Peut-on douter de la démocratie ?

Peut-on douter de la démocratie ?

Introduction :

Provenant du grec demos qui signifie peuple et kratos qui signifie pouvoir, la démocratie est définie par Abraham Lincoln comme « le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple ». En outre, la démocratie est un régime politique qui apparaît en Grèce au Ve siècle avant J.-C.  Il parait à première vue, évident qu’il est possible et à la fois permis de douter de la démocratie, car comme tout régime politique, ce système possède des atouts comme des défauts. Néanmoins, ce régime est adopté par la moitié des pays du monde, signe qu’il est vu comme le plus désirable des systèmes politiques. Mais alors pourquoi la démocratie fait-elle autant débat ? La démocratie est-elle un régime idéal et parfait ? Nous verrons dans un premier temps qu’il est possible de douter de la démocratie et ainsi remettre sa mise en place en question puisqu’aucune règles juridiques ou morales ne nous en prive. Dans un second temps nous verrons que toutefois, la démocratie est le seul régime qui possède certaines valeurs fondamentales pour l’humanité. Pour finir nous nous demanderons si en réalité le doute ne proviendrait non pas du régime en général mais de l’application imparfaite de la démocratie dans certains pays

        La démocratie fait douter voire même est condamnée par certains philosophes dès l’Antiquité.

        Une des critiques qui revient souvent pour remettre en question la démocratie est la légitimité du peuple. En effet comment le peuple peut-il faire unité afin de prendre les meilleures décisions possibles pour la société ? C’est ainsi la position de Platon qui estime que le peuple n’est pas apte à gouverner, son analyse est la suivante : Chez Platon, les trois parties de l’homme à savoir : le besoins le cœur et le savoir) correspondent à trois classes dans la société. Les premiers sont les paysans, les commerçants qui excellent dans la conduite de la vie domestique. Les seconds sont la classe des guerriers, chargés d’assurer la défense et qui veulent se distinguer par leur bravoure. Les derniers dont les détenteurs du savoir, c’est-à-dire les philosophes. Pour lui les philosophes doivent diriger la cité, théorie du philosophe-roi, les guerriers la défendre et le peuple la nourrir, voilà à quoi ressemblerait un régime idéal pour lui

        D’autre part, par définition la démocratie signifie le gouvernement par la majorité or la majorité n’a pas toujours raison. C’est ainsi que Kant dans Projet de Paix Perpétuelle, remarquait une certaine ressemblance entre démocratie et despotisme qui est un type de domination politique tyrannique où une seule personne exerce un pouvoir sans partage. Il considère cela car pour lui tous ceux qui ne voient pas toujours l’intérêt général sont ceux qui décident. Ainsi, le peuple ne voit pas toujours où est l’intérêt général et vote selon ses intérêts privés. C’est ainsi que Socrate est condamné à boire la ciguë ! En effet, Socrate, fût condamné à mort par une courte majorité après un vote démocratique, accusé de corrompre la jeunesse, de nier les dieux de la cité et d'introduire des divinités nouvelles.

        Pour finir, la démocratie émet des doutes chez certains puisqu’une possible conséquence de la démocratie, c’est qu’elle risque de dégénérer en son contraire, c’est- à-dire en une tyrannie qui se définit par la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme et par l’exercice arbitraire de ce pouvoir sur fond de culte de la personnalité. C’est pourquoi Platon déclare « Lorsqu’une cité démocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvais échansons, elle s’enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ». Et bientôt la moralité, dit Platon, passe pour ridicule, chacun voulant suivre ses propres désirs. Mais le peuple finit par se lasser de cette situation, ainsi Platon conclut, que le peuple se donne un protecteur à qui elle confère des pouvoirs proportionnés aux espérances qu’elle fonde sur lui. C’est ainsi que lentement mais sûrement, la démocratie débouche sur la tyrannie.

        Cependant, malgré tous ces doutes qui émanent depuis bien des siècles, la démocratie est le système le plus répandu dans le monde, preuve qu’il ne procure pas que des doutes.

        En effet il ne faudrait quand même pas oublier que la démocratie, certes, est le gouvernement du peuple par le peuple, mais est également caractérisée comme étant le règne de la loi, soit un gouvernement légal et comme reconnaissant les « droits de l’homme », qui ne sont autre que la reconnaissance et le respect de l’individu. Albert Camus disait même que « la démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité ». Ainsi malgré le fait que la majorité l’emporte, cela permet également par la reconnaissance de l’égalité de protéger la minorité, et dès lors en démocratie on ne fait plus de différences socialement parlant entre la majorité et la minorité.

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