Le travail est-il naturel ?
Dissertation : Le travail est-il naturel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julie Savineaux • 6 Novembre 2021 • Dissertation • 1 266 Mots (6 Pages) • 2 519 Vues
Le travail est-il naturel ?
Le mot « travail » vient du latin « tripalium » qui signifie « instrument de torture ». Cette étymologie montre bien que le travail ne constitue pas un plaisir mais bien un effort voire même une contrainte. Le travail serait donc imposé à l’Homme par d’autres personnes que lui-même. Le travail s’oppose donc au jeu ou au divertissement du fait qu’il nécessite un effort, qu’il ne procure aucun plaisir et qu’il ne l’a pas choisi. Le mot « naturel » désigne ce qui appartient à la Nature, qui est inné chez une chose ou une personne. Tout ce qui est naturel n’a donc pas subi de transformations et nous n’éprouvons pas de contraintes à pratiquer une « activité naturelle ». On pourrait donc se demander si l’Homme est destiné à travailler ou si au contraire cela est contre-nature pour lui. Nous verrons d’abord que le travail est naturel pour l’Homme puis que au contraire l’Homme n’est pas fait pour travailler du fait de sa nature et enfin nous verrons que malgré tout l’Homme a besoin de travailler.
I) Le travail est naturel pour l’Homme
a) Le travail humanise l’Homme
Selon Hegel, le travail permet à l’Homme de prendre conscience de lui-même car les fruits de son travail sont un miroir de sa conscience. Dans Esthétique, Hegel nous écrit que lorsque l’Homme contemple une œuvre architecturale, il comprend qu’il n’est pas qu’un être naturel, qu’il est aussi destiné à une vie spirituelle.
b) Le travail permet à l’Homme de satisfaire ses besoins en se l’appropriant par la technique
Les premières sociétés étaient des sociétés de pêcheurs, de cueilleurs… Cependant ce travail nécessitait un effort afin de pouvoir subvenir à ses besoins naturels tel que manger ou boire. Pourtant, l’Homme a inventé l’outillage afin de minimiser l’effort. Il s’est donc approprié le travail en augmentant la rentabilité de celui-ci tout en faisant moins d’effort.
c) Le travail est naturel pour l’Homme car il l’a choisi librement
L’Homme étant un être libre, il possède donc un libre arbitre. L’Homme ne se serait donc-t-il pas imposé le travail librement ? D’après Sartre, « l’Homme est condamné à être libre » ce qui signifie qu’il choisit ce qu’il veut faire et qu’il est donc responsable de ses choix qui le définissent. Or si l’Homme a choisit de travailler alors le travail devient naturel pour lui car il ne lui est imposé par personne. C’est donc l’Homme qui se l’impose lui-même naturellement et librement.
Transition : Ainsi, le travail est naturel pour l’Homme car il lui permet de s’humaniser, de satisfaire ses besoins mais aussi tout simplement parce qu’il a choisi librement de travailler. Pourtant si on se réfère à l’étymologie du mot « travail » et aux points de vue d’autres philosophes, le travail ne serait pas naturel pour l’Homme.
II) Le travail n’est pas naturel
- Rousseau et l’état de Nature
L’Homme vivait au milieu de « forêts » où tout était fertile sans qu’il n’ait besoin de faire quoi que ce soit. La terre produisait tout ce qu’il fallait à l’Homme pour survivre. Cela montre bien que l’Homme n’est pas à l’origine fait pour travailler car il n’en avait tout simplement pas besoin du fait qu’il pouvait tout trouver dans la nature.
- Travailler éloigne l’Homme de la philosophie
Selon Aristote, la philosophie est l’activité ultime pour l’Homme car celle-ci lui permet de s’achever, de satisfaire ses désirs et de se consacrer à la pensé. Or si celui-ci travail, il ne peut donc se consacrer à cette activité intellectuelle. C’est pour cela que pendant la Grèce Antique, les esclaves travaillaient car ils étaient soumis à la nécessité vitale et les maîtres, libéré du fardeau du travail pouvait se consacrer à une vie contemplative.
- Le travail aliène l’Homme
Selon Marx, le travail aliène l’Homme. L’aliénation signifie que le travailleur devient étranger à son travail car il lui échappe. L’ouvrier est donc dépossédé de son travail et il ne lui reste pour seule richesse que sa force de travail. De plus, l’ouvrier répète inlassablement les mêmes tâches chaque jour ce qui a pour effet de l’abêtir et de lui enlever son imagination. Enfin, l’ouvrier devient un « Homme-objet », dépossédé de sa liberté et de son identité au profit d’une machine qui devient son second maître.
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