Peut-on se connaître soi-même ?

Sujet : Peut-on se connaître soi-même ?

     « Connais toi toi-même » est une citation gravée à l’entrée du temple de Delphes, cette citation assigne à l’homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure. La connaissance de soi-même implique la connaissance de nos émotions, de nos goûts, de nos désirs, de nos actes. La connaissance de soi est donc le savoir qu’une personne acquiert sur elle même, en termes psychologiques ou spirituels, au cours de sa vie à l’occasion de ses expériences. Mais la connaissance de soi-même c’est aussi avoir conscience de soi, ce qui de nos jours, nous renvoie à des questionnements liés à l’existentialisme, en effet il faudrait se connaître pour pouvoir se changer ou encore pour savoir de quoi nous sommes capable de faire. Par ailleurs, si l’homme pense se connaître parfaitement, il se peut aussi que dans certaine situation il lui arrive d’être surpris de ses réactions et en vient donc à remettre en question son existence, donc sommes nous tout le temps conscient de nos actes ?

     Nous nous demanderons si l’homme peut prétendre à la connaissance de lui-même ou si bien au contraire ce n’est qu’une illusion, car nous n’avons pas accès à ce que nous sommes.

     Nous verrons dans un premier temps que l’homme a conscience de lui-même et de ce qu’il est puis dans un deuxième temps, nous étudierons que l’homme ne peut se connaître lui-même car une partie de lui lui est étrangère, enfin nous verrons si autrui nous permet de se connaître soi-même.

     Se connaître soi-même, c’est d’abord faire l’expérience de soi ainsi avoir conscience de soi. C’est donc une conscience réfléchie, qui se pense elle-même et prend conscience de son existence, on fait donc référence ici au « cogito ergo sum » qui signifie « je pense donc je suis ». Pour Descartes, le doute est le point de départ de la réflexion philosophique, on appel donc ce doute, le doute hyperbolique. Mais une chose échappe au doute c’est la conscience, il en vient donc à la conclusion que l’existence de la conscience est une évidence. Mais si se connaître soi-même, c’est faire l’expérience de soi c’est aussi et surtout se prendre pour objet de connaissance qui est donc la connaissance de soi, l’homme se pose lui-même comme objet. L’homme peut-il se poser lui même comme objet et acquérir une connaissance objective de lui-même, ou n’est-il pas condamné à une connaissance illusoire de lui par sa propre subjectivité ?

     Nous avons vu que pour Descartes, c’est la conscience réflexive qui se pense elle-même, avec sa réflexion je pense donc j’existe en tant que chose qui pense donc qui est consciente, il a conscience de lui alors il peut se penser comme objet. Pour lui c’est ce qui caractérise la conscience réfléchie, il aime aussi qualifier cette conscience par la substance pensante. Donc la conscience de soi-même mène à la connaissance de soi.

     Or chez Descartes, l’homme n’a pas de part obscure car il suit ses pensées, ici il s’identifie totalement à sa conscience. Par conséquent tout ce qui se passe en nous nous est accessible, c’est pour cela que nous ne pouvons pas nous mentir ou nous tromper, nous nous connaissons donc nous-même de manière complète. L’homme s’identifie donc à sa pensée qui lui est pleinement accessible.

     L’homme peut donc se connaître lui-même puisque tant que nous pensons, nous existons et si on existe nous avons une conscience et la conscience est une connaissance de soi, pourtant qu’en est-il des situations où l’homme semble s’échapper à lui-même.

     Lors de notre vie, il nous arrive parfois de nous échapper à nous-même, par exemple si une personne est réservé, timide et fait attention à son image si elle devient ivre le comportement de cette personne va changer elle va devenir plus ouverte et elle ne craindra plus l’avis des autres, ou alors lorsque l’on s’énerve nous disons des choses que l’on ne voulait pas dire et que l’on regrette par la suite. C’est dans ces moments que notre inconscient fait surface et que nous découvrons une autre partie de soi que nous ne connaissons pas, lors de ces moments nous perdons donc contrôle et laissons échapper une partie à laquelle nous n’avons pas accès. Ne peut-on pas dès lors dissocier conscience de soi, donc le fait de ce sentir exister, et connaissance de soi ? Ici la connaissance de soi est adéquation entre l’image qu’on a de soi, qui est nécessairement subjective, et ce qu’on est réellement, qui est objective.

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