Le Phédon, Histoire de la philosophie ancienne
Commentaire de texte : Le Phédon, Histoire de la philosophie ancienne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léa Deleuil • 6 Août 2018 • Commentaire de texte • 1 412 Mots (6 Pages) • 792 Vues
Deleuil Léa
D16012710
L1 Philosophie
Histoire de la Philosophie ancienne.
Sujet : Commentaire de texte « Le Phédon » passage 88c à 89b.
Platon, dans « Le Phèdre », nous apprends qu’« il faut que tout discours soit composé comme un être vivant ». Cette règle, il l’appliquera jusque dans ses écrits, composés sous forme de dialogue, vivants, permettant au lecteur de devenir presque lui-même protagoniste du dialogue en s’interrogeant au fil des lignes, répondant aux questions soulevées, et forgeant ses propres opinions parmi les différents points de vue avancés par chaque personnage. Cet apprentissage de la philosophie, s’il ne peut être fait oralement, reste pour Platon le meilleur qui soit, et surtout le seul valable. Il ne dérogera jamais à cette règle d’or au fil de ses écrits, exception faite de son livre de définitions, comprenant au bas mots 41 dialogues (dont 12 seraient probablement des apocryphes.) Classés en tétralogie, nous en retrouverons trois capitales : Les dialogues de la jeunesse, comprenant « Hippias Majeur », « Protagoras » et « Gorjas », ceux de la maturité, avec « Le Phédon », « Le Banquet », « Phèdre » et « La République » et enfin ceux de la vieillesse avec « Parménide », « Théétète », « Le Sophiste », « La politique », « Philèbe » et « Les Lois ». Les dialogues de la maturité marquent un tournant dans la vie de Platon. En effet après la mort de Socrate, qui sera une épreuve douloureuse pour Platon tant pour l’injustice de cette mort que pour la disparition de son mentor, Platon créé l’Académie. Il devient alors enseignant, prenant la place de son maître, et plus le simple élève philosophe voyageant pour apprendre lui-même. Deux d’entre eux vont traiter de sujets capitaux dans le monde philosophiques, qui interroge encore aujourd’hui nos plus grands penseurs à travers le monde : L’Amour et la Mort. Deux sujets qui ont fait et feront couler encore bien de l’encre, et qui ont en commun la capacité de faire penser les hommes, quel qu’ils soit, peu importe leur rang, leur classe sociale ou même leur âge. Dans « Le Phédon », le dialogue va se dérouler dans la cellule de Socrate, condamné, en attente de boire la ciguë, partageant ses derniers moments d’échanges et de réflexions avec son entourage proche. Tout dans ce dialogue, nous fais ressentir l’atmosphère de la mort à venir, que ce soit, bien sûr, les conditions, la situation, mais aussi par les nombreux silences présents dans dialogue (Monique Dixsaut remarquera d’ailleurs que ces silences sont au centre du dialogue, et que l’ouvrage se termine aussi par un silence, mais celui, éternel, de la mort). Pourtant, on ne ressent pas vraiment la tristesse et le profond désarroi que l’on devrait avoir dans pareil moment. Les protagonistes ressentiront eux aussi ce mélange de sentiments paradoxaux entre tristesse, réflexion, tendresse, peur et finalement un espoir intense. Tout au long du dialogue, le récit sera interrompu par des interventions de personnages à qui cette journée est rapportée, comme différents dialogues dans le dialogues. Parmi eux, une nous intéresse particulièrement. Il s’agit de l’interruption de Phédon par Echécrate (88c), première de ses deux interventions. Quel est le but de cette première intervention arrivant au cœur du dialogue ?
Cet intermède va débuter par un nouveau silence. « Dès qu’ils eurent parlé, tous ceux qui avaient écoutés ressentir une impression pénible. » Ce silence va arriver juste après la première fois ou le terme d’indestructible va être associé à immortel, en faisant référence à l’âme. Phédon, à cet instant, rapporte la mauvaise humeur, l’inquiétude des auditeurs, la peur même à l’idée d’une mort définitive, d’une vie rattachée la simple fragilité d’un corps. C’est donc un silence pesant, presque morbide, mêlé tout de même à une grande admiration pour la bienveillance de Socrate pour Simmias et Cébès. « Mais jamais je ne l’ai jamais admiré plus qu’à ce moment-là, et j’y étais.». L’intervention d’Echécrate va donc interrompre ce moment pénible du récit. On remarque alors qu’il utilisera le terme d’étonnant, à deux reprises, lors de ses deux interventions. Mais le terme d’étonnement et un thème récurrent dans les dialogues, d’ailleurs, Phédon lui renverra en écho à deux reprises. Pour Platon, le terme d’étonnement est lié à l’acte de philosopher, dans le sens où aiguiser sa curiosité et sa capacité à s’interroger, donc à s’étonner des choses amène a penser, à philosopher. Mais ici, on ressent plus l’utilisation de cette notion comme le but du Phédon : étonner, tant par la théorie exposée, une des plus grande théorie Socratique, à savoir l’immortalité de l’âme que par la capacité de Socrate à prendre assez de recul pour préférer sauver le discours dans sa capacité à faire perdurer la vie à travers les être et la retransmission qu’à tenter de se sauver lui-même. Echécrate, pythagoricien, crois en la théorie de l’âme-harmonie, théorie pythagoricienne qui compare tout l’univers à un instrument, la lyre. Il emploi donc une première fois ce terme d’étonnant en référence à cette théorie « c’est étonnant l’emprise qu’exerce sur moi, à présent et depuis toujours, cette thèse que notre âme est une sorte d’harmonie. » Phédon, purement Socatique, lui fera comprendre qu’il vaudrait mieux garder son étonnement qui qui le mérite, à savoir Socrate. « mais […] ce qui m’a le plus étonné.», « j’ai souvent été étonné par Socrate », conseil qu’Echécrate appliquera plus tard dans le dialogue en décrivant l’exposé de Socrate comme étant « étonnement lumineux. »
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