Le bonheur résulte-t-il de l’assouvissement de tous ses désirs ?
Dissertation : Le bonheur résulte-t-il de l’assouvissement de tous ses désirs ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thomas Bedouelle • 2 Octobre 2018 • Dissertation • 969 Mots (4 Pages) • 2 384 Vues
Le bonheur résulte-il de l’assouvissement de tous ses désirs ?
Qu’est-ce que le Bonheur véritable ? Serait-ce un état de plénitude dénué de toute souffrance ? Un état où le manque n’existerait pas. Pour beaucoup c’est un état dans lequel tous les besoins et les désirs de l’Homme seraient réalité. Mais est-ce une vérité ? D’après Kant le Bonheur est un concept indéterminé puisque empirique. Alors comment parvenir au Bonheur, cet état durable ? Ou même pire serait-il comme Pascal l’affirme un simple divertissement faisant oublier tous nos malheurs ?
Mais avant il faut d’avantage analyser la question posée. Il est aussi question du désir, le désir qui contrairement au besoin n’est nullement vital. Il peut être illimité et implique le manque et la souffrance. Alors sachant cela, faut-il vraiment satisfaire tous ses désirs pour être heureux ou bien, au contraire, le fait de n’avoir aucun désir ne risque-t-il pas de nous rendre plus malheureux ?
En effet qui n’a jamais rêvé de voir tous ses désirs satisfaits ? Les désirs pouvant être illimités est-il possible d’assouvir tous ce que l’on désire ? Mais n’existerait-il pas des désirs impossibles à assouvir ? Ou même y aurait-il des désirs présentant un danger pour soi et pour autrui ? Et donc y aurait-il des désirs à ne pas satisfaire ?
- Le Bonheur par la satisfaction de tous les désirs
Pour pouvoir répondre au mieux au problème, il faut d’abord comprendre ce qu’est le désir. Le désir est une force psychique qui pousse quelqu’un à vouloir la possession d’un objet. On désire ce que l’on ne possède pas. Le désir est donc source de manque, de privation et même de souffrance. Ainsi comment être heureux dans la souffrance ? En effet comme l’affirme Kant : « Nul ne peut être heureux dans le taureau de Phalaris ».
Il peut donc paraitre évident que le Bonheur passe par l’assouvissement des désirs de l’Homme. En effet assouvir ses désirs serait alors une pratique permettant d’apaiser ce manque, cette douleur provoquée par ce désir.
Dans ses dialogues (Giorgas) Platon nous livre un personnage : Calliclès qui y défend un « hédonisme débridé » (du grec « hédoné » : plaisir : morale du plaisir) dans sa recherche du plaisir véritable. Où tout serait alors bon pour arriver au Bonheur.
Mais, vivre une vie où tout souhait, tout désir devient immédiatement une réalité ne serait-il pas une vie dénuée de tout bon sens ? Et si par malheur les vents nous sont contraire et que nous devons renoncer à tel ou tel désir qu’adviendra-t-il du Bonheur ? Ne risquerions-nous pas de devenir esclave de nos désirs ? Ce qui serait contraire à la philosophie Stoïcienne où l’enjeu est de se libérer de l’esclavage et de la passion.
- Le Bonheur inatteignable de par le caractère illimité du désir.
Le Bonheur s’il est durable, ne peut donc pas être atteint par l’assouvissement de tous les désirs, puisque le propre du désir est d’être illimité. En effet, le désir se déploie dans notre imagination, ce n’est qu’un dessin, l’objet désiré n’est pas présent dans la réalité : il est absent.
Dans Gorgias, Platon utilise l’image des tonneaux percés pour montrer que le propre du désir est de renaitre sans cesse (ce qui renforce l’idée que le désir est infini) et donc qu’en cumulant les plaisirs procurés par ces derniers, on remplirait sans cesse des tonneaux percés avec des mets plus parfaits. Ainsi Platon montre ici que tenter d’être heureux en satisfaisant tous ses désirs revient à passer toute sa vie à courir après le bonheur, sans jamais l’atteindre.
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