Le travail est-il nécessaire pour se réaliser?
Dissertation : Le travail est-il nécessaire pour se réaliser?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yassine954 • 24 Janvier 2023 • Dissertation • 1 819 Mots (8 Pages) • 359 Vues
Le travail est-il nécessaire pour se réaliser?
Le travail, venant étymologiquement de plusieurs mots tel que “Trepanes”, signifiant “percer l’os”, "Trepalium" signifiant soumis, “Trabalh” signifiant fatigue, peine. Ce mot voudrait donc dire souffrir et semblerait avoir un sens péjoratif. Or, le travail est un élément fondamental pour l’Homme. En effet, la réalisation de soi-même est un fruit du travail. Durant toute sa vie, l’Homme cherche à se réaliser. Comme a dit Nietzsche “Deviens ce que tu es”. Se réaliser, c’est s'épanouir, s’accomplir, c’est de s’inscrire dans un projet de vie, se percevoir comme un ensemble d’aptitudes et d’aspirations. S’épanouir dans son travail, c’est faire une activité qui nous représente et qui nous crée aux yeux des autres. Cependant, dans nos sociétés modernes, la relation avec le travail a changé. En effet, le travail n’a plus forcément pour but de se réaliser mais plutôt un moyen de gagner de l’argent pour subsister. De plus, tous les travaux ne sont pas les mêmes et certains sont plus pénibles et usants que d’autres. Le travail n’a pas forcément le même sens. Même si le but n’est pas de se réaliser, les expériences d’un métier n'aident-elles pas à se réaliser? L’Homme passe tant de temps dans son travail que nous avons l’impression que celui-ci est nécessaire à sa réalisation. N’y a t-il pas d’autres moyens pour se réaliser? Nous allons donc nous demander si le travail est l’unique moyen pour nous réaliser.
Dans un premier temps, nous allons voir que le travail permet de s’épanouir et est donc nécessaire pour se réaliser. Le travail est avant tout un effort. S’épanouir c’est atteindre un stade de développement plein et heureux. Comme l'a dit Rimbault “La vie fleurit grâce au travail”. Or, la notion d’épanouissement a beaucoup changé lors de ces dernières années. Aujourd’hui s’épanouir est plus une manière de se caler dans un modèle bien précis afin que cela nous apporte des vertus sans que le travail nous rende heureux. La notion d’épanouissement, en effet, est le revers de celle d’exploitation. Épanouissement et exploitation sont les deux faces de la même pièce de monnaie. Le présupposé de l’éducation contemporaine se condense dans cette formule : rien dans l’enfant ne doit rester « inépanoui » ; autrement dit, toutes ses possibilités doivent être exploitées jusqu’à leur terme, pour sa plus grande joie. La réalisation de soi, en outre, ne peut se faire sans liberté. Or, il semble justement que c’est le travail qui rend libre. Le problème qui se pose peut donc être posé de la manière suivante: comment pourrions-nous nous épanouir si nous ne sommes pas libres? Si c’est le travail qui rend libre, il semble une fois de plus évident que l’épanouissement personnel passe par le travail. En effet, si nous ne travaillons pas, nous sommes soumis aux aléas de la nature et à ses dangers puisque, rappelons-le, l’Homme naît fragile et vulnérable. Le travail a permis à l'être humain de se libérer de la nature, de se sociabiliser et d’emmagasiner des connaissances, donc de se dépasser. Cependant, certaines personnes luttent pour ne pas se caler à un modèle afin de chercher un épanouissement personnel. L'épanouissement de quelqu’un peut aussi se faire par un ensemble d'expériences qui vont finalement contribuer à notre réalisation. En effet, un individu au début de sa carrière, peut ne pas s’épanouir et donc ne pas être heureux. Mais avec l’ensemble des expériences qui vont le forger et lui faire découvrir le travail et va donc finalement s’épanouir dans son travail. Néanmoins, certains travaux sont beaucoup plus pénibles et usant et donc ne vont pas donner le même degré d’épanouissement. L’épanouissement personnel passe par un métier ou l’on prend plaisir, qui nous plait et qui nous apporte des bienfaits. Comme a dit Confucius “Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie”. Le travail est donc un plaisir, un moyen d’accéder au bonheur. Choisir le bon métier, c’est donc ne pas avoir l’impression de travailler, de souffrir mais de tout faire par plaisir. Les artistes par exemple, font tout par plaisir et exercent leur art avec plaisir. Ils font preuve de créativité et malgré une nécessité de travail important, ils sont heureux et épanouis dans leur travail grâce à cette liberté de créer, de faire ce qu’ils souhaitent. La liberté est un élément essentiel de l’épanouissement d’une personne. Si une personne a trop de contraintes, elle ne peut s’épanouir car elles n’ont pas une liberté suffisante pour créer. Chaque personne épanouie possède une certaine forme de créativité, elle crée son espace de travail ou elle peut être plus productive, plus efficace et plus détendue. Par ailleurs, à travers notre travail, nous exerçons notre intelligence, notre créativité. Nous apprenons et nous nous développons. Nous tissons aussi des liens sociaux, nous mettant en relation avec d’autres personnes.
