Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Dissertation : Les mots nous éloignent-ils des choses ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elisa222 • 2 Juin 2018 • Dissertation • 1 765 Mots (8 Pages) • 5 122 Vues
Elisa TL CRAZ
Dissertation de philosophie
Observations
Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Nous communiquons grâce au langage, faculté propre à l’homme, qui est le médiateur entre nous et le monde. La langue est composée de mots, que nous articulons entre eux afin de donner un sens à ce qu’on dit, de faire exister une chose dans son symbole. En effet, grâce aux mots, nous donnons un sens à quelque chose en liant un son signifiant, à un sens signifié relevant de notre activité mentale. Spontanément, l’on aurait donc tendance à penser que les mots ont le pouvoir de nous rapprocher des choses dans la mesure où ils les désignent, les expliques et leur donnent un sens. Mais, dans la vie de tous les jours, l’on constate volontiers que les mots sont sources d’incompréhension entre individus. La langue en tant que moyen de communication, est un ensemble de sons restreints que sont les mots ; l’homme ne peut communiquer avec tous ses semblables, hormis ceux qui ont appris sa langue. Aussi, lorsqu’ils sont mal employés, les mots perdent leur sens, désignent mal les choses. Lorsqu’ils perdent leur sens, les mots nous détourneraient-ils de la réalité des choses ?
Dans quoi réside le but des mots ? Ne serait-il pas de nous rapprocher des choses ? Ou au contraire, peuvent-ils nous en éloigner ? Quelles sont les limites des mots ?
Si les mots peuvent nous rapprocher des choses car ils les rendent intelligibles et les expliques, le sens des mots atteint parfois ses limites lorsqu’ils nous éloignent de la réalité des choses.
Le langage est une faculté à constituer des ensembles de signaux et de signes. Les mots font ainsi partis de ces ensembles de signes. La parole est la façon dont un sujet s’approprie la langue afin de s’exprimer et de communiquer avec les autres, mais également de « mettre des mots », de donner un sens à sa pensée et de la structurer. Le but premier des mots n’est-il pas de nous rapprocher des choses qui nous entourent, et de notre pensée ?
Lorsqu’on utilise des mots, c’est souvent afin de désigner, exprimer et interpréter des choses. Mais quelles sont « ces choses » ? Il s’agit de tout objet concret en opposition aux êtres animés. Une chose peut désigner une action, un évènement mais aussi un énoncé ou une pensée. Lorsque nous parlons, nous extériorisons notre pensée et la communiquons à autrui. Cela signifierait que nos paroles traduiraient des pensées antérieurement présentes dans notre esprit. Doit-on, au contraire, admettre que sans paroles, la pensée n’existerait pas ?
En parlant, il peut nous sembler que nous ne faisons que traduire en mots le contenu de notre pensée déjà présent dans notre esprit. En réalité, les mots ordonnent notre pensée. C’est grâce à eux que l’on réfléchit. En l’absence de mots, notre pensée ne serait alors qu’illusion ? On admet que l’on peut penser sans mots, c’est la situation d’un sourd ou d’un bébé. Or, sans mots on ne pense précisement pas, car le mot fait exister la chose dans son symbole, un sens lui ai donné. Pour le philosophe Hegel, « vouloir penser sans mot apparait comme déraison ». La pensée et langage sont consubstantiels. En d’autres termes, sans mots, nos pensées n’auraient pas de sens. En plus des images, les mots sont importants afin de mettre du concret sur notre pensée. Agencés entre eux de façon logique, les mots nous permettent de raisonner. Les mots seraient donc une condition indispensable pour penser, car c’est grâce à eux que l’on organise, trie nos pensées ? L’on pourrait de ce fait admettre que les mots nous rapproche des choses, en l’occurrence notre pensée.
Mais la pensée n’est pas destinée à rester strictement intérieure, il lui faut s’extérioriser, pour la proposer à autrui. La parole devient un intermédiaire entre soi et le monde, car elle permet la communication. Les mots servent à exprimer, décrire les choses, pour soi mais également pour les autres. On pourrait de ce fait penser que les mots assurent une meilleure compréhension des choses, des objets qui nous entourent, dans la mesure où ils mettent du concret sur des choses abstraites. Nous rapprochent-ils un peu plus de la réalité des choses ? Sans mots, les choses n’existeraient-elles pas ? Les mots font exister les choses dans un symbole, pour leur donner un sens. Sans mots, les choses n’auraient pas ou peu de sens. D’ordinaire simple vecteur d’information, les mots évoquent et font surgir l’Idée de la chose nommée, et non pas seulement son existence matérielle. Les mots peuvent rendre intelligibles les choses. Rendre vivantes des situations vécues. Par exemple, dans sa lettre écrit à sa famille, le soldat partit à la guerre explique et exprime avec des mots ce qu’il vit afin de rapprocher sa famille de ce qu’il ressent. Aussi, le sens des mots ont une grande importance. Grace à eux, l’on peut se rapprocher un peu plus des choses. En effet, l’utilisation d’un mot simple, afin de décrire une chose compliquée, ou bien trouver un synonyme d’un mot, peut permettre une meilleure compréhension et appréhension des choses qui nous entourent. En d’autres termes un vocabulaire riche permettrait une meilleure compréhension du monde, dans le sens où les mots peuvent nous rapprocher de la réalité des choses. A ce compte, pourvu qu’ils soient bien employés, les mots nous donneraient connaissance de ce que les choses sont réellement en elles-mêmes. Un mot désigne une chose, c’est dans cela que réside le rapprochement entre le mot et la chose. Mais lorsqu’un mot désigne plusieurs choses ? L’on donnerait donc un sens faux à une chose à partir du moment où l’on emploierait un mauvais mot ? Aussi, la généralité des mots, ainsi que les diversités des langues, des opinions ne ruineraient-ils pas la possibilité d’un discours objectif et vrai disant ce que sont les choses ? Les mots peuvent-ils nous éloignés de la réalité des choses ?
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