Pour utiliser notre raison devons-nous rejeter toute croyance ?

Correction- Plan détaillé: Pour utiliser notre raison devons-nous rejeter toute croyance ?

Introduction : (étapes 2-3-4- obligatoires)

1. Définitions et liens qui mènent au problème (facultatif au bac mais essentiel en philosophie)

 La raison est la faculté qui nous permet de distinguer le vrai du faux. Pour pouvoir distinguer, il faut qu’elle sache pourquoi une idée est vraie et pourquoi elle n’est pas fausse, elle doit l’examiner. Cet examen est donc ce qui rejette la croyance, le fait d’accepter immédiatement une certaine idée. Nous pouvons ainsi dire que l’usage de la raison nécessite le rejet des croyances.

1. Problème : (opposer deux arguments et/ ou deux exemples qui répondent à la question) 

Ainsi aujourd’hui, être intelligent est parfois associé au fait de ne pas se faire avoir, de ne pas avoir été naïf, de ne pas avoir cru certaines choses. Cependant avoir cru en certaines choses et avoir cherché à les réaliser est ce que l’on admire chez certaines personnes qui ont changé le monde. Les scientifiques qui ont fait des découvertes révolutionnaires, n’ont souvent pas été rapidement pris au sérieux ou crus, mais eux croyaient en leurs hypothèses. Ainsi pour utiliser la raison il faut croire en l’existence d’une vérité. C’est la condition qui nous permet de commencer à la chercher.

1. Questionnement : 

Pour utiliser notre raison n’a-t-on pas le devoir d’exclure tout ce qui n’est pas démontré ? Ou bien au contraire pour penser ne faut-il pas commencer par croire qu’une idée est vraie, et par avoir une opinion?

La foi stimule-t-elle la mobilisation de la raison ? Ou bien faut-il douter de tout, soumettre tout à l’examen, vouloir tout prouver ?  Faut-il être soupçonneux pour ne pas se faire avoir ? Ou bien doit-on faire confiance aux autres pour pouvoir bien penser ?

1. Problématique : La question se pose donc ainsi : Pour utiliser notre raison devons-nous rejeter toute croyance ? Ne peut-on pas dire que certaines croyances ne s’opposent pas à l’usage de la raison, mieux encore qu’elles lui sont nécessaires ? Peut-on on aller jusqu’à affirmer que non pas certaines, mais que toute croyance doit être la bienvenue lorsque l’on se fixe pour but de bien réfléchir ?

  Axe 1 :

1. Croyances= certitudes non démontrées 🡪 non définitives 🡪 Nos croyances, nos opinions changent (souvent en fonction de nos désirs, besoins, de notre société) et sont multiples (des croyances peuvent même être contraires et coexister- (exemple : croyance ou pas en l’existence de Dieu), OR raison =>recherche une vérité fixe (non- contradictoire) 🡪 Nos croyances (multiples et changeantes) ne peuvent coexister avec l’usage de la raison (vérité unique et fixe), leurs attributs sont contradictoires- Usage de la raison et croyances se rejettent l’une l’autre

• S’opposer aux 5 sens- monde de l’opinion, de l’apparence- de l’illusion- Référence : Platon (allégorie de la caverne) et Bachelard : L’opinion a en droit toujours tort

1. Croyance = ce qui est accepté sans justification Or Raison 🡪 cherche à être dans la vérité, à ne pas se tromper = ne rien accepter sans justification- Exclusion de toute croyance 🡪 usage correct de la raison - Référence : Le scepticisme 🡪 Trilemme d’Agrippa- Critique du dogmatisme
2. Croyance = accepter, avoir la foi sans preuve ! Or Raison = ce qui examine, remet en question critique-Doute méthodique : Ne considérer comme vrai que ce qui est démontré. Rejeter = écarter toutes croyances (procéder par élimination)🡪 Libérer notre raison et renforcer la démonstration 🡪 mieux utiliser la raison et arriver à des certitudes absolues. Référence : Descartes à la recherche d’une certitude absolue pour fonder le savoir sur des bases certaines.

