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Suis-je le seul juge de mon devoir ?

Dissertation : Suis-je le seul juge de mon devoir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 585 Mots (11 Pages)  •  911 Vues

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« Suis-je le seul juge de mon devoir ? »

        Le jugement est un fait par lequel on affirme qu'une chose est ou n'est pas, ou bien qu'elle est d'une façon et non d'une autre. Le devoir désigne quant à lui l’obligation morale considérée en elle-même et dictée par la conscience de l’homme. Il s’agit également d’un impératif émanant de la vie sociale. Par conséquent, le devoir c’est également l’obligation particulière imposée par la morale, la loi, un règlement, les conventions sociales… ou bien une  tâche à accomplir, une responsabilité, une charge c’est à dire remplir son devoir de citoyen, ses devoirs religieux. que l’homme s’impose à lui même, et les devoirs sociaux, les obligations dirigées vers les autres. Ces devoirs, que l’homme a la liberté de suivre ou non, le guident dans sa vie pour savoir ce qu’il faut faire ou encore comment bien faire, le tout dans le respect de la dignité humaine en lui et en autrui. Au cours de notre vie, nous sentons qu’un certain nombre de devoir pèsent sur nous (par moment, cela peut même être une sensation spontanée). Par exemple, rendre une copie à temps est un devoir d’ordre scolaire, les enseignants, eux, ont le devoir professionnel de la corriger. La politesse, quant à elle, fait partie des devoirs de sociabilité admis. À première vue, il semblerait donc que les devoirs soient l’ensemble des règles sociales que nous respectons pour vivre ensemble le plus pacifiquement, ce sont donc des règles utiles pour la société et pour le bien être de la collectivité.

        Ainsi, Suis-je le seul juge de mon devoir ? D’autres acteurs me guident-ils dans mon devoir ? Le devoir introduit-il une forme de liberté ?

        Pour ce faire, il en convient d’étudier en premier lieu l’origine de nos devoir, ensuite, de se tourner vers la morale du devoir et avancer l’idée que le devoir est un choix volontaire. Puis, dans une deuxième partie il est nécéssaire de s’intéresser au fait que la société est à l’origine de beaucoup de nos devoirs, s’intéresser aux autres acteurs qui peuvent guider mon devoir puis au jugement que l’on peut recevoir. Enfin, nous verrons dans une troisième partie que le devoir peut renvoyer à une forme de liberté, c’est pourquoi nous verrons les contraintes du devoir puis le désir de liberté auquel nous renvoie le devoir.

        Premièrement, il est important de définir ce qu’est à proprement parler le devoir. Faire son

devoir, c’est agir moralement, en s’orientant vers le bien. Si faire son devoir c’est agir normalement, comment savoir qu’une action est morale et s’oriente vers le bien ? Le devoir, c’est ce que l’on doit faire. La plupart des devoirs que nous possédons sont enracinés en nous depuis l’enfance. Cependant, si dans le feu de l’action, un devoir s’impose spontanément à nous, alors nous ne savons pas toujours d’où il vient. Rousseau, lui, estime que la notion de devoir dépend simplement d’une idée de la justice qui ne peut se développer qu’en société. Le sens du devoir est lié à la définition de ce qui est juste moralement et socialement. Je cite d’après le texte de Rousseau « le devoir naît en société » tiré « Du contrat social » de 1762 : « c’est alors que, la voix du devoir (…) l’homme qui jusque-là n’avait regardé que lui même, se voit d’agir sur d’autres principes… ». Par exemple, la comparaison m’invite à constater que le plus fort doit aider le plus faible. Ainsi, la culture nous apprend à obéir aux devoir communs et nous pousse même à définir nos propres devoirs ce qui relève de l’autonomie morale. Pour Rousseau c’est la conscience, et non la raison, qui nous met face à l’idée de devoir moral : mais si ce sentiment est vif, il reste limité aux circonstances particulières de certaines actions. Ce sentiment ne permet pas de dire que c’est ainsi qu’il faut agir en toutes circonstances. Il nous incite à agir plutôt qu’à penser, il est un instinct (« divin ») plutôt qu’une connaissance théorique pure.

        Deuxièmement, si j’obéis en conscience au devoir, je peux le faire pour moi-même aussi bien que pour autrui, parce que je sens que cela va dans le sens de mon désir ou bien contre mon inclination première. Par exemple, on peut dire la vérité à la police pour soulager sa conscience ou pour protéger un innocent accusé à tort. On peut le faire avec soulagement ou avec un réel déplaisir. Le critère du devoir accompli de façon morale est l’intention d’obéir au devoir par respect de la loi, par exemple, kant avec « Agir par devoir, non par inclination est moral » dans ; « Fondements de la métaphysique des moeurs, 1795 ».

Le devoir moral dépend donc de l'intention de l'individu qui l'accomplit. En ce sens, nous pouvons dire que le devoir est l'intention morale qui guide notre volonté vers l'accomplissement de bonnes actions, dont le principe est moral parce qu’universalisable. Le bien est obéissance à une loi morale universelle dans laquelle chaque personne se reconnaît et que chacun doit mettre en pratique. Rien n’est vraiment bon en ce monde qu’une bonne volonté, une intention absolument pure, c'est-à-dire une intention de faire le bien, non pas parce qu’on a envie de faire le bien envers certaines personnes, non par inclination sensible, mais par devoir. Il s’agit donc d’un commandement que l’homme se donne à lui-même. Un commandement est un impératif. Kant distingue l’impératif catégorique et l’impératif hypothétique. L’impératif hypothétique ou conditionnel ordonne sous condition. Il est subordonné aux règles de l’habilité ou au conseil de prudence : « travaille, si tu veux réussir », par exemple. L’action est un moyen en vue d’un résultat. L’impératif catégorique ordonne sans condition, en tous temps et en tous lieux.

        Troisièmement, tout devoir ( même scolaire ) désigne ce qui est « à faire » et s’oppose à ce qui est déjà donné ou acquis. Faire son devoir implique une décision, un choix volontaire ( on peut aussi choisir de ne pas le faire). De plus, obéir au devoir à faire, c’est ressentir une obligation, qui ne relève pas d’une nécessité naturelle. Néanmoins, certaines obligations ne constituent pas encore d’authentiques devoirs : je suis sans doute obligé d’obéir à un supérieur hiérarchique, mais c’est mon intérêt qui m’y oblige (je tiens à mon emploi). Le devoir moral doit être indépendant de l’intérêt immédiat, comme des circonstances extérieures. Sinon, il ne dépendrait pas d’un choix et je serais soumis, comme n’importe quel phénomène, au déterminisme.

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