Peut-on douter de tout ?

Dissertation: Peut-on douter de tout?

Une des séquences les plus célèbres du film de science-fiction l’Empire Contre-Attaque met en scène le personnage de Luke qui, lors de son entrainement comme chevalier Jedi avec Yoda, met en doute ses compétences pour faire léviter sa navette. En réponse à cela, Yoda lui conseille de désapprendre tout ce qu’il a appris pour surmonter son doute. Cette démarche, exemplifiée par Yoda, met en évidence l’importance du doute dans le processus d’apprentissage de quelqu'un, et souligne également les enjeux de cet état d' hésitation. Le doute peut être caractérisé comme l’état d'esprit qui est incertain sur un fait ou bien une réalité; donc, le doute est le refus de la certitude définitive. De plus, la question du doute est rattachée à des concepts comme le savoir ou bien la vérité. Nous pouvons donc dire que le doute est une entreprise philosophique, qui cherche à analyser les différentes dimensions à la fois positives ou négatives du doute. Conséquemment , la possibilité de douter de tout engendre la remise en question de la valeur même de cet état d’esprit. Cela nous amène donc à nous demander s’il est possible de remettre en cause tous nos savoirs et dans quel but.

Premièrement, nous allons analyser comment nous pouvons parvenir à comprendre les limites de notre entendement.

D’une part, nous pouvons partir de l’exemple de l’allégorie de la caverne du philosophe grec Platon. Le philosophe propose une expérience de pensée qui nous invite à imaginer des hommes enchaînés qui habitent dans une grotte depuis leur enfance, et les ombres projetées sur le mur en face sont tout ce qu'ils connaissent, c'est-à-dire leur réalité et ce qu'ils considèrent comme étant vrai. Par la suite, un des hommes enchaînés serait autorisé à sortir de la caverne et serait poussé à confronter sa réalité comme fausse, en arrivant ainsi à la conclusion que l’ensemble de ses savoirs ne sont que des préjugés. Cette étape de doute, de remise en question des tous les savoirs de l’homme dans cette allégorie, représente donc une étape fondamentale dans le chemin vers la lumière de la vérité, ou la sortie de la caverne. Ce doute peut être ainsi considéré comme une douleur ou une souffrance, il est assimilé à la douleur de nos yeux quand nous voyons la lumière après avoir regardé dans l'obscurité.  Le dépassement des préjugés d’un individu peut donc être considéré comme un processus difficile. Nous pouvons donc dire que, selon l’allégorie, grâce au doute nous pouvons ensuite dépasser nos préjugés et ainsi s’élever vers la vérité. En outre,  nous pouvons évoquer Socrate, le maître de Platon. Pour Socrate, le doute est un devoir que nous avons comme êtres humains, et consiste en avoir une attitude critique à l’égard de l'opinion. Certainement, les dialogues socratiques témoignent de cela: le dialogues commencent par le bouleversement de la certitude de l’interlocuteur de Socrate. Ces dialogues ont comme objectif d’accéder à la vérité du sujet traité, cela souligne le poids du devoir du doute pour Socrate. Les deux exemples étudiés mettent en évidence comment le doute de nos préjugés peut être avantageux dans la  recherche de la vérité.

D’autre part, nous pouvons constater comment la question du doute acquiert du poids avec les idées des sceptiques. Les sceptiques sont des philosophes divers qui défendent la thèse que l’humain ne parviendrait jamais à atteindre la vérité à cause des limites de son entendement, et conséquemment suspendre son jugement de manière indéfinie. Le scepticisme se caractérise donc par  un doute permanent qui permet à l'homme de relancer constamment ses questionnements et éviter des dogmatismes; nous pouvons donc dire que ce courant de pensée rejette systématiquement toute vérité. Un des philosophes sceptiques le plus célèbres est Michel de Montaigne, il défend que seulement la sagesse divine permettrait d'avoir la certitude si une chose est vraie ou fausse. Conséquemment, dans le chapitre 27 son ouvrage d'Essais, Montagne affirme qu'il n'y a pas de plus notable folie au monde que de les ramener à la mesure de notre capacité et suffisance pour illustrer l’absurdité de vouloir avoir de la certitude . La sagesse de l’humain serait justement de reconnaître ses limites. Nous pouvons donc dire que le doute sceptique est un doute perpétuel qui rejette l’absolutisme de la vérité des dogmatismes, exemplifiés par la religion.  

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