Que suis-je ? l'identité personnelle.

Lundi 7 Mars : Suite du cours Jodie Carpentier

Que suis-je ?

-> La question “qui” est une question d’identité personnelle.

Plan :

I . Je suis une conscience:

II. Je suis un corps :

III. Je suis un réseau de relations:

Je suis une conscience. Suis-je un rond bien défini ? Ou un réseau de relations ?

Étymologie: du latin “cum scientiae” = avec savoir

Qu’est ce qu’avoir un esprit ?

➜Quels sont les phénomènes par lesquels se manifeste la conscience ?

↳ Quelque chose qui se saisit de façon intuitive comme une évidence.

↳ Le phénomène de la conscience est indissociable d’une opération de distanciation et de médiation. ( pas de conscience de soi sans conscience de ce qui n’est pas soi, d’une altérité)

⯈être capable de penser ⯈ être capable d’agir avec intention, avec volonté

se former des représentations

avoir des souvenirs

avoir des croyances

raisonner

⯈être capable de percevoir le monde ⯈ avoir une conscience morale

et de diriger son attention ( délibérer selon des valeurs )

↳ “ un filtre infini” Kosta

⯈être capable de ressentir:

↳ des sensations: externes et internes

↳des émotions ( la peur, le désir…) : plutôt instinctif, naturel, inné

↳des sentiments ( l’amour, l’amitié, l’injustice) : culturels, acquis, construit

~> Texte: L’énergie spirituelle, Henri Bergson ( “ La conscience et la vie”) (1919)

➜“Tous les êtres vivants sont-ils des êtres vivants ?”

Thèse: La conscience n’existe que chez les être qui doivent faire des choix parce qu’ils sont dotés de la capacité de mouvement.

Argument: Le degré de conscience (dans le même individu) est variable et il est proportionnel à la quantité de choix à effectuer

Exemples:

1⇢ Plus une action devient automatique ( par répétition) et plus la conscience devient inutile.

2⇢ Plus nous sommes confrontés à la difficulté ( nouveauté, dilemme, obstacle) et plus la conscience est vive.

Remarque: La conscience est étroitement liée aux facultés de la mémoire et de l’anticipation. Toute conscience est temporelle. Toute conscience est conscience d’une temporalité élargie.

( Une conscience limitée à l’instant présent est impuissante, incapable de décider et d’agir ).

La conscience comme intériorité pure:

Les états de notre esprit sont intérieurs dans la mesure où il n’est pas possible d’y accéder directement de l'extérieur, il n’y a que moi et moi seul qui vit ses états. Les pensées ,les affects ,les perceptions et les intentions d’autrui demeurent inaccessibles en tant que tels. je peux constater de l'extérieur un comportement (concentré, rêveur, triste… ) mais n’ai pas accès au contenu précis des pensées de l’autre. Si on prend l’exemple de la perception; on pourrait penser que la perception du monde extérieur est à peu près la même pour tout le monde mais en réalité , la perception repose toujours sur un processus de sélection et d'interprétation qui est propre à l’individu.

OEUVRE: William Ely Hill (1915):

My Wife and my mother-in-law

Cette oeuvre montre alors la différence de perception

selon les individus. Des chercheurs en psychologie de la perception ont

montré que l'interprétation de l’image peut varier selon l'âge de

l’observateur.

Thomas Nagel, What is it like to be a bat ? ( 1974)

◊ Le perspectivisme spécifique

⇢ Nagel va émettre la thèse de "perspectivisme spécifique” qui altère selon les individus et entre les espèces. Chaque espèce possède sa propre représentation de la réalité. Les chauves-souris sont aveugles mais elles peuvent “imaginer” avec précision de leur environnement. Elle invite à questionner notre propre perspective du monde. Est- ce que je vois est réel ? Tout le monde voit comme moi ? Ce que nous appelons un peu naïvement “réalité” est toujours relatif à un certain équipement sensoriel.

◊ La notion de “QUALIA” = expériences purement qualitatives

⇢ Ce sont les perception d’un individu, la manière dont les choses lui apparaissent de façon absolument personnelle et incommunicable, il veut dire ici que les sensations ne peuvent pas se partager, ni se communiquer car elles ne sont pas quantifiables et sont propres à chacun.

ex: le fait de mordre dans un citron: l’acidité n’est pas le même ressentie

le fait d’être content.

=> On ne peut décrire objectivement l’expérience

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