Qui suis-je ?
Dissertation : Qui suis-je ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lice • 3 Janvier 2016 • Dissertation • 2 335 Mots (10 Pages) • 2 053 Vues
Qui suis-je ? Exister dans le temps c’est rester le même
A/ L’Enigme de l’être et de l’identité:
Parler d’énigme ce n’est pas parler de mystère. Si le mystère ne peut être résolu, c’est le cas des croyances religieuses, par contre l’énigme peut être résolue par définition. On peut dire par exemple que la science progresse par erreurs rectifiées et par énigmes résolues. Donc parler d’énigme de l’identité c’est d’abord interroger l’identité, interroger l’être, afin d’en dégager les caractéristiques. Un exemple qui préfigure l 1ère partie pour interroger la notion d’identité c’est celui d’Alice aux Pays des Merveilles, de Lewis Caroll. Dans les aventures d’Alice et plus particulièrement au chap. 5, Alice rencontre un verre à soi alors qu’elle vient de connaitre successivement des états différents. Ces états sont si différents qu’elle ne sait plus trop qui elle est. Sa taille est passée du minuscule à l’immense, si bien que lorsque le verre à soir lui demande « Qui es-tu ? », Alice est incapable de répondre et loin de décliner son identité, elle commence par bégayer « Je… Je ne sais ». Cependant on sait parce qu’on a lu l’histoire d’Alice que celle-ci finira par sortir de son rêve et sera à nouveau rassurer d’être la même :
Que signifie d’être rassurer d’être la même ?
Cela signifie que le « je » c’est-à-dire le sujet, c’est le support de toutes nos représentations (nos émotions, sentiments, pensées) reste le mm à travers le tps et les changements.
Le sujet c’est l’identité à laquelle se réfèrent les changements qui surviennent dans le tps. Ce n’est que dans un rêve d’enfant, que l’identité peut sembler disparaitre, se dissiper.
Et l’on se souvient qu’Alice sort du Pays des Merveilles comme d’un rêve étrange puisqu’elle est réveillée par une pluie de fleurs. C’est donc dans l’imagination et non dans la réalité que notre identité peut sembler ne pas rester la même. Cette identité peut se perdre sous des attributs contraires (ex : grand/petit) mais en réalité, Jean qui rit et Jean qui pleure c’est toujours le mm Jean car il faut bien qu’il y ait un sujet, c’est-à-dire un « je » conscient qui reste le mm pour qu’on lui attribut les rires ou les pleurs.
On peut dire mais qu’est-ce qu’un sujet ?
Le sujet étymologiquement veut dire ce qui est jeté dessus autrement dit subjectum ce qui est jeté sous, ce qui est le support de toutes les représentations. Comme nous l’apprend l’étymologie, le mot « sujet » c’est le « roc » qui se tient identique à lui-même, c’est l’être qui reste identique à soi, sous la surface changeante des accidents. S’il n’y avait pas de « je », s’il n’y avait pas de sujet, Jean ou Alice, il n’y aurait qu’un lux d’accidents et nous aurions autant de mois que de sensations, que de désirs de sentiments ou de pensées. Il faut bien que toutes ces sensations, ces désirs, ces sentiments, ces pensées, ces impressions qui défilent sans cesse appartiennent à un seul et mm sujet que j’appelle « moi ». Le sujet c’est ce que je suis c’est-à-dire un être qui résiste au devenir et qui donne une unité à tout ce qui arrive dans le tps. Les accidents successifs se réfèrent nécessairement à une essence immuable (qui ne change pas), le sujet ce n’est donc pas ce qui arrive, ce qui m’arrive, ni ce que j’ai mais ce que je suis. Par « accident » il faut comprendre l’ensemble de ce qui n’appartient à l’essence d’une chose alors que « l’essence » c’est ce qu’est une chose c’est ce qui fait qu’elle est une chose.
Mais quel est donc ce quelque chose de permanent que je suis ?
Ce ne peut être aucune image ni aucun souvenir qui s’effacent avec le tps ni aucune sensation qui ne dure guère. Platon dans son ouvrage Theetête 152b, peut dire « le temps ne se divise pas en tranche, il se fragmente en bloc ». Autrement dit chacune de nos sensations chacun de nos souvenirs nous donnent le spectacle de l’éphémère ce que nous apprend notre moi n’est pas un sujet immuable. Mais un simple flux continu, sans permanence, à la façon d’un long fleuve tranquille, fleuve dans lequel le philosophe Heraclite veut dire « on ne se baigne jamais 2 fois dans le mm fleuve ». Cependant il faut remarquer que cette image du fleuve, comme illustrant le devenir, s’oppose à l’être et au je suis qui semble permanant. En d’autres termes je ne peux avoir le sentiment que tout passe qu’en référence à quelque chose qui, en moi, ne bouge pas. L’idée mm du devenir n’est possible qu’à la condition qu’il y ait un être qui échappe au devenir. C’est le sens de la démarche du philosophe Descartes dans Méditations Métaphysiques et plus particulièrement dans la 2ème médiation interroge le sujet « mais qu’est-ce que je suis ? » ; la réponse à cette question se trouve dans la question elle mm, à savoir la présence du « je ». Quel est donc ce « je » ? C’est-à-dire le sujet qui pose cette question. Il répond « une chose qui pense ». Je suis donc cette chose qui questionne, cette chose qui se questionne, c’est-à-dire cette chose qui pense et qui ne peut penser sans d’abord se penser. Cela signifie que la conscience du monde est précédée par la conscience de soi, cela signifie qu’une chose qui pense ne peut se penser sans se poser comme « je » ; pour Descartes ce qui fait l’identité du sujet c’est la conscience, ce n’est pas la conscience que le sujet se connait comme chose qui pense.
Mais qu’est-ce-que penser pour Descartes ?
La pensée désigne l’ensemble des activités de l’esprit à savoir douter, imaginer, comprendre, vouloir, juger, mais je ne peux vouloir, imaginer, juger, affirmer sans me penser. Je suis donc « une chose qui pense » c.-à-d. que ma pensée se saisit immédiatement.
Repère Immédiat et médiat :
Immédiat ne veut pas dire tout de suite mais veut dire ce qui se saisit sans intermédiaire ; ex : Le besoin exerce une telle pression que celle-ci appelle une satisfaction immédiate c’est-à-dire non différée.
Médiat signifie ce qui passe par des intermédiaires ; ex : Le désir invente des médiations par lesquelles l’objet n’est pas perçu directement, il passe par le canal de l’imagination qui va embellir l’objet, qui va lui donner des qualités qu’il n’a pas.
Ainsi ce qui garantie l’identité du sujet c’est la conscience.
Mais de
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