Dans quelles mesures le système éducatif s’est-il démocratisé ?

Dans Quelles mesures le système éducatif s’est-il démocratisé ?

Selon le CNRS , «  En 1950 l’ensemble de la part de bachelier ne dépassait pas les 10% ,  alors qu’elle atteint aujourd’hui les 80% ». La démocratisation est le fait de rendre accessible quelque chose à toutes les classes sociales, pour le mettre à portée de tous( Larousse). L’école française prône l’égalité des chances et la méritocratie , c’est-à-dire que chaque individu est censé accéder au statut qu’il mérite indépendamment de son âge , de son sexe, de son milieu d’origine,… Ainsi depuis les Trente glorieuses , le système éducatif français à connu un processus de massification, qui témoigne du souhait de la société que les enfants soient plus à l’école, et d’une volonté d’égalité des chances. Toutefois le fait que de plus en plus d’élèves accèdent aux bancs de l’école ne signifie pas forcément une baisse des inégalités scolaires. Nous sommes donc amenés à nous demander dans quelles mesures le système éducatif s’est-il démocratisé ? Nous commencerons par analyser  l’affirmation du rôle de l’école,  et l’ idéal méritocratique qu’elle prône .  Puis nous verrons  les limites à laquelle se heurte cette démocratisation du système éducatif.

I/ L’ école prône l’égalité des chances et la méritocratie

A/  L’école , un lieu de transmission d’une culture commune  , mais pas seulement.

-L’école transmet des savoirs de natures très différentes ( connaissances théoriques, générales techniques…) Cependant elle dépasse la transmission de connaissances académiques. Elle communique  d’abord des valeurs et des nomes communes, et est donc plus généralement une instance de socialisation. La transmission de ces valeurs et normes communes par l’école contribue à la cohésion sociale ;

-Elle prône l’égalité des chances , c’est-à-dire que chaque individus devrait disposer des mêmes chances, des mêmes opportunités de développement social indépendamment de leur origine sociale ou ethnique, de leur sexe, de leur moyen financier,.. et s’appuie sur un idéal méritocratique. Un certain nombre de dispositifs sont mis en place pour tenter de se rapprocher de cet idéal (carte scolaire, institutions d’informations et d’orientations,…)

B/ Un processus de massification depuis les trente glorieuses  

L’école a connu une forte augmentation de la part des jeunes au sein de l’institution scolaire.

-Depuis les Trente glorieuses ,l’accès à l’ école s’est étendu à toutes les strates de la population. Aussi cela s’est traduit par un allongement de la scolarité avec une augmentation du nombre et du niveau de diplôme. Ainsi on ne comptait plus que 33% de non diplômés parmi les jeunes nés entre 1945  et 1959 soit une diminution de 29 points de pourcentage par rapport aux générations nées avant 1944.

-Cette élévation de l’accès à l’école se traduit notamment par une augmentation de la part des diplômés du supérieur. Ces évolutions s’expliquent par la mise en place de différentes réformes depuis les années 50 telle que la loi Berthoin (1959), Haby ( 1975) ; ou encore celles des baccalauréats général, et professionnel. Le document 1 , nous montre bien que la part des bacheliers entre 1950 et 2019 a très fortement augmenté. Ainsi en 1951 l’ensemble de la part de bachelier n’atteignait pas les 10% , et en 2019 atteignait les 80%. Depuis les trente glorieuse , Il y a donc eu un processus de massification du système scolaire français.

C/ Toutefois, cette massification n’est pas forcément synonyme de démocratisation : une démocratisation qui reste à nuancer

-Cette massification de l’école est synonyme de démocratie scolaire quantitative.

-Cependant cet accès massif à l’enseignement n’indique  pas une baisse des inégalités.  Si la démocratisation est quantitative (massification)  , on ne peut pas pour autant parler de démocratisation qualitative ( possibilité d’un accès plus égalitaire aux études) En effet la démocratisation quantitative,  n’enlève pas les inégalités sociales existantes, elle  ne produit qu’une simple translation de ces inégalités. Ainsi des personnes issues de milieux populaires iront plus loin dans leur parcours scolaire qu’initialement , cependant les écarts de destinée scolaire par rapport aux jeunes issus de milieux aisés , restent importants.

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