Le langage, d'après le Rire de Bergson
Commentaire de texte : Le langage, d'après le Rire de Bergson. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louka Vigliengo • 18 Février 2021 • Commentaire de texte • 1 122 Mots (5 Pages) • 1 016 Vues
Les mots disent-ils la réalité des choses? C’est la question à laquelle Bergson répond dans l’extrait de son œuvre Le Rire qu’il nous ai donné d’étudier. Dans celui-ci, le philosophe expose sa thèse selon laquelle les mots n’expriment ni les choses ni notre esprit et nos pensées profondes. Au cours du texte, l’auteur nous explique l’influence des mots sur nous, et qu'un langage nous est imposé.
Les mots, liés à à l’intelligence pratique, ne peuvent-ils pas exprimer le réel dans son originalité et sa spécificité comme l’explique Bergson ? Le philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre dans son écrit Qu’est-ce que la littérature? va se pencher sur les mots et plus précisément sur la considération qu’on leur porte. Au travers de son ouvrage, il va exposer sa thèse selon laquelle pour le poète, le langage tout entier est le miroir du monde. Effectivement, si l’on sert les mots comme le font les poètes au lieu d’utiliser le langage, autrement dit si l’on considère les mots comme des choses et non comme des signes le langage ne peut être que le miroir du monde puisque les mots sont alors restés à leur état sauvage, naturel et donc non-conventionnel. Ainsi les mots expriment l'entièreté du réel.
Alors ne voyons-nous pas les choses-mêmes comme l’affirme Bergson? Je dirais tout d’abord que l’idée selon laquelle l’inexprimable est le plus excellent que les mots eux-mêmes n’est pas fondée puisque l’inexplicable est quelque chose de flou, lié à une agitation de l’esprit, qui n’accède qu’à la clarté justement grâce au langage et d’une façon plus précise grâce à la parole qui permet de se plonger dans l’intersubjectivité afin d'accéder à la subjectivité. Ce raisonnement est d’ailleurs en accord avec la thèse du philosophe allemand Hegel, qui affirme dans le livre III de son Encyclopédie des sciences philosophiques que “la pensée vraie est la Chose, de même le mot l’est aussi lorsqu'il est employé par la pensée vraie”. C’est la raison pour laquelle en se remplissant du mot, l’intelligence (la capacité de résoudre un problème, de créer des étapes intermédiaires) accueille la nature de la chose, on l'aperçoit alors telle qu’elle est réellement. Hegel dit même que les mots au milieu des choses sont “comme un piège pour attraper une réalité fuyante”. Ainsi si l’on est amené à se battre avec les mots et si nous ne voyons pas les choses-mêmes ce n’est que le résultat d’une pensée qui ne s’avère pas pas vraie, une pensée indéterminée, défectueuse, sans opinions ni teneurs, mais en aucun cas le résultat du langage.
A défauts des objets extérieurs, est ce que notre individualité, nos propres états d’âmes nous échappent de par le langage? Ne saisissons-nous de ceux-ci que leur aspect impersonnel et leur déploiement extérieur? Le philosophe allemand Emmanuel Kant souligne que toute réflexion concrète sur l'Homme, en plus d'appeler à un prolongement philosophique, doit appeler à une méditation sur celui-ci en tant que conscience de soi, ce que ne fait pas Henri Bergson. En effet, l’Homme est le seul être capable de se penser, c'est-à-dire de se saisir comme sujet et d'accéder à l’activité intellectuelle, alors que les animaux ne savent qu’en partie qu’ils sont. La possession du Je est un privilège humain, c’est ce qui permet à celui-ci de se penser comme personne et d’accéder à la fonction de l’entendement (faculté par laquelle nous pensons les objets au moyens de concept)
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