• Transition : la raison semble donc devoir rejeter la croyance : elle ne veut rien croire sans expliquer, comprendre cherche à trouver un sens et une justification à tout. Cependant par cette attitude elle risque de tomber elle-même dans la croyance : le fait de croire qu’il y a un sens ou une explication à tout, même lorsqu’il n’y en a pas (explication le hasard, l’aléatoire, le contingent) 🡪 référence l’expérimentation de Heider et Simmel. Cette croyance propre à la raison est-elle à rejeter ? Ou faut-il l’accueillir quand même ? Cette croyance malgré les dangers qu’elle présente, n’est-elle pas nécessaire à l’exercice de notre raison ?

Axe 2 :

1. La raison est insuffisante pour tout fonder- Son exercice repose sur la croyance (acceptation sans démonstration) en des principes logiques, en des axiomes, ou en des hypothèses 🡪 (Référence : Mathématiques (deux modes de connaissances intuition + déduction)

La démonstration est vide (formelle), c’est la croyance en ce qui n’est pas totalement justifiée qui commence à lui donner un contenu. Pour que notre raison ne tourne pas à vide, il faut accepter de prendre en compte certaines croyances 🡪 sinon douter de tout 🡪 Je pense, j’existe : vérité purement rationnelle, mais vide.

+ La déduction ne suffit pas, on doit se baser sur l’induction : induction 🡪  croyance, car on ne peut faire l’expérience de tous les cas possibles. On croit à la généralisation que l’on opère à partir de la multiplicité d’expériences particulières, semblables.

Référence: Démarche scientifique🡪 rôle de l’hypothèse puis de l’interprétation (n’est jamais exactement adéquate aux faits 🡪 jamais absolument prouvée🡪Rôle du subjectif et de la croyance).

1. Pour agir raisonnablement, en fonction du bien, il est nécessaire de croire par moment en l’existence d’un bien absolu non justifié. Cette croyance est parfois nécessaire pour des prises de décisions. Si la raison ne peut pas tout justifier, adopter pour un temps une attitude dogmatique est nécessaire pour la réalisation d’une chose. Le chirurgien ne peut douter et se remettre en question tout en opérant le malade. Il doit croire en ses connaissances pour les utiliser. Si rien n’est complètement justifié alors tout est croyance. 🡪 La question reste de trouver quelles sont les croyances qui sont plus probables ou raisonnables ou bénéfiques que d’autres.  Référence : Critique du relativisme
2. La raison cherche un sens- La croyance donne un sens.

• Croire en ses rêves et surtout en le rêve le plus fou de la raison : Arriver à coïncider avec le réel
• Croire en l’autre, en l’existence du bien, du beau en l’autre pour l’aimer, le supporter et contribuer à ce qu’il devienne encore plus bon et beau.

• La force de nos croyances leur donne la force de se réaliser. Ce n’est plus la raison qui doit se soumettre au réel. C’est le réel qui se transforme en fonction de nos croyances et grâce à elles, la croyance est donc plus vraie que la raison, elle la devance : Avant certaines découvertes physiques, on ne pensait pas raisonnablement pouvoir voler un jour, mais on y croyait, avant de découvrir la pénicilline, on ne pouvait pas prouver pouvoir guérir de certaines maladies, mais on y croyait. Aujourd’hui, on ne peut pas démontrer l’existence future d’une justice sociale, ou d’un amour gratuit et d’une vraie liberté, mais cependant on peut y croire.) 🡪 C’est d’ailleurs ce que font les religions en reportant cela dans une autre existence (le paradis). Pourquoi ne pas y croire aussi en ce monde ?
• Il faut commencer par croire en quelque chose pour avancer- Référence : critique du scepticisme.

Axe III :

1. Redéfinition des conditions:

Lorsque la croyance permet d’avoir confiance en des données intuitives et non démontrées qui serviront d’une base à nos recherches, elle est alors au service d’un raisonnement puisqu’elle en est la condition.  Cependant, se satisfaire de la condition et s’arrêter serait se contenter d’une position dogmatique et faire de nous des êtres qui n’acceptent pas le changement. Il faudrait alors remettre en question toute croyance pour utiliser notre raison qui nous invite à suivre le réel de près et a coïncider avec la vérité.

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