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Peut-on penser contre l'expérience ?

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Par   •  7 Février 2023  •  Dissertation  •  687 Mots (3 Pages)  •  435 Vues

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Peut-on penser contre l’expérience ?

        Galilée a prouvé que, sans résistance à l’air, deux objets de masses différentes tombent à la même vitesse. Cette expérimentation s’oppose donc à l’expérience commune, c’est-à-dire à l’expérience ordinaire qui peut être vécue et crue par tous. L’expérience commune est le premier guide dans ce monde qui nous permet de nous forger des connaissances. Mais la science a pour but de vérifier, de démontrer ou alors d’infirmer cette expérience commune et d’établir une expérimentation scientifique, qui résulte d’une théorie. Mais le principe même de la science est de considérer une théorie issue de l’expérimentation comme vraie jusqu’à ce que l’on trouve une seule situation dans laquelle elle est invalidée. Alors, l’expérience est-elle le fondement de la connaissance ?

        En quoi l’expérience commune est le premier réflexe que nous avons pour alimenter nos connaissances ? Mais alors, la science a-t-elle pour but de dépasser cette approche sensible ou alors de complètement l’effacer ?

        L’expérience commune est notre premier contact au monde, la première chose qui nous vient à l’esprit. Pour John Locke : « L’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances ». Lui et les empiristes affirment que l’expérience est à l’origine des idées : quelqu’un qui serait né aveugle ne pourrait pas se représenter ce que sont les couleurs, c’est ce qu’ils appellent des « idées de sensations », nos idées nous viennent de nos réflexions.

Les idées proviennent également de l’expérience. D’après les empiristes, l’imagination n’est pas infinie, c’est en fait la composition de plusieurs idées déjà connues et provenant de l’expérience. Par exemple, la sirène provient de la fusion entre un poisson et une femme.

Le langage provient, lui aussi, de l’expérience. Un mot provient d’une idée qui provient de l’expérience, ainsi c’est l’expérience même qui définit les mots. Pour établir la signification d’un mot, il faut rechercher de quelle impression sensible dérive l’idée qui lui correspond. Le langage varie aussi selon les civilisations. Les Inuits ont par exemple bien plus de mots pour définir les types de neige que les pays plus au Sud, ceci est dû au fait que les populations telles que les Inuits sont beaucoup plus au contact de la neige, leur expérience y est donc beaucoup plus avancée.

Même si l’expérience est le premier réflexe que nous avons au contact du monde, on se peut et on doit penser contre l’expérience sensible, à l’aide de la science principalement.

Cependant, il ne faut pas toujours se fier à l’expérience sensible qui peut être trompeuse, elle nous donne les clés pour nous permettre de comprendre notre environnement, mais elle ne permet pas la certitude. Il faut donc dépasser l’expérience. Bachelard considérait l’expérience commune comme le premier obstacle à la connaissance scientifique, pour lui les informations fournies par les sens nous induisent en erreur.

Bachelard s’inspire de Platon et plus précisément d’une des idées majeures de platonisme : la science se forme en rejetant l’expérience sensible, en se méfiant des synthèses de la perception. La science filtre et classe le réel alors que l’expérience commune parle à l’imaginaire : l'« observation première se présente comme un livre d'images : elle est pittoresque, concrète vivante, facile. Il n’y a qu’à la décrire pour s’émerveiller. » Entre le fait de se tenir debout sur la Terre peut importe l’endroit où l’on se trouve et la connaissance des lois gravitationnelles, il y a un grand écart.

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