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"discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes" de jean-jacques Rousseau

Commentaire de texte : "discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes" de jean-jacques Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  2 434 Mots (10 Pages)  •  929 Vues

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SUJET 2 : Peut-on perdre sa liberté ?

        En 2014, en se battant pour la liberté d’apprendre et d’aller à l’école, Malala Yousafzai est victime d’un attentat par un groupe terroriste qui dénie aux jeunes filles le droit d’étudier. A travers elle, ce groupe terroriste dans la mouvance des Talibans cherche non seulement à mettre fin à sa vie mais aussi à détruire ce qu’elle symbolise : la lutte pour les libertés des femmes et en particulier leur droit à l’éducation. La jeune fille pakistanaise échappe de peu à la mort mais ne pourra retourner étudier dans son pays natal. C’est un exemple parmi d’autres qui montre que les libertés qui semblent acquises peuvent être menacées.

        Peut-on perdre sa liberté ? À première vue, l’idée de perdre notre liberté nous est difficilement concevable : chacun de nous se sent libre en effet spontanément libre de choisir et de faire ce que nous voulons indépendamment de toute contrainte en raison de facultés proprement humaines qui nous permettent d’être maîtres de nos choix et de nous déterminer nous-mêmes. Cependant, notre liberté ne peut-elle pas parfois nous échapper ? Autrement dit, pouvons-nous sans cesse décider pour nous-mêmes et par nous-mêmes sans que certaines influences viennent contrer notre liberté ? Ces contraintes, qu’elles nous soient imposées de l’extérieur ou que nous nous les imposions nous-mêmes (contraintes auxquelles nous nous soumettrions inconsciemment) ne nous enlèveraient-elles pas une part de notre liberté ?

        Il est donc nécessaire de nous poser le problème suivant : la liberté de l’homme, sa capacité à décider par lui-même sans être aucunement déterminé lui appartient-il constamment ? Cette liberté est-elle une faculté qui ne pourrait se détacher de l’homme ou bien est-il possible qu’elle lui échappe, sous l’effet d’influences qu’il subirait ? Dans un premier temps, nous montrerons que la liberté de l’homme lui est fidèlement attachée, avant dans un second temps de contester cette thèse en analysant le fait que celle-ci peut lui échapper en raison des nombreuses influences qu’il subit. Finalement, nous développerons la thèse selon laquelle l’homme détient toujours sa liberté y compris lorsqu’il a l’impression que celle-ci lui échappe.

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        L’homme possède la liberté et celle-ci lui est fidèlement attachée. En effet, cette liberté peut être expérimentée, elle n’a pas besoin d’être prouvée puisque la raison de l’homme, sa capacité de formuler un jugement en est le fondement même. Elle ne peut se perdre car elle est liée à la spécificité même de l’homme : sa raison.

C’est la thèse que le philosophe René Descartes défend dans Les Principes de la philosophie, texte dans lequel il affirme que l’homme, par sa raison et sa faculté de penser, de réfléchir, de créer est détenteur du libre arbitre. Il ne peut donc perdre ce libre arbitre — cette liberté de volonté—, car à la différence des machines, il peut décider de ce qui est bien, ou mal, vertueux ou non et dispose donc la liberté d’agir. Ses actions peuvent ensuite être l’objet de blâmes ou de félicitations parce qu’il a eu le choix, la volonté de créer contrairement aux machines qui elles, ont été programmées, déterminées pour produire certaines actions.

        L’homme est donc, par la raison, libre et potentiellement vertueux et cette faculté d’être libre ne peut lui être enlevée. De plus,  la liberté de l’homme est indiscutable :  elle est le fondement de son jugement moral en raison notamment des obligations morales auxquelles il fait face. C’est en effet l’idée défendue par Thomas d’Aquin dans l’ouvrage Somme théologique. Il montre que face aux devoirs que l’on pourrait considérer comme des forces venant entraver notre liberté —des contraintes, c’est-à-dire ce que l’homme doit faire sous la pression d’une force extérieure—,  l’homme serait en fait libre, libre de formuler un jugement. Le devoir serait la preuve de sa liberté car il lui permet, lui laisse la possibilité d’une action volontaire dont il serait responsable. Et cette liberté est possible grâce à la raison de l’homme contrairement aux animaux qui eux, agissent par instinct ou encore aux objets inanimés qui sont soumis aux lois naturelles.

Par exemple, dans L’Etranger d’Albert Camus, Meursault tue un homme à cause du soleil. Il affirme au juge sans mentir qu’il a tué un homme sans le faire exprès. Mais il aurait pu agir autrement en se protégeant du soleil par exemple et cela lui aurait évité la condamnation à mort. L’homme est donc libre de former des jugements grâce à sa capacité réflexive et c’est cela qui est le fondement de sa liberté, de son libre arbitre. Cette liberté implique donc la notion de responsabilité de ses choix.

        Nous pouvons également affirmer que tout individu est libre de penser sans que quoi que ce soit ne vienne l’en empêcher. La pensée est propre à l’homme : nous pouvons penser ce que nous voulons même lorsque nous sommes sous la contrainte, la pression d’une force extérieure, y compris d’une force physique. En effet, personne ne peut rentrer dans la pensée, la raison de l’homme et contrôler ce que celui-ci devrait penser. La faculté réflexive de l’homme ne peut lui être arrachée.

Par exemple, Anne Franck n’a pas cessé de penser, de réfléchir, de formuler des opinions y compris lorsqu’elle se cachait dans le sous-sol de sa maison, en proie à la peur d’être déportée avec sa famille dans les camps de concentration. En effet, malgré son enfermement, la présence des nazis qui ont voulu son extermination, et lui ont dénié sa qualité d’être humain, Anne Franck avait encore une des choses les plus précieuses : sa pensée, son esprit. Elle n’a cessé d’écrire pendant son enfermement, elle a couché sur le papier ses pensées et plusieurs années après sa mort, celles-ci sont ont été retranscrites et publiées dans un ouvrage, Le journal d’Anne Frank qui témoigne pour nous encore de la pensée d’un être libre que la peur et les persécutions n’ont pu faire plier.

Nous possédons la liberté de penser c’est une faculté que tout homme, même le plus démuni ne peut perdre.

Cependant, même si l’homme fait l’expérience de la liberté comme quelque chose qu’il n’a pas le sentiment de pouvoir perdre, celui-ci vit en société, entouré de nombreux individus et sujet à des influences multiples. Les forces qui l’entourent ne seraient-elle pas susceptibles de lui faire perdre sa liberté ?

*

        L’homme expérimente la liberté mais est parfois en effet obligé de faire sans elle et celle-ci lui échappe, le laissant privé de cette liberté. Nos décisions, nos choix sont parfois soumis à des forces inconscientes qui échappent à notre volonté et notre conscience (notre faculté de juger). Ainsi, notre vie psychique échappe en grande partie à notre maîtrise consciente. On peut alors affirmer que des forces inconscientes nous font perdre notre liberté.

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