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Le travail dénature-t-il l'homme?

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Par   •  12 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 807 Mots (8 Pages)  •  7 143 Vues

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Le travail dénature-t-il l’homme ?

Si l’homme travaille c’est qu’il produit es efforts signifiants en vue de satisfaire ses besoins primaires, nécessités vitales. Ainsi travailler c’est l’activité par laquelle l’homme peut survivre et obtenir, cultiver, fabriquer tout ce dont il a besoin à cet effet. Travailler peut être compris en ce sens comme étant un acte, à différencier alors de l’objet « le travail », qui vise le produit final, le résultat des efforts, plutôt que le processus en soi. Le travail est donc en soi un objet qui va de pair avec l’accomplissement de l’homme dans son quotidien, qui le forme et qui le façonne et qui fait de l’homme l’homo faber qu’il est (homme fabricant). Mais pourquoi l’homme ne pourrait-il pas parvenir à subvenir à ses besoins sans effectuer ces efforts, associés à une certaine souffrance et pénibilité (ce dont témoigne l’étymologie en français, tripallium) ? En effet, si l’homme travaille, et est le seul animal à ce faire, c’est qu’il n’a pas les conditions naturelles nécessaires suffisantes pour pouvoir subvenir à ses besoins sans le dur labeur et l’activité qui est le travail. L’homme doit se vêtir car il n’a plus de poils pour se protéger du froid par exemple. Il doit bâtir des abris pour les mêmes raisons. Il doit donc fabriquer des outils pour pouvoir faire tout cela. Le premier travail de kl ’homme est donc, paradoxalement, celui de fabriquer des outils pour pouvoir travailler, pour faciliter les tâches auxquels il s’adonne dans le but de survivre. Le travail semblerait donc non pas dénaturer l’homme dans ce sens, mais plutôt le définir en tant que tel. Travailler est un acte à proprement dit humain et l’homme se définit donc par cette activité. Travailler c’est à la fois ce qu’on entend par labourer, le labeur de la terre, et ce que l’on entend dans l’étymologie même du mot français, le tripallium, objet de torture. Si travailler est uniquement un acte que j’accomplis dans la « sueur de mon front », dépensant des énormes quantités d’énergie, exaspérant «ma « force nerveuse » (comme dirait Nietzsche, comment puis-je associer cette pénibilité à un état de bien-être et de plein contentement ?

En effet, qui est l’homme sans le travail de son monde, sans la transformation de celui-ci que seul lui effectue pour que celui-ci s’adapte à lui plutôt que l’inverse ? Qu’est-ce que travailler si ce n’est pas la force créatrice et innovatrice que l’Homme s’acharne à développer pour aller toujours plus loin dans ses capacités, dans ses échanges, dans ses constructions sociales et individuelles ? Mais travailler est aussi une activité qui nous prends quelques chose de nous-mêmes, notre temps, nos efforts, notre énergie. Travailler est aussi cet acte par lequel je perds en liberté, je me contrains à certaines tâches, certaines règles, certains cadres précis. Travailler me rends de plus en plus libre en tant qu’être humain, mais travailler peut à la fois être cet acte par lequel l’homme est de moins en moins libre. Dois-je pouvoir dépasser la simple survie pour exister, pour vivre ? Qu’est-ce que ce serait donc qu’une dénaturation de l’homme ? Si le travail n’est pas ce qui fait de l’homme moins homme, mais au contraire ce qui le définit, pourquoi nous pourrions alors nous interroger sur les effets néfastes de celui-ci sur l’homme ? En effet, ce qui est sous-entendu c’est que le travail serait source de deshumanisation de l’homme, que l’homme, en travaillant, deviendrait de moins moins humain, de plus en plus animal ? Ou de plus en plus machine ?

D’un premier abord, il semblerait bien que le travail est ce qui constitue la nature même de l’homme, de ce que c’est qu’être humain. Cependant, le travail n’est pas toujours une partie de plaisir et comporte des efforts parfois démesurément pénibles et fatigants. Or si le travail est en effet une activité créatrice de monde, d’objets, de valeurs et d’humanité, c’est bien par le travail que l’homme se libère de sa condition naturelle et animale.

Proposition de plan :

  1. D’un premier abord, il semblerait bien que le travail est ce qui constitue la nature même de l’homme, de ce que c’est qu’être humain.
  • Le travail définit l’homme et le distingue des animaux et des machines car c’est une activité consciente, créatrice et fabricante de transformation d’un monde en son monde.
  • Si l’homme travaille c’est qu’il n’a pas les conditions naturelles suffisantes pour subsister sans la création d’objets artificiels et extérieurs à lui
  • Travailler est par définition le moyen par lequel nous pouvons subvenir à nos besoins primaires et donc nécessaire pour survivre
  • Travailler est un acte nécessaire demandant de l’effort et de l’énergie pour atteindre le minimum vital de bien-être et de conditions dignes de vie
  • C’est par le travail que l’homme s’élève au-dessus de sa condition animale
  • Kant : « c’est par le travail que l’homme s’élève de la rudesse d’autrefois »
  • Qu’est-ce qui constitue une dénaturation de l’homme, si l’on considère que la définition même de l’homme c’est qu’il est un être artificiel, fait d’artifices, un être culturel et non pas naturel, par nécessité et par évolution ?
  •  L’homme naturel est l’homme qui fabrique un monde artificiel. Cette fabrication s’appelle travail ou œuvre ou labeur.

Transition : En quoi le travail pourrait-il alors dénuder l’homme, le rendre moins digne de son humanité, le rendre moins humain ?

