Peut-on désirer sans souffrir?
Dissertation : Peut-on désirer sans souffrir?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elaurydides • 6 Décembre 2015 • Dissertation • 1 242 Mots (5 Pages) • 1 287 Vues
PEUT-ON DESIRER SANS SOUFFIR?
La notion désirer provient du latin “desiderare”, lui même formé à partir de ''sidus''', ''sideris'', qui désigne l'astre (étoile, planète ou constellation). Au sens littéral, ''desiderare'' signifie ''cesser de contempler l'astre''. Les auteurs latins emploient aussi communément ''desiderare'' dans le sens de regretter, déplorer la perte. L'idée primitive est donc négative: celui qui désire est en quelque sorte ''en manque'': Il s'agit de vouloir posséder quelque chose ou quelqu'un qu'on ne possède pas et qui nous manque. Le sens positif, "souhaiter", "chercher à obtenir" est plus tardif, et c'est celui que nous retenons en français même si l’expression populaire désirer la lune trahit ironiquement son origine astronomique. La question vient alors de savoir si l’on peut désirer sans nécessairement souffrir. Nous verrons en premier lieu que désirer, c’est chercher à combler un manque et que cette situation nous amène à souffrir. Et pour finir nous verrons que désirer est une source de plaisir et le plaisir s’oppose à la souffrance mais que pour ne pas souffrir il faut renoncer à certains de ses désirs.
Pour commencer il est nécessaire de savoir que le désir se distingue du besoin. On oppose le caractère naturel du besoin au caractère artificiel du désir. Manger, boire, dormir sont des besoins naturels, nous en avons besoin pour vivre , tandis que manger un plat raffiné est un désir artificiel d’origine psychique c'est à dire qu'il trouve sa source dans la pensée ou l’imagination.Le besoin se traduit par un manque dont la satisfaction est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. En revanche le désir nous pouvons choisir de le satisfaire ou non.Ne pas satisfaire un besoin fondamental entraîne une défectuosité. Ne pas satisfaire un désir entraîne une frustration plus ou moins justifiée.Le désir est un manque, alors il est nécessairement lié à la souffrance aussi longtemps qu'il n'est pas satisfait au moins. C'est à dire que le besoin est déterminé par la nécessité et obéit au déterminisme du corps cherchant à se maintenir en vie, le désir est motivé par la conscience. Cependant le besoin se trouve parfois enchevêtrer avec le désir, par exemple quand on boit un soda à la place de boire de l'eau. Cette anticipation du plaisir est à la fois une source de joie mais aussi de l'attente et du manque donc source de souffrance. Le rapport du désir à son objet est paradoxal, car le désir vise sa satisfaction c'est à dire la possession de l'objet désiré, donc la fin du désir. Le désir vise en ce sens à s'autodétruire. Par exemple quand l’enfant écrit sa lettre au Père Noël, il lui fait la demande de réaliser ses désirs, en l’occurrence lui offrir la possession de jouets désirés. Il se projette dans la situation désirée et se dit intérieurement : “qu’est-ce que je serais heureux si j’avais…”. En attendant que celle-ci se réalise, il ressent un manque, il est malheureux car il souffre de ce manque. Platon dans Le Banquet illustre cette idée avec le mythe d'Aristophane qui retrace l'origine de l'amour. L'amour serait la recherche d'une union dont nous avons été séparé et donc le désir de retrouver un amour fusionnel. Le désir amoureux est ici un sentiment de manque que l'on cherche à combler continuellement et cela provoque des souffrances.
Par la suite, nous pouvons voir qu'il y a une quête infinie de désir. Tel est du moins le sens de l'affirmation platonicienne dans le Gorgias (Dans celui ci Platon met en scène un dialogue entre Socrate Calliclès) : le désir se déporte à mesure qu'il est satisfait. Donnez au désir ce qu'il demande, et il demandera autre chose. La question
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