De plus, notre activité professionnelle nous permet aussi de développer notre utilité perçue, de donner du sens à nos actions. Dans ce contexte, le travail est un vrai vecteur de développement personnel et de réalisation de soi. Toutefois, certaines personnes vivent le travail comme une souffrance voire comme une destruction de soi.
Comme relevé précédemment, l'étymologie du mot travail vient de plusieurs racines tels que “Trepanes”, signifiant “percer l’os”, "Trepalium" signifiant soumis, “Trabalh” signifiant fatigue, peine. Nous pouvons déjà voir une forme de torture et de douleur. Le travail nous impose un rythme de vie, des contraintes et des efforts physiques et intellectuels réguliers. En effet, lorsque nous travaillons nous avons une pression psychologique (comme par exemple faire ce devoir) qui nous prive de liberté. La liberté, est elle, comme nous l’avons dit auparavant, un élément fondamentale à l’épanouissement. Si nous ne pouvons pas nous épanouir, nous ne pouvons être heureux. Le travail est-il un frein pour notre quête du bonheur? Le travail est même parfois considéré comme quelque chose de malsain. Effectivement, la Bible fait même du travail la conséquence du péché. En effet, Dieu punit Adam et Eve en associant le travail et la douleur de l’effort: “tu travailleras à la sueur de ton front”. Le travail serait alors une punition. De plus, les travaux aujourd’hui sont de plus en plus différents. En réalité, on peut douter des vertus libératrices du travail dès lors que l’on considère le travail sous sa forme moderne, à savoir le travail productif, tel qu’il est organisé par la division du travail. Visant essentiellement la libération à l’égard de la nature et de sa nécessité, le travail perd alors son but initial : il avait pour but de satisfaire nos besoins ; son but devient la production elle-même. Il devait appeler l’homme à se développer ; il le coupait de tout effort comme du rapport au résultat final du travail. « Du même coup, écrit Hegel, cette abstraction de l’habileté et du moyen rend plus complets la dépendance et les rapports mutuels entre les hommes pour la satisfaction des autres besoins, au point d’en faire une nécessité absolue. » Dès lors que le travail n’est plus le moyen par lequel nous nous affranchissons de la nature mais ce par quoi nous retournons à la nécessité naturelle. Ainsi, si le travail nous fait perdre notre liberté, c’est que de libérateur il devient aliénant : alors même qu’il nous libérait, il devient dans le cadre du travail productif l’outil de notre aliénation. Loin de nous humaniser, le « travail réel » que dans les Manuscrits de décrit Marx nous animalise. En lui, dit Marx 1844, « ce qui était animal devient humain, et ce qui était humain devient animal ». En effet, répétitif, désincarné, abstrait, ce travail n’a plus de raison d’être que le besoin vital. « L’homme fait de son activité vitale, écrit Marx dans Ébauche d’une critique de l’économie politique, de son essence, un simple moyen de son existence ». Le travail semble donc ressembler à une malédiction, une souffrance qui nous dépasse, une souffrance à laquelle on est condamné.
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