Nietzsche, la généalogie de la morale
Commentaire d'oeuvre : Nietzsche, la généalogie de la morale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar milena2912 • 29 Avril 2020 • Commentaire d'oeuvre • 3 783 Mots (16 Pages) • 879 Vues
LA GENEALOGIE DE LA MORALE,Nietzsche, La 2ème dissertation
I/LA PLACE DE LA PROMESSE DANS LA MORALE
La moralité de l’Homme repose sur la base de la promesse. Elle garantie la prévision d’une bonne conduite et une certaine prudence avec les relations avec autrui. Or cela pose un problème pour l’Homme car ce dernier doit faire face à une autre force résidant également en lui, qui est la force de ses sentiments . Les promesses que nous faisons peuvent être corrompu par nos sentiments. Certaines actions que la morale impose, s’opposent à notre idée du bonheur. En ce sens, certaines forces sont supérieures à la force de nos promesses, parmi ces forces, on note l’oubli.
L’oubli est la vis inertiae ou un trou dans la mémoire. C’est aussi quelque chose d’involontaire ou de volontaire qui hiérarchise les informations de l’esprit afin d’établir l’ordre mentale. Nietzche associe l’oublie à la digestion psychique. Cette digestion psychique fonctionne sur le même principe que la digestion alimentaire : l’homme, de par ses expériences et ses apprentissages, va assimiler des connaissances et ensuite il va hiérarchiser ces connaissances et ne retenir que l’essentiel dans sa conscience, il va ainsi rejeter, oublier volontairement des informations. Celui qui n’oublie pas sera contraint de ne pas être capable de bien assimiler les informations et restera à un dyspeptique. L’oubli permet aussi la paix de l’âme et permet d’accéder au bonheur car il permet une certaine libération. En ce sens, elle est nécessaire. L’oubli permet aussi de rester actif ou plutôt attentif dans le moment présent. Celui qui sait oublier s’est paradoxalement développé une mémoire pour garder en tête ce qu’il ne veut pas oublier par volonté active. De ce fait, on parlera de mémoire de la volonté.
L’Homme doit par calcul se concentrer sur le nécessaire, mettre de côté les causes et les conséquences et se concentrer sur le présent. Il cherche ainsi à prévoir le futur dans une incertitude.
De ce fait, la volonté est une faculté qui est intérieur à l’Homme et qui lui permet d’être responsable ou coupable. L’homme est donc un problème pour lui même tant ses promesses et le choix de ses actions sont contradictoires. Il veut donner un sens à son existence mais il est contraint par l’obligation morale. La responsabilité est un agencement de l’homme qui est engagé dans ses promesses. C’est par l’obligation social que l’homme devient prévisible car il se donne les moyens d’être comme ses semblables. Par l’influence de la société et son travail sur lui-même, l’individu devient un « autonome supramoral », c’est à dire un être de volonté indépendant et persévérant. Il donne du sens à sa vie par l’actualisation de sa puissance, cad sa capacité d’agir par la modification du réel, et il prend conscience de l’autonomie de la volonté par le constat de promesses achevées. Il existe « un sentiment parfait d’accomplissement de l’homme ». C’est ainsi qu’il peut promettre. Il a conscience qu’il peut dépasser ceux qui ne peuvent ni promettre ni être sûrs d’eux. L’homme accomplit inspire alors confiance, car on voit en lui un modèle légitime. Il sait se maîtriser intérieurement. Et lorsqu’il est conscient de lui même, il peut juger les autres sujets conscients par rapport à lui. Lorsqu’il se considère comme étant fort et fiable, il pourra accomplir ses promesses peu importe l’avènement des choses. Il dressera ceux qui promettent et n’accomplissent pas leur promesse. Ainsi, pour Nietzsche, la responsabilité est une liberté qui amène à la prise de conscience. Il n’y a donc plus une culpabilité d’être responsable mais plutôt une fierté d’être libre.
II/LA CONSTRUCTION DES CONSCIENCES ET DE LA CONCEPTION DU BIEN
Nietzsche fait une analogie de la conscience et de l’arbre du fruit défendu que l’Homme a longtemps ignoré. Cette comparaison montre que l’acquisition d’une conscience n’est possible qu’à un certain âge de maturité. Il faut donc beaucoup de patience. La mémoire chez l’animal ou l’homme n’est pas naturelle. Nietzche met de côtés de sa réflexion les techniques mnémotechniques des aèdes mais s’intéresse plutôt à la mémoire évitant l’oubli. Il faudrait qu’elle soit conçue à travers des intériorisations violentes? qui sont par exemple, la loi ou la culpabilité. Le passé est un poids sur nos consciences et nous ramène à la raison. Le souvenir de la violence passé marque notre conscience, ce qui influence notre système nerveux et intellectuel. Un passé sanglant mène à des coutumes terribles. Certains châtiments sont des legs du passé, en ayant vaincu l’oubli et prolongeant les traditions. Quand on est dans un système donné et actuel, notre mémoire nous rappelle le passé sombre et nous-fait nous satisfaire du présent par un raisonnement comparatif. De ce fait, ces méthodes violentes sont déguisés en droit, en morale et en religion.
Comment la mauvaise conscience est-elle née ?
Nietzche fait une comparaison historique de la mémoire. Il établit une critique des généalogistes de la morale qui ne cherchent pas à connaître le passé en faisant une histoire de la morale. Nietzche critique l’idée que par le degré d’humanisation de l’homme, on peut le juger et le punir. Ainsi le libre-arbitre sert à culpabiliser ou tenir responsable l’homme : comme il est libre, il a le choix de ses actes, et il aurait pu choisir un autre acte que celui qu’il a fait. On retrouve l’idée de jugement selon la souffrance et dommage causé. On parle alors ici des fondements de la justice. La connaissance du mal permet d’induire des promesses. Nietzsche cite l’exemple du créancier et du débiteur. Leur relation est basée sur la confiance grâce à un contrat où le débiteur s’engage à être puni en cas de non remboursement. En plus d’un sentiment de confiance, le créancier a un sentiment de bien-être puisque la vengeance est garantie dans le dépôt. Il y a un plaisir de la vengeance. Les Douze Tables sont le fondement du droit romain. Nietzche note comme « progrès » la façon qu’à le Sénat romain d’imposer ses vues à la plèbe tout en les éduquant Au Moyen-Age, les créanciers ont des droits de seigneur, il y a alors quelque chose de corrompu : au lieu de juger directement sans intermédiaire par des châtiments, l’autorité est présente comme intermédiaire et punit à la place des créanciers..Les concepts de « faute », « conscience », « devoir », « sainteté du devoir » sont devenus des devoirs. Pour Kant seul un être parfait doté de volonté reconnaît la loi morale. Pour les autres, la nécessité morale est perçue comme une imposition, une contrainte. Ils ne comprennent pas de quelles manières la souffrance peut être la compensation de la dette ou comment faire peut apporter une satisfaction ? Les gens ne veulent pas admettre la méchanceté initiale de l’homme car ils sont juste bons en apparences. « Voir souffrir fait du bien, faire souffrir plus encore, voilà un rude principe mais c’est un principe ancien, puissant, humain, trop humain »
...