A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Emile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et les Cobeaux, une même vision de la fatalité ?
Synthèse : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Emile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et les Cobeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xfurtifx • 26 Février 2021 • Synthèse • 771 Mots (4 Pages) • 786 Vues
Dans le poème Cage d’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau ainsi que dans Les corbeaux d’Émile Nelligan, la fatalité est associée à la mort. En premier lieu, les deux poètes représentent celle-ci sous forme d’oiseau. Saint-Denys Garneau illustre son corps comme étant une cage qui renferme un oiseau : « L’oiseau dans ma cage d’os/ C’est la mort qui fait son nid ». Dans cette citation, avec la personnification de la mort comme si elle était un oiseau en cage, l’auteur, étant lui-même le cachot de cette bestiole, confirme que la mort est en train de s’installer bien confortablement en lui. Dans le poème de Nelligan, les oiseaux qui y sont présentés se nourrissent de son corps inerte : « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours,/Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier ». L’âme de l’auteur est dévorée par les corbeaux dans cet extrait. Bien entendu, l’âme ne peut, en réalité, n’être dissoute que par la mort. En deuxième lieu, l’auteur se fait dévorer lentement l’âme par l’oiseau dans le cas de Garneau et par les corbeaux dans celui de Nelligan. Dans Cage d’oiseau, il sait qu’il finira par mourir, c’est inévitable : « Il ne pourra s’en aller/Qu’après avoir tout mangé/Mon cœur/La source du sang/Avec la vie dedans » C’est seulement après avoir tout grugé l’âme du narrateur, que la mort, personnifiée par l’oiseau en cage, pourra le laisser partir en paix. Dans Les corbeaux, c’est le corps en entier que les oiseaux dévorent : « Agitant à leurs becs une chair en lambeaux. /Or, cette proie échue à ces démons des nuits/N’était autre que ma Vie en loque ». L’auteur écrit que les corbeaux grugent à grandes bouchées le corps sans vie. Dans les deux cas, la fatalité représente la mort par des oiseaux qui dévorent soit de l’intérieur l’âme du narrateur, soit le corps inerte.
Dans les poèmes d’Hector de Saint-Denys Garneau et d’Émile Nelligan, bien que la mort soit représentée par l’oiseau qui dévore le narrateur dans les deux cas, les auteurs présentent tout de même leur texte de façon différente. Saint-Denys Garneau pour sa part, présente le volatile comme s’il était à l’intérieur de lui : « Je suis une cage d’oiseau/ Une cage d’os/ Avec un oiseau/ L’oiseau dans ma cage d’os/ C’est la mort qui fait son nid ». Dans cet extrait, le poète écrit que le narrateur est une cage d’oiseau où la mort, personnifié par l’oiseau est en train de s’installer petit à petit en se faisant un nid. Dans ce poème, la mort se vit donc avant le décès de la personne. Dans le cas de celui d’Émile Nelligan, c’est lorsque l’individu est réellement décédé que les corbeaux viennent le dévorer : « Lugubrement, comme en cercle sur des tombeaux/ Et flairant un régal de carcasses de zèbres,/ Ils planaient au frisson glacé de nos ténèbres,/ Agitant à leurs becs une chair en lambeaux. » C’est avec la métaphore de la carcasse de zèbre que l’auteur emploi que nous pouvons déduire que pour lui, la mort, encore une fois, représentée par les oiseaux, ou plus précisément les corbeaux dans ce cas-ci, viennent gruger le corps sans vie. Donc, pour lui, contrairement à Saint-Denys Garneau, la mort se vit qu’après le décès de ladite personne et non avant. Malgré la présentation similaire de la mort personnifiée sous forme d’oiseau qui dépouille le personnage de son
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