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Le savoir nous rend-il libre ?

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Par   •  24 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 217 Mots (5 Pages)  •  4 283 Vues

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Tout d’abord, la liberté consiste à satisfaire ses désirs, ne pas avoir de contraintes et ne pas être empêché dans une action. L’obstacle peut alors être extérieur, souvent incarné par une force, une obligation. La limite est également naturelle, je suis limité par ma propre force. Les dernières contraintes sont d’ordres internes : je suis prisonnier de croyances, d’illusions et je peux me tromper. Pour accéder à la liberté, la faculté de décision est primordiale afin de ne subir l’autorité de personne et de ne pas être asservi.

Instinctivement, le savoir peut nous libérer. En effet, il libère dans un premier temps, l’individu des conditionnements sociaux. Il me permet également de connaître les conséquences de mes actions, et ainsi mieux parvenir à mes fins.

Cependant, affirmer que le savoir est la condition de ma liberté revient à penser que l’enjeu de toute liberté est un enjeu de connaissance. Dans une telle perspective, le savoir serait une forme de pouvoir et de maîtrise ; ma puissance d’agir serait proportionnelle à mon savoir. Plus je connaîtrais, plus je serais libre.

Donc la connaissance est-elle vraiment ce qui donne à l’homme la faculté de décision, ou, est-elle au contraire, une restriction de son action ?

Dans un premier temps, nous verrons comment la liberté engage à un enjeu de connaissance. Puis, nous étudierons dans quelle mesure le savoir peut, toutefois, être une restriction de mon action. Enfin, nous verrons que le savoir a d’autres facettes et n’est donc ni la condition nécessaire, ni suffisante à la liberté.

Tout d’abord, le savoir permet la faculté de décision, indispensable à ma liberté.

En effet, l’ignorance entraîne la servitude. D’après Thomas Hobbes, la liberté est l’absence de contrainte ou de dépendance à quelqu’un. Or, les hommes ignorants ne se sentent pas dominés car ils croient agir selon le libre décret de leur volonté, tout simplement parce qu’ils ne sont pas conscients des causes efficientes, des causes réelles, de leurs actes. Par exemple, une personne ivre croit dire quelque chose librement mais le regrettera lorsque l’effet de l’alcool se sera estompé. La faculté de décision de l’ignorant est donc réduite car la décision de l’ignorant est prise aveuglément et est alors plutôt vécue comme une fatalité que comme une expérience de la liberté. Le choix ne prend son sens véritable que dans la mesure où je choisis en connaissance de cause. Ainsi plus le choix est informé, plus il est libre.

De plus, le savoir permet la maîtrise. Le problème n’est pas tant de pouvoir faire ce que nous voulons que de savoir ce que nous voulons. Il ne s’agit alors pas de savoir pour savoir, mais l’enjeu de la connaissance apporte une puissance. Ainsi, plus ma connaissance est grande, plus grandes seraient mes possibilités d’action et mes chances de parvenir à mes fins.

Le savoir ne prendrait donc un sens que dans la mesure où il se signifie comme pouvoir, où il apparaît utile. Puisque, pourquoi l’esclave se résigne-t-il à porter les chaînes ? Car le savoir a le pouvoir de lui avoir fait croire que ces chaînes étaient légitimes et non pas arbitraires. Là est le vrai scandale de la servitude, comme le note La Boétie dans Discours de la servitude volontaire publié en 1576. En effet, d’après le philosophe du XVIème siècle, l’usage de la raison fera disparaître chez les peuples le besoin d’être trompé et dominé. Dans cette perspective, le savoir est clairement un moyen de ne pas être asservi et donc d’accéder, en quelque sorte, à la liberté.

Néanmoins, le savoir peut aussi être une restriction

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