L’inconscient nous empêche-t-il d’être nous-mêmes ?
Dissertation : L’inconscient nous empêche-t-il d’être nous-mêmes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Star Croc • 2 Mars 2022 • Dissertation • 2 003 Mots (9 Pages) • 1 049 Vues
L’inconscient,notion relativement récente, définit l’ensemble des phénomènes psychiques ayant lieu hors de la conscience, et pouvant avoir des effets et conséquences sur la santé physique. Ce concept a été théorisé d’abord par Freud, précurseur de la psychanalyse et du soin par la parole, par la thérapie . Si les événements de l’inconscient ont lieu hors de la conscience, nous pouvons nous demander si les actes et pensées inconscients font de nous-mêmes une toute autre personne, ou bien si c’est vraiment de nous que découlent les évènements . En somme, il est possible de nous questionner sur l’existence d’un éventuel empêchement partiel ou total d’être nous même, dû à l’inconscient .
Cela peut donc nous conduire a l’idée que l’absence de conscience dans la réalisation des actes, ou la pensée, empêche notre personnalité d’apparaître. Ce peut être le cas si nous définissons une personne, si nous nous définissons nous-mêmes seulement par notre personnalité apparente, et ce qui en ressort dans nos interactions sociales notamment . Néanmoins, il est également possible de nous définir par notre personnalité apparente, mais aussi par ce qui n’apparaît pas aux yeux de tous : nos pensées personnelles et intériorisées . Dans ce cas, l’inconscient ferait partie intégrante de nous-mêmes, et les phénomènes qui en résultent participeraient a nous définir, sans nous empêcher d’être nous-mêmes . Il y a donc un paradoxe émanant de cette réflexion : En quoi l’absence de conscience impliquerait-t-elle que nous ne pouvons pas être nous-mêmes ? Est-ce que le fait d’inclure l’inconscient dans notre définition de nous-mêmes altère la vision que nous en avons ? Pouvons nous dire que l’inconscient porte un caractère nécessaire au bon fonctionnement de la pensée ?
Dans un premier temps, nous verrons les éléments qui montrent que l’absence de conscience peut impliquer que les actes et pensées ne comportent pas à une vision extérieure de nous-mêmes. Ensuite, nous mettrons en évidence le fait qu’avec une définition plus large de « nous-mêmes ». L’inconscient s’y inscrit, donc ne nous empêche pas d’agir selon nos propres habitudes. Pour finir, nous pouvons montrer que l’inconscient, en plus de s’inscrire dans notre personnalité, influe sur elle et, en un sens, lui permet d’exister. Il est donc nécessaire à notre connaissance propre.
Nous verrons dans cette première partie que les actions et pensées inconscients peuvent nous empêcher d’être nous-mêmes, si nous considérons seulement la personnalité apparente et extérieure de chacun.
Dans son ouvrage « Deuxième Topique », Freud nous expose sa vision de l’appareil psychique, composé de trois parties. Selon lui, le « ça » comprends nos désirs, pulsions, qui ne peuvent pas exister hors de la pensée : il le décrit par le « réservoir de la libido ». Après le « ça » vient le « sur-moi » . Cette deuxième partie serait un filtre pour les pensées, et aurait une fonction de contrôle des éléments qui peuvent ressortir, ou non. Ces deux premiers éléments constituent ensemble l’inconscient . La troisième et ultime partie de l’appareil psychique, le « moi », comprends tout ce qu’il y a d’apparent chez l’individu . C’est cette troisième partie qui, à elle seule, définit la conscience . Or, le fait que l’inconscient et la conscience soient aussi délimités dans l’appareil psychique peut signifier que la partie inconsciente ne fait pas partie de notre personnalité apparente . Donc, « moi-même » au sens restreint, c’est-à-dire la personnalité apparente, ne s’inscrit pas dans l’inconscient . Des actes inconscients pourraient alors signifier une modification des agissements, et nous empêcher d’être nous-mêmes.
D’autre part, il est possible de ne prendre en compte que la partie consciente des pensées, en nous détachant des théories de Freud, on peut se dire qu’en assimilant la :: à nous-mêmes., et en l’opposant à l’inconscient, on peut opposer l’inconscient à nous-mêmes . Pour cela,nous pouvons nous appuyer sur les théories de Descartes, qui mettent la conscience au centre de toute sa personne, et ne définissait que par elle, En effet, Descartes a dit « cogito,ergosum », ce qui peut se traduire par « Je pense, donc je suis » . En voulant douter de tout, Descartes a mis la pensée et la conscience comme seule certitude, comme expliqué dans son ouvrage Le discours de la Méthode . Si nous opposons l’inconscient à nous-mêmes, cela signifie que, dans cette vision de la pensée, tout évènement inconscient viendrait perturber le comportement conscient, et alors empêcher la personnalité « réelle » de se manifester. Bien que Descartes ait exposé sa thèse, les modalités et objectifs de son « doute volontaire, hyperbolique et radical » bien avant l’expression du concept d’inconscient, il est intéressant de prendre en compte ses thèses pour répondre à des questionnements plus actuels.
Enfin, en admettant que certains de nos actes relèvent de l’inconscient, il est difficile de prendre l’auteur de tels actes comme responsable de leurs conséquences. Nous pouvons par exemple considérer le cas de l’expérience de Milgram. Au cours de cette expérience, une personne représente l’autorité, ici scientifique, demandait au sujet de poser des questions à un complice. En cas de mauvaise réponse, le sujet avait pour consigne d’administrer une décharge électrique au complice, qui simulait alors la douleur. Il est ressorti de cette expérience qu’un nombre étonnant de sujets sont allés jusqu’à l’administration d’un décharge léthale. Une telle expérience démontre bien qu’une personne peut être influencée dans ses actes, alors ceux-ci peuvent résulter d’une forme d’inconscient. On peut également penser à la consommation d’alcools, qui altèrent le comportement initial de la personne. Tout comme l’expérience de Milgrann, les actes suivants la consommation d’alcools peuvent être assimilés à l’inconscient, et donc altérer la personnalité initiale. Dans ces deux cas, l’inconscient empêche ou altère la faculté de répondre de soi, et à « être soi-même » .
Nous avons jusqu’alors mis en évidence que l’inconscient peut empêcher, partiellement du moins, l’individu d’être lui-même ou d’agir selon ses habitudes. Toutefois,se restreindre à une définition partielle de « nous-même » semble insuffisant pour vraiment répondre au problème. Nous verrons donc au cours d’une deuxième partie l’inconscient dans
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