Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, Jean de La Bruyère

Jean de La Bruyère est un moraliste français, né à Paris le 16 août 1645 et mort à Versailles le 11 mai 1696. C’est en 1687 qu’il publie Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, ouvrage partiellement constitué d’une traduction de l'œuvre de Théophraste. Par la suite l’ouvrage sera réédité et enrichi 9 fois jusqu’en 1696, année de la mort du moraliste. Appartenant à la littérature classique, La Bruyère, de par sa position noble à la Cour, va apporter dans son œuvre une réflexion sur la nature humaine et va condamner tout comportement n’appartenant ou ne cherchant pas à se rapprocher de l’idéal de l’honnête homme. Cette critique de la société de son temps va lui valoir d’être élu à l’académie française en 1693. Dans cette œuvre nous est donné d’observer différents portraits tirés directement de ses observations personnelles ainsi que certaines maximes, tout en y apportant toujours un certain regard critique. Le moraliste vient ici créer des contres modèles comique pour donner matière à réflexion mais aussi pour faire rire car “Le rire corrige les moeurs” comme disait Horace. Finalement son travail a obtenu en quelque sorte une portée symbolique de par la description psychologique poussée des grands et des courtisans de son temps. Les caractères est donc une sorte de recueil de portraits et de maximes de la société du XVIIème, un symbole de la littérature classique mais aussi de la comédie sociale.

Nous allons donc nous demander : Comment cette description de la Cour, vu par le biais d’un regard étranger, permet au moraliste de déployer une virulente satire ?

C'est le portrait de Pamphile que nous allons étudier ici.

Je vais maintenant procéder à la lecture du texte :

LECTURE

Notre étude sera structuré en 2 parties,

• Dans un premier temps, de la ligne 1 jusqu’à la ligne 5, nous verrons Pamphile, un courtisan prétentieux

• Dans un second temps, de la ligne 7 jusqu’à “assez” ligne 12, nous examinerons le Pamphile, un type d’individu hypocrite

1. Pamphile, un courtisan prétentieux

Dans ce premier mouvement on peut observer que

Ligne 1                étymologie grecque, préfixe Pam = tout et suffixe Phile = Aimer,

littéralement celui qui aime tout ou celui qui est aimé de tous (on a déjà notre penchant sur la question).

Ligne 1                Jeu sur l’onomastique car il n’aime pas tout le monde, antiphrase, “il ne

s’entretient pas avec les gens qu’il rencontre” ; “il reçoit, il congédie, il donne audience”, sorte d’épanorthose couplé à des verbes de parole, ton moqueur du moraliste qui souligne le snobisme de ce personnage. Il se comporte comme un monarque hautain.

Ligne 1                champ lexical de la grandeur “élévation” ; “hautain” ; “grandeur” ;

“impérieuse”

Ligne 1                Portrait en mouvement, sa manière d’agir est dépeinte

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