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« Sommes-nous responsables de nos désirs ? »

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Par   •  27 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 405 Mots (6 Pages)  •  4 714 Vues

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LANDRODIE Carla - TSC - 15/12/2015

Sujet : « Sommes-nous responsables de nos désirs ? »

La Bible décrit dans la Genèse l’histoire d’Ève qui succombe à son désir de manger le fruit défendu de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. Adam, attiré par sa femme, cède à son désir et goûte également au fruit défendu. Ils sont par cette faute chassés d’Eden. Mais l’homme pouvait-il résister à son désir et renoncer ainsi à la tentation de manger le fruit défendu ?

Communément, la responsabilité d’un désir appartient à celui qui l’éprouve. Cependant, on tend à penser que seul celui qui est conscient de ses désirs en est pleinement responsable. En effet, il se peut que nous soyons à l’origine de désirs sans l’avoir voulu. Celui qui ressent ces désirs malgré lui serait donc disculper de toutes responsabilités. Mais la non-conscience de l’origine de ses désirs est-elle suffisante à déresponsabiliser l’Homme ?  

Dès lors, nous allons nous poser la question suivante : Nos désirs sont-ils les fruits de notre volonté, et dans ce cas sommes-nous responsables de ceux-ci, ou bien nous échappent-ils, et dans ce cas sommes-nous irresponsables et subissons-nous leurs conséquences ?

Nous verrons dans un premier temps que si nos désirs sont inconscients, c’est-à-dire ressentis malgré nous, alors il semble logique que nous ne sommes par responsables de ceux-ci. Cependant, nous remarquerons que l’Homme est un sujet moral, capable de penser raisonnablement et que, par conséquent, il est toujours responsable de ses désirs même inconscients. Enfin, nous verrons qu’il existe différents degrés d’inconscient et donc de responsabilité.

On ne peut pas être responsable de ce que nous ne contrôlons pas, à savoir, en autre, nos désirs. L’idée même de tenir pour responsable une personne qui n’a pas conscience de ses désirs est absurde. Nous ne sommes donc pas responsable de nos désirs.

L’inconscient est une zone immense du psychisme qui reste totalement étrangère à la conscience parce qu’une forme de refoulement l’empêche de devenir consciente. L’inconscient est constitué de désirs et de pulsions qui, ne pouvant être assouvis à cause d’interdis moraux et sociaux, sont enfouis à l’intérieur du psychisme humain. La découverte de l’existence d’un inconscient psychique par Freud montre que nous n’avons pas le contrôle de ce que nous sommes et de ce que nous désirons. Pour Freud, les pensées, les actes et donc les désirs des sujets sont déterminée par des processus inconscients sur lesquels la conscience n’a aucun pouvoir. Selon lui, le Moi « n’est plus maître dans sa propre maison », ce qui montre bien que l’on peut désirer quelque chose sans forcément être l’auteur de ces désirs. On peut voir ce manque de contrôle de nos désirs dans nos rêves. En effet, selon Freud, le rêve est un rebus qu’il faut déchiffrer grâce à la psychanalyse car le rêve est « la réalisation déguisée d’un désir refoulé ». L’Homme, lorsqu’il rêve, n’est pas responsable de ce à quoi il rêve. Il est endormi, c’est-à-dire dans un état d’inconscience, et ne peut donc pas contrôler ses désirs qui s’expriment dans ses rêves. Ainsi, il apparait que la responsabilité de mes désirs semble intimement liée à la conscience. Cependant, l’Homme est incapable de se connaître entièrement lui-même car la conscience de soi est une connaissance partielle de soi. Ainsi, avec l’inconscient qui est constitué de pulsions et de désirs qui animent l’Homme et qui cherchent à se satisfaire, le sujet est voué à ne pas être pleinement maître de lui-même. Ce dont je ne suis pas conscient, donc ce dont je ne suis pas maître, c’est-à-dire mes désirs, ne serait alors pas de ma responsabilité et ne saurait m’être reproché. D’autant que les Hommes pensent selon l’esprit d’un temps, leurs désirs ne dépendent donc pas d’eux-mêmes puisqu’ils sont inconsciemment conditionnés par leur époque au sein de leur milieu socio-culturel. On peut alors considérer que nous ne sommes pas responsables de ce dont nous n’avons pas conscience psychiquement ou psychologiquement, dans la mesure où nous ne nous connaissons pas, ou mal.

Ainsi, à première vue, l’inconscient freudien semble nous décharger de toute responsabilité envers nos désirs. 

Mais alors, si nos désirs nous échappent et sont contrôlés par notre inconscient, ne pouvons-nous pas trouver là une excuse à tout ce que nous faisons pour échapper à toute contrainte ?  

L’Homme doit être tenu comme responsable de ses désirs, même de ceux dont il n’a pas conscience. L’inconscient ne doit en rien constituer une excuse et disculper l’Homme de ses responsabilités.  

L’Homme est responsable, même de ses désirs inconscients. En effet, l’Homme est responsable de son irresponsabilité. S’il décide de ne pas assumer ses désirs, même inconscient, c’est son choix et donc sa responsabilité. Selon Sartre si l’Homme n’arrive pas à poser des limites à ses désirs c’est qu’il le veut bien. Sartre refuse de faire de l’inconscient le maître de nos actes, de nos choix et de nos désirs. « L’Homme est condamné à être libre ». Selon lui, l’inconscient freudien n’existe pas et seule existe la « mauvaise foi » c’est-à-dire l’acte par lequel la conscience se ment à elle-même en affirmant quelque chose qu’elle sait foncièrement faux et qu’elle continue à clamer comme la vérité.

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