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Le travail déshumanise-t-il l'homme ?

Dissertation : Le travail déshumanise-t-il l'homme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 750 Mots (7 Pages)  •  7 007 Vues

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                                Le travail deshumanise-t-il l'homme ?  

INTRO :

               Le travail pouvant être défini comme l'application pénible de l'intelligence à la réalité, il semblerait que ce dernier aille ainsi contre la paresse naturelle du corps et soit ainsi perçu comme une malédiction à fuir et à déléguer à d'autres.Ainsi le travail apparaitrait comme une torture (tripalium) infligée à notre nature première et originelle d'être de chair recherchant avant tout le bien être sensible à travers une jouissance sans effort ou un repos prolongé.Or, le travail supposant effort, concentration et discipline, n'irait-il pas alors contre le but de la nature humaine qui vise l'épanouissement plutôt que la soumission ?

               Cependant, l'homme n'est-il qu'un être biologique qui vise à l'assouvissement immédiat de ses désirs?Ne cherche-t-il pas en tant qu'être de langage et animal politique (Aristote) à  réaliser sa dimension culturelle ? Cette dernière ne suppose-t-elle pas l'exercice d'une liberté qui doit pour s'accomplir se soumettre  aux contraintes que le travail impose?Le travail contribue-t-il alors à l'avènement de l'essence de l'homme en contraignant ce denier à se frotter au réel et à se projeter dans l'action ? Ou bien n'efface-t-il pas en l'homme sa dimension humaine le réduisant ainsi à un simple vivant voire à un objet?Le travail provoque-t-il ainsi la perte de l'homme  en entravant ces facultés spécifiques ou au contraire contribue-t-il à lui révéler des capacités insoupçonnées?

                 C'est ce que nous étudierons en analysant en premier lieu en quoi un travail sans autre enjeu qu'une répétition à l'infini sera vécu comme alienant et déshumanisant, pour lui opposer en second lieu un travail sur soi ayant pour but la maitrise de ses pulsions immédiates et le développement de ses facultés intellectuelles envue de la conquête du réel et de la liberté , pour terminer enfin sur la dimension révélatrice d'un travail identifiant ou l'homme se crée encore plus qu'il ne se découvre.

Début de première partie :

Si le travail n'est que le simple outil de l'exploitation de l'homme par l'homme et que ce dernier ne reconnaît plus en celui-ci la trace et le reflet de ses actions, peut-on alors prétendre que l'homme n'est pas en train de  perdre les facultés qui le distinguent de l'animal ?

*Analyse du travail répétitif et dénué de sens global au service du pur profit capitaliste.Dimension épuisante de celui-ci qui étouffe toute vélléité de faire surgir une volonté originale susceptible de déranger l'ordre établi soit en le contestant soit en ne suivant pas les comportements grégaires en matière de goût,de loisirs ou d'attitudes de consommation.Le travail vu comme l'instrument de l'Etat pour dompter l'individu (cf Stirner et l'irréductibilité du MOI).

Une durée hebdomadaire  trop importante anesthésie l'esprit critique,vide le corps et l'esprit de toute énergie créatrice et réduit ainsi à néant la possibilité d'exister au travers d'actes personnels.Le contrôle sur les individus est ainsi parfait (cf Nietzsche et le travail comme meilleure des polices).

La tyrannie de l'emploi du temps (cf minima moralia de Adorno) qui empêche la divagation et le « vague à l'âme »,la mélancolie et la nostalgie où l'individu se sent exister comme être- dans- le-temps  empêche tout otium.Ce dilettantisme cultivé et la rêverie distingue l'homme de l'animal et lui permettent d'acquérir une conscience plus forte de sa vie éphémère et du sens qu'il souhaite donner à celle-ci sont battus en brèche par le productivisme qui éteint les facultés humaines d'imagination,d'improvisation et d'initiative.C'est la liberté de mener sa vie qui disparaît.Notre propre vie nous échappe.C'est en cela que consiste la déshumanisation.

*Bien sûr la division du travail et la parcellisation des tâches accentuent la perte de sens et le manque d'estime de soi.Stress,burn out,episodes dépressifs (phobie scolaire??) sont consubstantiels aux « bullshit jobs ».L'individu devient un zombie devant les écrans et la technologie appelle encore plus de technologie.L'homme prend alors le risque d'être dépassé par ce qu'il a crée ne pouvant lutter en vitesse et en performance.(cf Michel Haar).La machinisation va alors dépossédé l'homme de son travail.Le travail devient la source de la fin du travail humain.Il y a la aussi donc une autre forme de déshumanisation en ce sens que le travail devient « machinal » aux différents sens du terme.

*La ruse de la plus value vient alors parachever l'exploitation de l'homme par l'homme.La majorité des citoyens deviennent de la matière à produire des bienfaits pour une toute petite caste de privilégiés aujourd'hui mondialisée et hors-solrce les individus à des sacrifices qui les éloignent de leur terre d'attache, de leur famille et de leurs amis/amours.(cf Marx/Engels etc...) .La déshumanisation surgit alors en ce sens que les relations morales s'affaissent.Les citoyens se concentrent sur leur sphère privée elle-même organisée par l'Etat au moyen des divertissements .C'est le fameux despotisme mou dont parle Tocqueville.L'égoisme consummériste.

Conclusion:Le travail répétitif et dénué de sens  en tant qu'il dépossède l'homme de ses facultés intellectuelles et de ses biens légitimement acquis conduit bien l'homme à la perte de son identité.

Transition de 1 à 2 : Si le travail peut-être vécu comme une dépense d'énergie au service de causes externes à l'individu, celui-ci découvre aussi de quoi il est capable et prend ainsi conscience de ses capacités  en affrontant le réel.Cette violence exercée sur son corps peut aussi lui apprendre une discipline qui peut se retrouver dans l'effort sur soi c'est à dire contre la satisfaction immédiate de ses désirs.Ceci est indispensable pour produire un effort intellectuel et affirmer la dimension culturel de l'homme.Le travail de l'esprit ne pourrait-il pas alors apparaître comme le lieu d'émergence de ce qui caractérise l'humanité de l'homme : la pensée en tant qu'elle se décline à travers la morale,les sciences, les lois et les arts ?

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