 à 1973 sont pour les pays industrialisés occidentaux une période de prospérité exceptionnelle et régulière. Comme l’affirme Jean Fourastié : « Ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait passer la France de la vie végétative traditionnelle aux niveaux de vie et aux genres de vies contemporains ».
Pendant les Trente Glorieuses, les pays du Nord avaient un taux de croissance du PIB supérieur à 5%. Par exemple, la France a atteint en 1960 un pic de croissance de 8%. Alors que, de nos jours elle a du mal à atteindre les 2%. La croissance économique est un processus quantitatif se traduisant par l’augmentation, au cours d’une longue période, d’un indicateur représentatif de la production de richesses d’un pays. Cet indicateur est le plus souvent le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume. Le PIB se caractérise par la somme de valeurs ajoutées brutes réalisées par les entreprises ou les administrations résidant sur le territoire national quelle que soit leur nationalité. Ainsi, le PIB permet d’estimer le niveau de croissance d’un pays. Pour ce faire, il prend en compte plusieurs facteurs. Cependant, le PIB est un indicateur imparfait car il existe plusieurs manières de le mesurer et il n’introduit pas dans ce calcul certaines formes de richesse créée. C’est donc un outil complexe et approximatif qui présente des avantages et des inconvénients.
Ainsi nous répondrons à la question suivante : Le PIB mesure-t-il correctement l’activité économique d’un pays ?
Dans un premier temps, il sera nécessaire d’évoquer l’utilité du PIB dans le calcul de la croissance d’un pays, avant d’en montrer les défaillances.
Le PIB est un indicateur intéressant pour différentes raisons. C’est un agrégat qui permet de mesurer la croissance d’un pays. Le taux de croissance du PIB permet de comparer les pays les uns aux autres. Ainsi les économistes peuvent déterminer les Pays Développés à Economie de Marché (PDEM), les pays émergents ou les Pays Moins Avancés (PMA). Les PDEM sont les pays qui ont pris part entre 1946 et 1973 aux Trente Glorieuses et avant cela aux différentes révolutions industrielles. Cela explique donc leur croissance élevée à ces époques, qui est aussi du à leur situation économique. En effet, les PDEM sont des démocraties, ce qui favorise leur croissance. Tandis que les pays émergents, comme la Chine, n’ont débuté leur forte croissance que depuis quelques années. Leur PIB étant toujours en augmentation, voilà pourquoi ce sont encore des pays émergents.
De plus, Le PIB est un indicateur qui peut se calculer de plusieurs manières différentes. D’une part, c’est la somme des valeurs ajoutées brutes (sur le plan de la comptabilité nationale, le PIB est égale à la somme des VAB additionnée à la TVA et aux droits de douanes, tout cela divisé par moins les exportations), la VAB étant la véritable richesse crée par une entreprise. Elle est égale au chiffre d’affaires moins les consommations intermédiaires, qui sont l’ensemble des biens et services qui sont détruits ou transformés au cours du processus de production. D’autre part, le PIB est l’addition entre la production marchande et la production non marchande. La production marchande est la somme des VAB réalisées par les entreprises privées, où le prix de vente est supérieur au coût de production, le but étant de faire du profit, alors que la production non marchande est la somme des salaires des fonctionnaires, prix de vente inférieur au cout de production. Cela nous donne donc l’égalité suivante : PIB = PIB marchand + PIB non marchand. Enfin, l’agrégat de la croissance peut se calculer en additionnant la Formation Brute du Capital Fixe, la consommation des ménages, les dépenses publiques, les variations de stock et le solde extérieur. On obtient donc : PIB = FBCF + Consommation + dépenses publiques + variations de stock + solde extérieur, le solde extérieur étant la différence entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays et la FBCF est l’agrégat qui permet de mesurer l’investissement, qui est l’acquisition par l’achat des facteurs de production.
Ces différentes techniques de calcul permettent de faire une moyenne des trois résultats et donc d’obtenir un résultat final qui évalue au mieux le PIB d’un pays donné.
Ensuite, le PIB permet de connaître la richesse moyenne par habitant d’un pays. En effet, le PIB d’un pays divisé par le nombre d’habitant de ce pays permet de définir un autre critère : le PIB par habitant. Par exemple, d’après le Rapport mondial sur le développement humain de 2014, la France avait en 2013 un PIB par habitant de 37 871 $ et les Etats-Unis avait lui un PIB par habitant de 53 042 $ (d’après les données de la Banque Mondiale).
Etant donné que le PIB et le PIB par habitant sont des indicateurs universels, ils sont donc calculés par tous les pays. L’uniformisation de cet indicateur permet de comparer économiquement des pays, que cela soit en terme de richesse créé ou alors sur le plan de la richesse moyenne que possède chaque habitant, autrement dit le niveau de vie moyen par habitant. Par exemple, le Qatar avait en 2013 un PIB par habitant de 136 727 $ et était classé au deuxième rang mondial au classement du PIB par habitants alors que l'Allemagne était au 15e rang mondial et avait un PIB par habitant de 44 469 $, ce qui signifie que la Qatar avait en 2013 un niveau de vie moyen par habitant 3 fois supérieur à l'Allemagne, d'après les données de la banque mondiale dans le Rapport mondial sur le développement humain, en 2014.
De plus la mesure du PIB, qui est donc la mesure de la production d'un pays, peut permettre de donner une estimation du taux de chômage. En effet, d'après le Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social de J.E STIGLITZ, A.SEN et J-P FITOUSSI en 2009 : "Mesurer la production, variable qui détermine entre autres le niveau de l'emploi…"
Enfin, le PIB va aussi permettre d'observer les moments de crises des pays en foncions de sa croissance. Par exemple, d'après l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), les Comptes nationaux, la France avait un taux de croissance de son PIB en volume allant de 4 à 8 % entre 1960 et 1974, qui s'explique par les Trente Glorieuses, un taux négatif, d'environ -1% en 1975, peu après le premier choc pétrolier et donc au début des Vingt Piteuses. A chaque crise, le taux de croissance devient négatif : environ -3% en 2009, au moment de la crise des subprimes.
In fine, le PIB est un indicateur
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