ECONOMIE MONETAIRE
Dissertation : ECONOMIE MONETAIRE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laurine.22 • 9 Décembre 2015 • Dissertation • 3 171 Mots (13 Pages) • 1 820 Vues
L’existence de la monnaie modifie-t-elle les comportements des agents économiques ?
Selon John Law, « La monnaie est dans l’Etat ce que le sang est dans le corps : sans l’un, on ne saurait vivre ; sans l’autre, on ne saurait agir ».
Ainsi, elle serait d’une importance primordiale au sein de l’économie, bien qu’elle ait suscité, suscite et suscitera toujours des interrogations et des discordes au sein des économistes. Ces derniers ne se sont accordés que sur une définition purement fonctionnelle de la monnaie ; elle servirait en premier lieu à exprimer la valeur d’un bien (unité de compte), puis à effectuer des transactions (moyen de paiement), et enfin de réserve de valeur. Cette dernière fonction introduite par John Maynard Keynes à la suite de la crise de 1929, provoque bien des débats. Ainsi, l’apparition de la monnaie dans l’histoire est très ancienne, et a bouleversé les rapports entre les individus.
Cependant, l’apparition de la monnaie a-t-elle bouleversé les comportements des agents économiques au point d’en impacter l’activité économique elle-même ?
Nous aborderons en premier lieu la notion de monnaie comme étant un fil directeur du fonctionnement de l’économie, du développement des échanges, mais aussi créateur de tout un système bancaire. Par la suite, nous expliquerons en quoi les visions de la monnaie peuvent diverger, et quels peuvent être les risques d’une utilisation surabondante de cette monnaie.
- Fonctionnement d’une économie guidé par un agrégat : la monnaie
Tout d’abord, posons-nous une question : peut-on imaginer un monde sans monnaie ? Sans cette monnaie comme unité de compte, ou bien comme moyen de paiement, il serait bien plus difficile d’effectuer des transactions, des échanges, d’autant plus lorsque nous parlons de mondialisation des échanges.
A : Un bouleversement indispensable des comportements
Retournons vers le passé, lorsque le maître mot n’était pas monnaie mais troc. Le troc est une opération économique qui a pour objectif l’échange de droits réels, à savoir les droits de propriété. Un agent économique souhaite céder un bien, mais non sans contrepartie ; il veut en posséder un nouveau. De ce phénomène découle la nécessité d’une double-coïncidence, c’est-à-dire de la rencontre de deux besoins parfaitement symétriques à un moment donné ! Nous savons tous que cela complique fortement les échanges.
Ainsi, la monnaie a fait son entrée dans le monde économique, en servant d’unité de compte. Elle apparait comme le bien dans lequel tous les autres biens vont pouvoir exprimer leur valeur. L’existence d’un prix monétaire ne confère pas aux biens une valeur, mais permet de faire des comparaisons de valeur entre eux. Dès lors, les échanges économiques sont facilités, et les coûts de transaction diminués. Cette simplicité des échanges va permettre aux agents économiques de se spécialiser dans une branche, ce qui augmentera leur productivité et, à terme, provoquera une croissance de l’économie considérée.
Au-delà de sa fonction d’unité de compte, la monnaie est également un moyen de paiement, c’est-à-dire la contrepartie de toute transaction économique. S’il est possible de comparer les valeurs de plusieurs biens grâce à la monnaie comme unité de compte, alors il sera possible d’effectuer un nombre infini de transactions, de plus en plus rapides. Les échanges étant complètement facilités, cela donne une grande liberté aux agents économiques de se comporter différemment du fait de la présence de la monnaie ! Les relations qui étaient auparavant symboliques deviennent chiffrées, quantifiées, absolument calculées. On va voit apparaitre la notion de rationalité calculatrice car les agents commencent à calculer la rentabilité d’un investissement ou bien d’une transaction. L’économie ainsi que les comportements des agents économiques sont bouleversés.
La monnaie, objet de pouvoir, reste le centre des rapports économico-financiers, qu’ils soient français ou internationaux. En effet, comment une entreprise fonctionne-t-elle pour obtenir des fonds ? Lors de sa création, elle a besoin d’un financement de départ. Elle va emprunter de l’argent dans une banque commerciale, à un taux d’intérêt débiteur (elle versera un intérêt annuel à sa banque en contrepartie du prêt), pour pouvoir mettre en œuvre ses projets. Elle remboursera son prêt lorsqu’elle commencera à faire des bénéfices. Le mécanisme de création de monnaie scripturale par les banques ne suffirait sans doute pas à permettre à toutes les entreprises d’obtenir des crédits. De même pour une entreprise implantée qui cherche à augmenter sa gamme de produits, ses locaux etc … Les entreprises ont besoin de financement.
En ce qui concerne les ménages, c’est un peu différent. Certains peuvent avoir besoin, tout comme les entreprises, de monnaie pour financer un projet (construction d’une maison, achat d’un appartement) ou bien tout simplement pour consommer (crédits à la consommation). D’autres ménages, quant à eux, vont avoir un surplus de monnaie qui provient de revenus (salaires, rentes) qu’ils souhaitent garder en le faisant fructifier. Dès lors, ils vont dans une banque pour ouvrir un compte créditeur. La banque leur versera un intérêt tous les ans en contrepartie de l’argent stocké. Ainsi, la monnaie épargnée pour les uns fera l’investissement (emprunts) pour les autres. L’existence de la monnaie permet ainsi de faire produire des entreprises, de faire consommer des ménages, tout en passant par l’intermédiaire d’une société financière qui, elle aussi, y trouve son compte. En effet, la différence entre les taux débiteurs et les taux créditeurs constituent pour la banque une marge brute sur opérations bancaires. La monnaie fait donc fonctionner l’économie, et permet l’augmentation de la production, de la consommation, et donc de la croissance économique ! Que serait cette croissance économique sans monnaie pour financer l’économie ?
B : Création d’un mécanisme financier autour de la monnaie
Tout d’abord, rappelons que nous prenons le cas de la France, ou tout du moins une économie construite de la manière suivante. Les banques commerciales vont être créatrices de monnaie scripturale (matérialisée par une écriture en compte), tandis que la banque centrale, elle, sera émettrice de monnaie fiduciaire (pièces et billets). Cette monnaie fiduciaire, en réalité, possède une valeur nominale bien plus importante que sa valeur intrinsèque. De ce fait, un tel fonctionnement ne peut être efficace que si les agents économiques ont confiance dans la politique de la banque centrale !
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