Combattre le chômage de masse est-il encore possible ?
Dissertation : Combattre le chômage de masse est-il encore possible ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Valentin Rolin-Demange • 30 Mars 2020 • Dissertation • 2 528 Mots (11 Pages) • 628 Vues
Sujet : combattre le chômage de masse est-il encore possible ?
Introduction :
“Si la monnaie nouvelle est utilisée à des fins de financement de la dette publique, laquelle sert à financer la dépense publique en biens et services, alors il n’en résulte que l’augmentation des prix des biens et services.” Friedman
Le déficit public est souhaitable en situation de chômage. La dépense publique est un levier de l’état pour lutter contre le chômage, tantôt il augmente les dépenses publiques, ce qui provoque une diminution du chômage, tantôt il réduit les dépenses publiques ce qui provoque une recrudescence du chômage. Tout d’abord il s’agit de soutenir la demande, la demande des entreprises se réduisant fortement pour ensuite gérer l’offre : le déficit public peut favoriser l’investissement et la compétitivité afin d’augmenter la production possible à déficit extérieur donné.
Problématique : En quoi la lutte contre le chômage massif est sujet à discorde entre les différents économistes et dans les différents pays du monde ?
Pour répondre à cette problématique il faut d’abord envisager les théories économiques mises en place pour lutter contre le chômage (I) puis dans un second temps il faut voir la réalité du chômage dans son cadre spatial (II).
Les théories économiques contre le chômage
Les théories keynésiennes et néoclassiques
Discorde sur l’interventionnisme de l’État
Keynes axé sur un interventionnisme de l’État comme Musgrave qui décrivait les 3 fonctions primordiales de l’Etat :
- Marchés très régulés
- Politique budgétaire de CT avec idée de la capacité de l’Etat à augmenter ses dépenses publiques
Les Néoclassiques (Hayek de l'École Autrichienne), au contraire, développent une idée de libéralisme sans aucune intervention de l’Etat :
- Marchés très peu régulés
- Politique économique uniquement en phase avec la croissance potentielle à LT
L’un dans le sens contraire de l’autre avec idée de dépenses publiques équilibrées chez les néoclassiques alors que le déficit budgétaire chez Keynes n’est pas important, l’Etat doit agir.
L’analyse microéconomique ou macroéconomique
Keynes raisonne selon une vision macroéconomique car il se base sur la demande agrégée. En effet, il est reconnu comme le fondateur de la macroéconomie moderne. Il dispose que les marchés laissés à eux même ne conduisent pas forcément à l’optimum économique et que l’état de aurait un rôle à jouer notamment dans le cadre de la politique de relance.
La demande agrégée de Keynes représente la demande totale dans un économie. Elle est composée de 4 paramètres :
- La consommation des ménages : C
- L’investissement : I
- Les dépenses des administrations publiques : G
- Le solde commercial (Exportation - Importation) : NX
Yd = C + I + G + NX
Selon Keynes, cette demande agrégée serait la variable fondamentale qui dynamiserait l’économie et qui permettrait de combattre le chômage et l’inflation.
Au contraire, les néoclassiques se basent sur une vision microéconomique donc au niveau des sociétés, des entreprises qui doivent pouvoir être compétitifs avec une meilleure qualité des produits, une meilleure productivité et des innovations mais ce n’est possible que par une baisse des coûts salariaux et de production afin de se recentrer sur l’essentiel et combattre le chômage.
Mais l’analyse macro peut être retenue car la théorie du double déficit induit que le déficit public qui augmente fait augmenter également le déficit commercial, analyse macro retenue par Keynes mais qui remet en cause sa théorie.
En effet, la théorie du double déficit, appelée également les déficits jumeaux, désigne la situation de l’économie où il existe un lien de causalité entre le déficit public (les recettes sont inférieures aux dépenses publiques) et le déficit commercial (les importations de biens et services sont supérieures aux exportations) : lorsqu’un pays possède un déficit public élevé, il doit trouver des solutions pour réduire ce dernier. Cela passe par l’endettement : l’Etat augmente les taux d’intérêt afin d’attirer une multitude d’investisseurs, qui vont ainsi permettre l’accroissement de la demande de monnaie en souscrivant à l’émission de la dette publique. Le taux de change de la monnaie augmente, ce qui conduit à se réévaluation. Cette dernière va modifier la balance commerciale : les importations augmentent au détriment des exportations qui vont diminuer. Il y a donc une corrélation entre le déficit public et le déficit commercial.
[pic 2]
L’arbitrage entre inflation et chômage
Une coexistence impossible
Le chômage résulte d’un manque de demande agrégée à l’inverse de l’inflation qui est illustré par une augmentation des prix et due à une demande excessive. Selon Keynes, pour combattre l’un ou l’autre, il faudra donc agir sur les composantes de la demande agrégée dans un sens ou dans l’autre. Dans le cas d’un fort taux de chômage, on pourra par exemple stimuler la consommation en baissant les impôts et les taxes tandis que dans le cas d’un fort taux d’inflation, on pourra, à l’inverse baisser la consommation des ménages en imposant plus fortement les ménages. [pic 3]
La courbe de Phillips (1958) est une courbe illustrant une relation empirique négative entre le taux de chômage et l’inflation. En effet, elle illustre un lien fort entre la croissance des salaires nominaux et l’inflation. L'un empêche l’autre de se réaliser : si le chômage diminue alors et nécessairement, l’inflation va augmenter.
Une coexistence effective
Le choc pétrolier de 1973 a remis en cause cette théorie car inflation et chômage se sont rejoints. A la suite du choc, une inflation due aux coûts est apparue car le prix du baril a fortement augmenté malgré la crise économique et un chômage massif. Les prix ont continué à monter. Keynes n’avait pas envisagé cette situation et ne sait pas comment combattre l’inflation des coûts. Son analyse est alors remise en cause pour une analyse plutôt néoclassique reprise par Thatcher et Reagan dans les années 1980 et cela jusque 2008.
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