Les modes de la connaissance
Dissertation : Les modes de la connaissance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alice_du • 5 Mai 2016 • Dissertation • 1 859 Mots (8 Pages) • 3 856 Vues
La connaissance ne s’acquiert pas de manière instantanée. Elle demande d’être constamment peaufinée. Développer sa connaissance est tout de même essentiel à tout être humain afin d’évoluer et d’agrandir son esprit. Il y a d’ailleurs plusieurs ressources qui permettent l’acquisition de connaissances, couramment nommées les modes de la connaissance. Serait-il sensé d’affirmer qu’«aucune connaissance ne peut être développée par un seul mode de la connaissance?» Tout d’abord, il faudrait définir les concepts de la connaissance et de ses modes. À la base, la connaissance représente les notions acquises par un individu quelconque. C’est un ensemble de savoirs. Elle permet de comprendre le monde et ses nombreuses subtilités. Comme Platon l’a défini, une connaissance, c’est une «croyance qui soit à la fois vraie et justifiée»1. Justement, les modes de la connaissance permettent de justifier, de comprendre et de compléter la connaissance acquise. La perception, la mémoire et l’imagination en font notamment partie2. La connaissance se développe au fil du temps et plusieurs notions additionnelles peuvent être acquises par un mode de la connaissance. À la base, il est donc impossible de connaître quelque chose sans avoir recours à un mode de la connaissance. Cela revient alors à la problématique initiale : Est-il possible de n’avoir recours qu’à un seul de ces modes? Ce questionnement amène à de nouvelles problématiques. Notamment, serait-il possible d’évoluer en tant que personne et en tant que société si chaque individu ne pouvait utiliser qu’un mode de la connaissance chacun? De plus, existe-t-il une limite au développement d’une connaissance? Si oui, cela signifierait qu’une connaissance s’acquiert et se développe continuellement, sans fin, comme une œuvre d’art que l’on peut toujours retoucher. Alors, comment les humains pourraient-ils vivre en tant qu’être complets s’ils ne possédaient qu’une fraction de la connaissance au courant de leur vie? Bref, plusieurs auteurs ont abordé le sujet des modes de la connaissance et de leur utilité dans la compréhension du monde. John Locke avec «Essai sur l’entendement humain», Berkeley avec «Traité sur les principes de la connaissance», Leibniz avec «Nouveaux Essais sur l’entendement humain» et Platon avec «Le mythe de la caverne» vont notamment traiter du sujet.
Selon les théories de l’empirisme, il serait possible de développer des connaissances à l’aide d’un seul mode, soit l’expérience. C’est l’idée que soutenait d’ailleurs John Locke, un philosophe anglais du XVIIe siècle, qui affirmait que l’expérience était la base de la connaissance. Dans son œuvre «Essai sur l’entendement humain», il illustre «l’âme», qui constitue le lieu de rassemblement de toutes les connaissances, comme une table vide. Afin de remplir cette dite table de connaissances, l’humain doit user de l’Expérience. «Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles, ou sur les opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nous réfléchissons nous-mêmes, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées.3» Selon Locke, l’âme va acquérir des idées et des concepts par la «sensation». Donc, c’est avec ses sens qu’un individu pourra transmettre l’idée d’un objet extérieur à son âme. La manière que l’objet a agi sur les sens de l’individu aura un impact direct sur la connaissance qui en résultera. Par exemple, c’est grâce à ses sens qu’un individu pourra savoir que l’extérieur d’une banane est jaune et dur, et que l’intérieur de celle-ci sera blanc et mou. L’individu acquerra donc l’idée du jaune et du blanc, ainsi que l’idée du dur et du mou. De plus, Locke fait aussi référence aux «perceptions des opérations de l’âme». Bien que le fait de sentir les objets extérieurs permette d’acquérir les connaissances, cela n’est pas suffisant. Il manque les idées acquises par «les actions de l’âme», telles qu’«apercevoir, penser, douter, croire, raisonner, connaître [ou] vouloir […]». Locke ne définit pas ces actions comme une «sensation», puisqu’elles ne proviennent pas d’objets extérieurs. Il utilise plutôt le terme «réflexion». Il s’agirait d’actions qui seraient déjà présentes et feraient déjà partie intégralement de notre âme, tout comme les sensations font partie de notre corps. La sensation et la réflexion ensemble formeraient donc l’expérience requise pour acquérir des connaissances. De plus, Berkeley, un philosophe irlandais du XVIIIe siècle, fait aussi partie de ceux qui soutiennent l’empirisme. Toutefois, sa pensée diffère de celle de Locke. Dans son œuvre intitulée «Traité sur les principes de la connaissance», il affirme : « […] pour moi, je trouve, en vérité, que j’ai une faculté d’imaginer, de me représenter à moi-même les idées des choses particulières que j’ai perçues, et de les composer diversement et de les diviser.4» Il suggère par la suite que l’imagination est basée initialement sur des perceptions faites par le corps. Par exemple, le fait que quelqu’un puisse s’imaginer un humain avec des caractéristiques spécifiques dans son esprit est possible, puisque cette personne aurait déjà perçu dans le passé un être humain. Il sait donc de quelle couleur la peau d’un humain pourrait être, ainsi que de quelle aspect aurait l’air ses membres, comme ses mains, ses bras et ses jambes. Donc, encore une fois, la connaissance est acquise par l’expérience seule, et ce, sous forme de perception.
Les théories de l’empirisme sont soutenues par plusieurs philosophes tels que mentionnés ci-haut, mais elles sont aussi fortement critiquées par d’autres, comme par Leibniz, un philosophe allemand du XVIIe siècle, qui a rédigé entre-autre «Nouveaux Essais sur l’entendement humain», une œuvre réfutant celle de Locke citée précédemment. Selon Leibniz, «les sens, quoique nécessaires pour toutes nos connaissances actuelles, ne sont point suffisants pour nous les donner toutes, puisque les sens ne donnent jamais que des exemples, c’est-à-dire
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