Le progrès technique

« Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe ». Albert Einstein entend sûrement par-là que la technique est un instrument dangereux et qui peut s’avérer dévastateur entre de mauvaises mains. Comme il le craignait, à la suite des explosions de « Little Boy » et « Fat Man » au-dessus du sol japonais les 6 et 9 août 1945, le monde entre dans l’ère atomique. Les progrès techniques de l’homme à partir de la seconde moitié du XXème siècle aideront à établir un climat de tension entre les différentes nations qui perdure encore aujourd’hui. La technique a pourtant permis à l’homme d’effectuer d’incroyables découvertes qui ont grandement bénéficié à l’évolution des sociétés. Cette double face de l’évolution technique amène à réfléchir sur ses bienfaits et ses dangers pour l’homme et les sociétés. Jusqu’où la technique peut être manipulée par l’homme sans mettre celui-ci en danger ? Nous verrons si dans l’hypothèse de dangerosité de la technique nous pouvons nous passer de celle-ci ou si l’homme peut se permettre de courir le risque pour continuer à évoluer.

La technique est très souvent associée à la notion de progrès. Ce mot vient du latin « progressus » qui signifie « la marche en avant ». On lui attribue une connotation positive car il projette l’idée d’avancement dans un milieu. Quant à la technique, le mot vient du grec « techné » qui désigne la production. On le confond souvent avec le mot technologie qui lui désigne l’étude de la technique. Depuis l’invention de la roue, l’homme n’a cessé d’effectuer de nombreuses découvertes en expérimentant. Ces dernières lui ont permis de considérablement améliorer son quotidien et l’ont aidé à garantir sa survie. D’après Platon c’est cette aptitude de l’homme à innover et à inventer qui lui a permis de survivre lorsque Prométhée a agencé la nature selon le souhait de Zeus. Sans ces progrès l’homme aurait été un animal fébrile dont l’existence n’aurait certainement pas traversé les âges. Descartes estime quant à lui que la technique est un savoir que tous les hommes doivent partager. Sans celui-ci, les hommes sont guidés par des principes qu’il qualifie de « philosophie spéculative ». En suivant cette philosophie, l’homme se limite à ce que la nature lui confère, il ne cherche pas à améliorer l’existant ou à découvrir l’inconnu. C’est surtout à partir du XVème siècle avec l’invention de l’imprimerie et les grandes découvertes que l’homme prend conscience de l’infinité de l’inconnu restant à découvrir. L’imprimerie va permettre une diffusion bien plus large du savoir et des idées. Quant aux explorations, qu’elles soient terrestres, maritimes ou astronomiques, elles mettent en évidence aux yeux des hommes que le monde est plus vaste qu’il n’y parait et qu’il n’est qu’une bille dans l’univers.

Mais la technique peut s’avérer tout aussi dangereuse. Au XXème siècle les découvertes atomiques ont permis la mise en place de centrales facilitant la production d’électricité pour le quotidien des hommes. Cependant ce n’est pas sans risque, la récente catastrophe de Tchernobyl le prouve. Trente ans après, la crainte d’un nouvel accident pèse toujours sur les sociétés. Quand aux avancées militaires

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