  1. Cependant, le travail n’est pas toujours une partie de plaisir et comporte des efforts parfois démesurément pénibles et fatigants.
  •  L’homme peut se retrouver à répéter mécaniquement les mêmes gestes huit heures par jour sans jamais voir le début de ce à quoi il participe à la création ni le résultat final.
  • Dans ce cas, l’homme travaillant ne serait pas plus homme qu’une machine ou un robot. Il perd quelque chose de fondamentale : sa liberté.
  • Et si travailler n’est pas être employé par un autre en vue d’une fin spécifique, mais être maître de soi et de sa propre capacité créatrice ?
  • Aujourd’hui on assiste peut-être à la fin du travail en tant que tel car la nécessité effective de production pour combler nos besoins n’en est plus une
  • Cf. « La mise à mort du travail » : le revers de la médaille, la réalité du travail à la chaine et de l’éloge « religieux » du travail et du plein emploi
  • La question d’un revenu universel est dans ce sens intéressante à soulever car cela pourrait bien être une étape vers la robotisation du travail producteur de biens au nom d’une ouverture vers l’activité d’œuvrer, vers le développement de nos capacités au-delà de la chaine unilatérale production-consommation. Y pourrait s’insérer un troisième élément, celui du désir, celui de l’individu, au-delà de ses deux « piliers » de nos sociétés de (sur) consommation actuelles
  • La fin du travail ne semble donc plus être utopique, mais une réalité effective, car même le marché du travail lui-même convient que le gain à y faire en termes d’économies de charges et autres est considérable
  • Ainsi le sens de la critique Nietzschéenne (cf. texte extrait d’Aurore) pourrait bien s’adapter à cette nouvelle perspective vers une ouverture créatrice du travail en tant que tel, libérant ainsi le travailleur aliéné chez Marx

Transition : Nous pourrions très bien être remplacés par des machines et se libérer du travail des esclaves grecs, devenir des citoyens libres pour pouvoir nous adonner à d’autres activités plus stimulants, plus créatives


III. Or si le travail est en effet une activité créatrice de monde, d’objets, de valeurs et d’humanité, c’est bien par le travail que l’homme se libère de sa condition naturelle et animale.

  • C’est aussi l’activité par laquelle l’individu devient de plus en plus singulier, une identité unique en développant des compétences spécifiques et dans lesquelles il/elle est experte.
  • Le travail participe donc à la définition de l’homme tant qu’il respecte la dignité humaine et ce qui le rend fondamentalement libre : sa capacité de prendre conscience de ce qu’il fait, pourquoi il le fait et comment il le fait.
  • En effet, au-delà des conditions de survie stricto sensu, il y a la question d’humanisation
  • Selon Hegel, nous sommes des êtres à double existence et c’est par l’existence spirituelle que nous devenons des véritables consciences de soi, par la transformation de notre monde et par la contemplation de cette transformation (cf. extrait d’Esthétique)
  • La capacité de prendre du recul sur le travail accompli, sur les tâches effectuées, d’en évaluer les résultats et d’en apprendre pour aller plus loin fait de moi un être qui grandit, fait de nous une humanité qui évolue
  • L’acte de travailler représente alors un niveau de développement personnel important et un accès à l’innovation humaine et à l’évolution créatrice de celle-ci
  • Le bonheur et la liberté, essentiellement humains comme désirs,  sont aussi dans les relations que j’entretiens avec autrui et dans les échanges que je peux effectuer avec lui
  • Cf. documentaire « La mise à mort du travail » : ici une première approche du documentaire à travers cette idée d’insertion sociale et échanges avec autrui
  • Transmettre et apprendre sont des facteurs d’insertion sociale et de création de collectivité humaine, au-delà des simples besoins primaires
  • Notre désir de devenir celui que nous nous projetons d’être passe aussi par l’accomplissement des tâches qui nous correspondent, qui reflètent qui nous sommes, par lesquelles nous obtenons une certaine reconnaissance dans les yeux d’autrui
  • En travaillant je m’affirme comme un Moi et je deviens quelqu’un, je m’accomplis
  • Travailler c’est donc aussi l’acte par lequel je peux répondre à mes passions et espérer assouvir mes désirs nécessaires au bonheur (Epicure)
  • Travailler peut aussi indiquer un grand nombre d’activités auxquelles j’adonne, qui ne sont ni pénibles, ni fatigantes, mais qui font appel à ma créativité, à mon sens de l’imaginaire, à la conception intellectuelle de ce que je souhaite accomplir, pour les autres ou tout simplement pour moi. On parle alors bien d’œuvrer dans ce sens, dans le sens de créer activement ce qui n’est en soi rien dans son objet final, mais qui est tout lors de sa conception.
  • Travailler peut ainsi aussi être cette idée de « travailler sur soi », se donner du temps et de l’énergie pour un épanouissement personnel, pour devenir celui que je souhaite devenir,
  • Ainsi, en travaillant, je peux désigner l’acte de prendre conscience de moi et de mon monde, de m’y insérer complétement et d’en faire la totalité de ma réalité consciente. S’occuper, s’adonner à un tâche, ardue ou simple, donner de soi pour un résultat ou juste pour un plaisir passé dans le temps passé en soi, quelle est donc la bonne définition de travailler ?
  • En effet, travailler désigne toutes ces choses à la fois et désigne donc bien une multiplicité qui est, en effet, la multiplicité même de mon être en tant qu’être humain. Le travail m’humanise et l’homme travaille par définition.

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