Platon, La République, VII
Fiche : Platon, La République, VII. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emimic44220 • 21 Avril 2017 • Fiche • 6 232 Mots (25 Pages) • 1 234 Vues
Suite du cours …
- On en est à l’analyse du passage (càd au livre VII) et je vous ai fait au tableau un dessin de la caverne… :
Dans cette situation, le prisonnier croit :
- que les choses qu’il voit sont réelles parce qu’il peut les voir.
- que ce qu’il ne parvient pas à voir n’a pas de réalité.
➔ quand le philosophe tourne le regard du prisonnier vers le feu, celui-ci ne voit plus rien et croit que ce que lui montre le philosophe n’est qu’illusion.
Et bien souvent, comme le prisonnier, nous jugeons les choses en fonction de notre capacité à les discerner ; mais ceci n’est qu’un critère subjectif et ne saurait donc être un critère objectif de connaissance.
- Subjectif / objectif
↓ ↓
ce qui est relatif au sujet, ce qui est relatif à l’objet
ce qui dépend de moi. et a une valeur en soi, indépendamment
de moi.
- Croire / savoir
↓ ↓
Appartient à l’ordre de est toujours objectif car il repose sur
la conviction subjective et des raisons en droit accessibles à tous.
ne peut être fondé sur des Un savoir peut être démontré et prouvé.
arguments rationnels.
L’ignorant est ainsi celui qui se prend lui-même comme critère pour mesurer la réalité des choses. Or que les choses existent ou pas est une donnée objective qui ne dépend pas de lui.
Voilà pourquoi plus on hisse le prisonnier vers la sortie, plus il souffre et croit que ce qu’il voyait avant était réel. Cet apprentissage se fait donc au début contre le prisonnier, qui ne veut pas quitter ses opinions, ses habitudes. Ceci montre bien que toute éducation comporte une part nécessaire de violence, car spontanément, personne n’a envie de se forcer ou de s’imposer des règles : c’est douloureux.
Mais attention l’éducation n’est par pour cela un dressage ; car l’éducation vise à faire comprendre les raisons de la violence en vue de l’autonomie de la personne, alors que le dressage vise seulement à produire des réflexes instinctifs afin de se servir de l’individu.
Cependant l’éducation est d’abord toujours douloureuse (c’est pourquoi Socrate a été condamné à mort par la cité), mais cette douleur est nécessaire pour sortir de l’ignorance et des opinions. Car c’est de cette manière que le prisonnier pourra s’apercevoir que les ombres ne sont que des projections et prendre conscience d’une différence, qui n’est pas seulement une différence sensible (1 différence entre les ombres) mais une différence intelligible entre le modèle et la copie ou entre la cause et l’effet.
Alors l’assignation de la causalité permet d’établir des degrés de réalité : la cause est toujours plus réelle que son effet et le modèle est toujours plus intelligible que la copie, car le modèle et la cause permettent d’expliquer et de connaître l’effet et la copie.
L’éducation amène donc à la connaissance par les causes, ce qui permet de juger tout autrement le monde qui nous entoure et qu’on observe parce qu’on peut alors comprendre :
- comment il fonctionne
- pourquoi il est ainsi.
En ce sens l’ignorant = celui qui constate que les choses sont ainsi, alors que
le savant = celui qui sait pourquoi les choses sont ainsi.
Voilà pourquoi Platon nous invite par cette allégorie à cesser de nous référer toujours aux sens, pour y substituer l’exercice de l’intelligence, car nos sens ne nous donnent qu’un aspect de la réalité :
Allégorie caverne----------------feu---------------------monde extérieur----------------soleil
↓ ↓ symétrie ↓ ↓
Signification domaine soleil domaine intelligible idée du Bien
Visible (Idées)
↓ ↓ ↓ ↓
ce qui est vu, ce qui rend visibles ce qui est compris ce qui fait que
les objets les objets les idées ont du sens
De même que le corps voit avec l’œil des réalités physiques, l’intelligence saisit des idées qui sont universelles, comme l’idée du cercle, de la causalité …. Donc en passant de la perception sensible au domaine intelligible on accède à quelque chose de plus authentique et on parvient à une compréhension plus complète du monde.
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