Le langage

 LE LANGAGE

     Le langage est un système de signes permettant l'expression et la communication de la pensée. Il se réalise dans une certaine langue qui est propre à une culture donnée et par la parole, qui est le langage articulé symbolique humain destiné à communiquer la pensée. La pensée est une activité psychique, consciente dans son ensemble, qui recouvre les processus par lesquels sont élaborés, en réponse aux perceptions venues des sens, des images, des sensations, des concepts que l'être humain associe pour apprendre, créer et agir. Elle désigne d’une manière très générale la représentation intime que nous nous faisons du monde qui nous entour. Dans notre sujet (le langage trahit-il la pensée?) le verbe "trahir", action volontaire d'abandonner une personne ou une cause en cessant de lui être fidèle, peut être pris au sens métaphorique c'est-à-dire que le langage ne ferait qu'exprimer très infidèlement la pensée. La question nous amène donc à nous demander: comment concevoir les rapports entre la pensée et le langage? Henri Delacroix dit: « La pensée fait le langage en se faisant par le langage». Mais même si le langage semble être lié à la pensée, il nous est déjà arrivé d'être obligés de reprendre nos paroles car elles ne correspondent pas à ce que nous pensions et voulions dire.

    On sait aujourd’hui que l’enfant commence à penser en même temps qu’il apprend à parler. Il commence par utiliser des signifiants, c'est-à-dire des sons, sans connaître les significations. Il doit s'approprier du sens "papa" ou "maman" et il le fait grâce aux réactions de ses parents. Il existe donc une intériorité chronologique du langage sur la pensée.  

       Hegel soutient que sans le mot la pensée serait sans corps et elle ne pourrait exister. Il soutient que le mot permet la formation de la pensée, il lui donne une existence objective. Autrement dit, c'est en trouvant les mots pour dire ce que l'on veut dire que l'on trouve et que l'on connaît sa pensée. La pensée intérieurement aux actes linguistiques n'est pas la pensée la plus haute mais au contraire la plus confuse et la plus indéterminée. Le philosophe dénonce la double illusion d'une pensée pure et d'un indicible supérieur à tout ce qu'il est possible de dire. Le langage n'est pas un obstacle pour la pensée car seul le mot lui permet de sortir de l'indistinction de la confusion et de l'indifférenciation.

     Selon Aristote la finalité du langage est, de ce point de vue, de permettre la mise en commun des pensées de chacun, qui ne peut se faire directement de conscience à conscience. Il faut entendre par le langage comme la capacité à la fois de pouvoir «parler» et de concevoir des idées abstraites, propres à l’homme. Il y a ainsi une intimité entre le langage et la pensée, qui suggère que la pensée ne peut que faire confiance au langage.

       La thèse de Descartes implique que seul l'Homme pense car il utilise un langage qui vise du sens sans se rapporter à des passions. Le seul moyen de savoir si un être pense est la parole ou la capacité d'user des signes sans se rapporter à des passions. Dans sa Lettre au Marquis de Newcastle du 23 novembre 1646 fait part de sa position en concernant ce sujet. Il conclu que si les animaux sont capables d'exprimer des passions et non des pensées spontanées qui visent uniquement du sens, c'est donc que ce ne sont pas les organes qui leurs manque pour exprimer la pensée mais la pensée elle-même.

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