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Peut-on se connaître soi-même?

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Par   •  21 Février 2017  •  Dissertation  •  2 170 Mots (9 Pages)  •  1 413 Vues

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Un homme peut vivre dans l'ignorance, cependant il s'interdit le savoir. La connaissance de soi signifierait donc que l'homme serait celui qui connaît mais aussi l'objet à connaître. Connaître un objet ou un virus, c'est pouvoir définir avec précision, toutes les conséquences qui pourraient découler de cet objet. Mais se connaître soi-même c'est le savoir qu'une personne acquiert sur elle-même, en termes psychologiques ou spirituels au cours de sa vie par ses expériences. La notion de soi-même est en employée pour évoquer une personne seule en excluant autrui. Donc se connaître soi-même c'est donc se connaître sans l'aide de quiconque. Quel est le sens du sujet? Pourquoi se connaître soi-même? Y –a-t-il des raisons pour se connaître? Pourquoi faut-il se connaître? Est-il possible de se connaître soi-même? Donc nous nous poserons la question de comment puis-je connaître les choses, les autres hommes, si je ne me connais pas moi-même? Nous constaterons que le corps perçoit un sens cependant nos sensations peuvent nous enduire en erreur. Ainsi l'esprit pense et grâce à lui nous pouvons de penser, de connaître. Nous pourrons affirmer que se connaître mieux permet de comprendre, de connaître les autres et les choses.

I)        On dit souvent que « les apparences sont trompeuses », car on risque souvent de faire des conclusions fausses si on accorde toute confiance à ses sens. En effet, les sens peuvent nous tromper et il vaut mieux se méfier de certaines perceptions. Pour cette raison, certains philosophes préconisent de se détourner des sens et de considérer la raison comme unique source de vérité. Pourtant, la perception est le premier rapport sensible de l'homme au monde extérieur et elle est préalable à toute connaissance. Elle semble donc constituer un passage forcé pour accéder à la vérité du monde extérieur. Les sens nous trompent parfois, on peut en arriver à des perceptions fausses. C'est le cas par exemple pour les illusions d'optique, « le soleil se couche », « la terre est immobile », « une étoile est minuscule » : ce type de jugement correspond, à la manière dont nous percevons le monde extérieur. Nous pouvons ainsi prendre l'exemple de Descartes dans Méditations métaphysiques de 1641, «Que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts? Mais je juge que ce sont de vrais hommes, par la seule puissance de juger qui est en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux». Descartes formule implicitement une critique du langage : c’est parce que nous disons que nous voyons des hommes que nous nous imaginons  les voir . De simples silhouettes aperçues sont identifiées à la suite d’une association d’idées : manteaux + chapeaux= hommes.

Cependant, les perceptions sont notre seul rapport au monde extérieur et la condition nécessaire à toute connaissance : nous n'avons pas d'autre choix que de se fier à nos perceptions.

Même si la perception ne suffit pas pour constituer une connaissance, elle en est l'acte préalable. En effet, il s'agit du premier rapport entre l'homme et le monde sensible. Jules Lagneau dit ainsi « La sensation est comme au seuil de la connaissance, qui débute avec elle ; mais elle n'est pas encore une connaissance » (Célèbres Leçons et Fragments). Les perceptions, les sensations et les impressions sont subies, reçues ou éprouvées. On peut donc voir qu'il s'agit d'actes passifs et involontaires. En effet, les perceptions passent par les sens et le corps, c'est pourquoi elles échappent à notre volonté. La nécessité d'une interprétation dans la perception, à la différence de la sensation, induit la question de l'objectivité des données perçues. Il semble que la perception soit toujours subjective : certaines personnes trouveront beaucoup trop froide une eau que d'autres jugeront à leur goût. Pourtant, la sensation de chaud ou froid semble dépendre uniquement des sens. En fait, percevoir, c'est juger. Merleau-Ponty défend cette idée de subjectivité des perceptions. Pour lui, toutes nos représentations du monde dépendent de notre subjectivité car le monde n'existe pas en-dehors de nos perceptions. En fait,         une perception n'est pas une image ou une représentation des choses extérieures, mais donne accès à celles-ci « en chair et en os ». Les choses matérielles n'existent que par nos perceptions, donc il n'y a pas de représentation objective du monde. « Il ne faut donc pas se demander si nous percevons vraiment un monde, il faut dire au contraire : le monde est cela que nous percevons. » Merleau-Ponty, 1945. Les illusions des sens ont conduit les philosophes à se méfier des perceptions. En particulier, Platon illustre ce commandement dans l'allégorie de la caverne (La République). L'allégorie met en scène des hommes enchaînés dans une caverne, qui tournent le dos à l'entrée. Ils ne connaissent pas le soleil, et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Cette caverne représente le monde sensible, où les hommes vivent et croient accéder à la vérité grâce aux sens, mais ce n'est qu'une illusion.

II)La connaissance de soi, elle éclaire tout homme sur ce qu'il est et ce qu'il peut ; elle le sauve des illusions souvent funestes qu'il se fait sur lui-même. En effet, ceux qui se connaissent sont instruits de ce qui leur convient et distinguent les choses dont ils sont capables ou non. Ceux qui ne se connaissent pas et se trompent sur eux-mêmes, ils sont donc dans l'ignorance. La connaissance de soi est la science première. "Connais toi toi même" veut dire : renonce à chercher hors de toi, à apprendre par des moyens extérieurs ce que tu es réellement et ce qu'il te convient de faire. « Connais-toi toi même », est une citation de Socrate qui signifie s'interroger sur son savoir. Se connaître est prendre conscience de soi et par là de son ignorance. Socrate déclarait "Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien". Il ne niait pas l'existence de la vérité. La vérité existe même s'il ne la connaît pas ; il vaut mieux une ignorance qui se connaît qu'une ignorance qui s'ignore. Or, pour chercher à connaître quelque chose, il faut d'abord avoir conscience de son ignorance, donc savoir quelque chose de soi. Ainsi Socrate mis en forme cette citation : « Connais-toi toi même ». La connaissance de soi ici est donc une condition de la sagesse. Or, la sagesse désigne à la fois une connaissance, un savoir théorique et à la fois une pratique juste et morale qui s'appuie sur cette connaissance même de ce qu'est le bien. Ainsi, la connaissance de soi serait la connaissance de sa condition humaine. Pour Socrate, l'homme doit prendre soin de son âme, pour connaître l'Idée du Bien et donc de la Justice.

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