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Peut on désirer sans souffrir

Synthèse : Peut on désirer sans souffrir. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2022  •  Synthèse  •  1 465 Mots (6 Pages)  •  482 Vues

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Peut-on vivre sans désir ?

Qu’est-ce que le désir ? C’est le souhait de quelque chose ou de quelqu’un qu’on n’a pas, la manifestation d’un manque. Mais pourquoi désire t’on ? Sans doute parce qu’on est en recherche de bonheur et que la satisfaction de certains de nos désirs concourt à ce bonheur. A l’inverse ne pas avoir de désir ou ne pouvoir les satisfaire peut-être source de contrariété et de malheur, donc de souffrance. En même temps un désir par trop passionnel peut lui aussi conduire à la souffrance par incapacité de l’atteindre. Un désir vient sans cesse en remplacer un autre à la satisfaction de l’un devient ainsi éphémère, frustrante. Le désir n’est pas non plus le besoin, il est plus que cela il est l’aspiration à la satisfaction d’un manque qui n’est pas nécessairement vital.

Et de quelle souffrance parle t-on ? celle que l’on subit, celle que l’on accepte ? Souffrir c’est d’une certaine façon vivre. Quelle est l’intérêt de vivre sans désir, voire même sans passion même si c’est au prix de la souffrance ?

Si on pousse la philosophie stoïcienne à l’extrême c’est même la meilleure façon de ne pas souffrir. Si elle n’est pas nécessairement consubstantielle à la souffrance la notion de désir est souvent attachée au « péché » par les moralistes (de la chrétienté au bouddhisme) pour lesquelles seul compte le salut de l’âme, et la préconisation d’un ascétisme poussant aux détachements des biens matériels par les stoïciens porte en elle-même la souffrance liée à la frustration et aux excès de la passion (partie 1).

A l’inverse Epicure postule qu’il est dans la nature humaine de désirer, de satisfaire ses désirs et de jouir de la vie. L’hédonisme qu’il préconise, doit être raisonné, et c’est sur ce chemin de la raison à travers une forme raisonnable de l’ascèse qui permet de contrôler ses désirs (en éliminer le plus possible ceux qui sont superficiel) et par la prudence qui permet de réguler les plaisirs les plus « nocifs ». La sagesse Epicurienne est ainsi la plus à même d’aider l’homme à désirer sans souffrir (partie 2).

  1. Désirer c’est souffrir.

  1. On peut désirer sans souffrir.

Oui on peut désirer sans souffrir. Selon l’éthique épicurienne qui nous enseigne que le bien suprême s’assimile au bonheur et que le bonheur s’assimile à une augmentation de la quantité de plaisir, ainsi donc la thèse hédoniste d’Epicure postule bien qu’il est normal pour l’être humain de désirer et que c’est la satisfaction de ces désirs qui procure l’augmentation du plaisir propre a l’homme.

Ce faisant Epicure s’oppose radicalement a l’idéalisme moral notamment celui des religions dans lequel le bonheur est secondaire et que la recherche des plaisirs est condamnable en soi. C’est dans la douleur de l’effort que l’être humain pourra atteindre son idéal moral selon cette philosophie. Donc l’hédonisme postule qu’il est normal et naturel de désirer afin de rechercher le plaisir et le bonheur comme finalité ultime de l’existence. Mais dans quelle mesure la satisfaction de ces désirs par le plaisir peut-elle se faire sans souffrir ?

C’est tout l’intérêt de la sagesse épicurienne qui apporte certaines propositions qui sont autant de conditions pour pouvoir désirer sans souffrir. Les deux piliers de la sagesse épicurienne qui permettent sinon d’éliminer ou du moins de diminuer les souffrances face au désir sont l’ascèse et la prudence. Cet hédonisme épicurien est bien celui qui est « raisonné » par opposition a l’hédonisme débridé qui est la recherche sans limite du plaisir donc le plaisir permanent et donc la fuite en avant avec pour but d’éliminer les contrariétés qui diminue la quantité du plaisir.

Nous rejoignons la position de Socrate qui s’oppose dans le dialogue de Platon à Calliclès. Pour désirer sans souffrir il faut que la recherche du plaisir en tant que bien moral soit régulée, mesurée ou limitée. Il est dans la nature humaine, nous dit Socrate dans le dialogue, de faire appel à la raison qui seule peut apporter les limites nécessaires au désir et permettre alors en harmonie ave le reste du monde. La justification de cet hédonisme raisonné qui selon nous permet de désirer sans souffrir, réside dans la sagesse rationnelle proposé par Epicure. Les deux éléments de la raison que nous propose la sagesse épicurienne sont l’ascèse et la prudence. Chacun a sa façon permettant de réguler le flux de nos désirs. Car la pratique illimitée du désir que l’on retrouve dans l’hédonisme débridé conduit inévitablement à travers une forme d’insatisfaction au malheur et a la souffrance.

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