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Sommes-nous responsables de toutes nos actions ?

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Par   •  14 Octobre 2016  •  Dissertation  •  2 095 Mots (9 Pages)  •  9 923 Vues

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Kyoko Glénard T’ESCLA                                                                Mme Belloc

Dissertation de Philosophie


Appréciations:






Après l'Holocauste, beaucoup de nazis ont été questionnés sur le sens et la raison de leurs actions. Nombreux sont ceux qui ont répondu qu’ils ne réalisaient pas l’horreur de celles-ci, et qu’ils ne faisaient qu'obéir à des ordres aveuglément. C’est ce que dit par exemple Rudolf Hoess, le commandant du camp d’Auschwitz: “je n’avais pas à réfléchir, j’avais à exécuter la consigne”. Cela peut donc nous amener à nous demander, qu’est-ce la responsabilité? Philosophiquement, ce mot se définit la permanence de la conscience de soi dans le temps ainsi que la liberté du sujet de faire des choix. Nous distinguons une responsabilité morale, et une responsabilité juridique, qui elle concerne la société entière. La responsabilité juridique comprend la responsabilité civile et la responsabilité pénale. Commençons par expliquer l'étymologie de ce terme: il provient du latin “subjectum”, qui veut dire ce qui est en-dessous, le support. Ce mot se définit, en philosophie, par un être réel doté de qualités, d’une conscience, et qui produit des actes. Le sujet est à la fois ce qui est objet de la pensée et de la connaissance, ainsi que le support de certaines autres réalités telles les actes, la conscience, la perception, le droit... Un sujet est donc conscient de lui-même et de ses actes.

Une question se profile alors: la conscience est-t-elle toujours synonyme de responsabilité? Car nous sommes des sujets conscients, mais est-ce que cela veut dire que nous sommes obligatoirement responsable de nos actions? Ou sommes-nous au contraire jamais responsables?

Si certains pensent que nous sommes toujours responsables de nos actions, d’autres sont persuadés que nous ne le sommes jamais. Néanmoins, nous verrons que cela peut être subjectif, dépendant du contexte et de la situation.

Nous pouvons penser que nous sommes toujours responsable. Philosophiquement, être responsable c'est s'exposer au jugement d'autrui ainsi que de soi-même. Au-delà de ça, c’est surtout le fait d'être conscient que nous avons commis cet acte de manière délibérée. Il a y plusieurs manières de percevoir cela.

En effet, Jean-Paul Sartre, dans son oeuvre L’Existentialisme est un Humanisme, défend le fait que “l’existence précède l’essence”. Le message qu’il cherche à faire passer ici est que l’homme est fondamentalement libre de choisir sa voie, et donc responsable. Il pense que quoiqu’il arrive; nous ne pouvons pas remettre la faute sur autrui car  pour lui, l'inconscient n’existe pas. Il pense que nous sommes toujours fautifs, et que nous sommes les auteurs de nous-même. Par conséquent, d'après Jean-Paul Sartre notre responsabilité serait infinie. Il affirme le fait que nous sommes responsable de l'humanité toute entière. Cela explique que pour Sartre, peu importe notre excuse, elle n’est pas justifiable. Nous sommes toujours responsable de nos actions.

Ensuite, Jean Jacques Rousseau voit cela sous un angle différent. En effet, il affirme que la conscience morale se trouve dans la nature humaine. Il construit une hypothèse sur un homme à l'état strictement naturel pour distinguer l’aspect naturel, et l’aspect culturel d’un humain. Cela se déroule sur le fait que la plupart des principes moraux que les individus rencontrent sont liés à la vie en société, comme vivre en famille, pratiquer une religion, respecter des lois... Dans son oeuvre Discours sur l’Origine et les Fondements de l'Inégalité, Rousseau explique qu'un homme éprouve forcément un sentiment de pitié pour les autres, et qu’il a subséquemment une forme de conscience pour pouvoir compatir. Il enchaîne en parlant aussi des sauvages,qui naissent, selon le philosophe, avec une conscience morale. Cela signifie alors qu’ils sont obligatoirement responsables, car lorsqu’on sait départager le bien du mal, on est forcément responsable des actions néfastes que l’on fait. Ils sont donc conscients des actions qu’ils produisent.

Enfin, nous pouvons prendre l’exemple de l’Etranger d’Albert Camus. Meursault, le personnage principal, semble  ne jamais ressentir aucune émotion, ou du moins, elles ne sont pas accessibles au lecteur malgré le point de vue interne. Pour illustrer mes propos, je vais m’appuyer sur l’exemple suivant: lorsqu’il apprend la mort de sa mère mais n’a pas de réaction. Ensuite, durant l’ouvrage, nous apprenons qu’il tue quelqu’un. Son prétexte semble être la chaleur mais il assume néanmoins entièrement son acte. Il est clairement conscient et sait qu’il est responsable de ce meurtre. Il ne cherche, par ailleurs, en aucun cas a le nier.

Nous sommes donc toujours responsables de nos actes lorsque nous sommes conscients. Or, cette affirmation omet la part de l’inconscient que nous possédons tous.

Sommes-nous alors toujours responsables? Car cette affirmation suppose donc que nous avons connaissance de notre conscience, et par consequent de nous-memes et de nos actes.

Dans un extrait du  Gai Savoir, de Nietzsche, il explique le fait que la conscience nous trompe sur nous-même. Il s’oppose ainsi fortement à Descartes et à sa théorie du cogito: “je pense donc je vais”. Nietzsche est persuadé que de prendre pour base la conscience de soi est une erreur, parce qu'au final, qu'est-ce qui nous prouve que nous savons ce qu'est notre conscience? Ca serai comme faire un calcul en mathématiques à partir d'une formule fausse! Le résultat serait évidemment erroné. Il faut donc que nous nous méfions de ce qu’il surnomme le “bien connu". En effet, si nous ne nous méfions pas, nous évitons de penser. Or, penser signifie questionner, et problématiser ce qui semble évident au premier regard, et qui ne l’est au final probablement pas tant que ca. Nietzsche pense donc qu’on ne connait rien, et que tout ce que nous recherchons est un sentiment de sécurité. Lorsque nous sommes dans une zone d'inconnu, à partir du moment ou l'on trouve un élément de connu, nous sommes rassurés et nous cessons de chercher quelque chose que l'on connait. Par conséquent, comment pouvons nous savoir que nous sommes responsables de nos actions? La conscience est-elle nécessaire à la responsabilité? Ou est-ce que l’une peut aller sans l’autre?

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