Le don et l'échange
Dissertation : Le don et l'échange. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julietnrc • 5 Avril 2016 • Dissertation • 2 118 Mots (9 Pages) • 3 196 Vues
Khôlle de philo
Le don et l'échange
INTRO Le don et l'échange sont deux termes opposés mais qui portent en leurs définitions propres des similitudes à ne pas ignorer.
Don = action de donner, offrir un présent => idée de générosité. (ou alors il peut désigner tout autre chose, un bienfait ou une faveur, un talent, une disposition de quelqu'un pour quelque chose que l'on considère alors comme inné, naturel.)
Échange = instaure une nouvelle dimension, réciprocité, égalité en quelque sorte car échanger comporte l'action de donner mais afin de recevoir quelque chose d'autre en contrepartie => troc. On attend une compensation à la chose qu'on a donnée.
=> Ainsi, si l'échange implique une réciprocité, le don lui est de l'ordre de l'unité, de l'individu ou de l'objet unique => opposition entre ces deux termes, qui désignent tous deux l'action de donner, mais qui se distinguent dans la finalité même de leur action qui, pour le don, est à priori désintéressée, et pour l'échange au contraire régie par un intérêt : on échange dans le but de trouver mieux, parfois au détriment de l'autre.
Donc donner = supposé sans but précis, générosité => suppose que le donneur cède quelque chose qu'il possède au profit du receveur, mais que ça ne soit pas perçu par lui comme une perte. En effet le don a quelque chose de positif, et l'action de donner a quelque chose de noble et d'élevé tant qu'elle reste désintéressée.
Au contraire, l'échange implique une idée de profit pour le donneur, dépasse le simple fait d'échanger car dans le but de l'action échangeur = homme du profit.
PB : Mais est-ce possible d'opposer perpétuellement don et échange ? Le don ne représente-t-il pas une forme d'échange quelque part ?
I- Donner comme contraire d'échanger
II- Don comme forme d'échanger
III- Le don dans son idéal peut-il exister ?
I Donner, par définition, n’est-ce pas le contraire d’échanger ?
Le don comme acte désintéressé
On oppose don et l’échange ou on considère que le don # échange ordinaire. En effet, l’échange lié à un intérêt, sous sa forme éco notamment, car pas d’échange sans contrepartie
# don qui est, semble-t-il, désintéressé. Donner # échanger.
Ex Ainsi donne-t-on de l’argent pour aider une association ; on donne des cadeaux à Noël ou pour un anniversaire # calcul intéressé mais faire plaisir à autrui, manifester notre affection + son sang, son temps et même sa vie.
Donner = offrir sans espoir de retour, sans attendre de contrepartie. Le don # relation réciproque → valeurs morales : générosité, gratuité, plaisir désintéressé et échappe par là même au rapport marchand.
Ex : don de soi dans l’amour + se donner intégralement par amour pour la personne, comme si notre propre personne n'était plus aussi importante que la personne aimée, à laquelle on donne tout.
Avantages respectifs du don et de l’échange (l’échange marchand notamment)
Le don lie : ce lien permet d’échapper aux règles de l’échange monétaire et d’instaurer des liens désintéressés, donc des relations humaines. Par exemple, le don est au fondement de l’amour et de l’amitié : entre amis, on ne compte pas, on ne tient pas un registre des dons effectués, des dons reçus.
Selon Aristote, la cité repose sur l’amitié, c’est-à-dire sur l’attachement mutuel des citoyens. Le don, dans cette optique, permet une forme authentique de rapport à autrui. Les liens affectifs, à l’intérieur de la famille, par exemple, interdisent l’échange : les parents ne comptent pas les heures de nuit passées à donner le biberon, ils donnent sans compter. Le don est, très souvent, un don sans contre-don. Si je consacre mes efforts à assister un parent malade, je m’attends, certes, à ce qu’il en fasse autant pour moi si je suis à mon tour souffrant, mais je souhaite pas être malade et donc pas à recevoir la contrepartie de mon don.
MAIS En même temps, ce lien que crée le don nous rend dépendant d’autrui ; on échange des cadeaux et la chaîne est sans fin. Quand j'offre un cadeau en retour à un ami, et qu'il m'en offre à nouveau un, nous ne sommes pas quitte, c'est un cercle sans fin mené par la surenchère.
L'échange délie : Inversement, si l’échange est toujours en quelque façon intéressé dans le sens où il repose sur un calcul d’intérêt (donnant-donnant) qui vise à maximiser le gain et à minimiser la perte, l’échange monétaire, marchand en particulier, tend à pervertir, dénaturer, corrompre les rapports entre les hommes => l’échange marchand délie là où le don lie : ex quand j’ai payé mon dû, je suis libéré de ma dette → l’intérêt de l’argent n’est donc pas toujours mauvais : il nous libère des liens personnels, il intervient comme un tiers.
=> l’échange monétaire constitue les individus comme autant d’atomes sociaux, menant des existences séparées, tandis que le don établit des alliances, fait de chacun le membre d’une totalité. Mais cela serait supposer le don comme acte absolument désintéressé, et impliquerait alors que l'homme soit capable de ne pas agir seulement dans son propre intérêt et même parfois de faire don de lui, ou de choses qui lui sont utiles sans rien en retour, ni même la reconnaissance du receveur.
II Le don est-il une forme d'échange ?
La logique du don
Mais le don, pour souhaitable qu’il soit, est-il vraiment possible ? Le don n’obéit-il pas, malgré ses apparences, à la même logique que celle de l’échange ? Le don n’est-il pas idéalisé ?
La possibilité d'assimiler le don à l'échange peut paraître provocatrice, car l'opinion commune conçoit le don comme un geste désintéressé sans contrepartie. Pourtant, à mieux regarder le don, on y observe une certaine dimension que certains qualifieraient de « cynique ».
Ainsi, le sociologue français Marcel Mauss voit dans le don une triple obligation:
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