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La société peut-elle tolérer les inégalités ?

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Par   •  29 Janvier 2021  •  Dissertation  •  1 473 Mots (6 Pages)  •  796 Vues

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« Je suis favorable à toutes les mesures de discrimination positive susceptibles de réduire les inégalités de chances, les inégalités sociales, les inégalités de rémunération, les inégalités de promotion dont souffrent encore les femmes. », a dit Simone Veil. Selon Larousse, une société serait l’ensemble d'êtres humains vivant en groupe organisé, mais aussi, un milieu humain dans lequel quelqu'un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles. Une inégalité serait un caractère, état de choses ou de personnes inégales entre elles, mais aussi un caractère de ce qui n'est pas égal à lui-même ; manque de constance, de régularité ; variation. Dans une société, les individus qui la compose instaurent des règles et décident si des inégalités peuvent exister entre eux. Est-il juste qu’une société tolère des inégalités ? Les inégalités peuvent paraître justes quand elles sont issues des différentes libertés individuelles. Cependant, la cohésion sociale n’est-elle pas menacée par L’accroissement des inégalités ? La liberté individuelle ne peut pas être réelle dans une société qui tolère un accroissement indéfini des libertés. Mais une société a-t-elle la possibilité de tolérer des inégalités sans compromettre sa propre existence ? Elle pourrait être indispensable au bien commun.

Dans l’Antiquité, Aristote écrit que l’homme est un « animal politique », renvoyant à l’idée qu’il s’agit d’une disposition naturelle à l’homme. L’idée d’Aristote est donc que l’homme est naturellement fait pour vivre dans une société, que pour lui la sociabilité et naturel. Cela conduit Aristote à voir dans certaines structures sociales, une organisation naturelle des relations humaines, comme par exemple, le pouvoir des parents sur leurs enfants. Pour lui il y aurait donc des inégalités naturelles et justes, elles n’auraient pas d’impact sur les libertés individuelles.

Les normes varient selon les sociétés, elles dépendent des coutumes de ces individus. « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage. », à écrit Montaigne dans Essais. Montaigne pensait que la justice est affaire de coutume, et que les lois varient selon l'époque et le pays. Pour lui, chaque société a ses propres règles, normes et inégalités qui peuvent choquer ou paraitre inapproprié pour des personnes étrangères à cette société. Certaines inégalités peuvent être une règle de liberté individuelle pour une société mais être considérer comme interdite et non légale dans une autre société. Les inégalités pourraient donc être subjectives.

Tenter de réduire les inégalités pourrait, cependant, porter atteinte aux libertés individuelles. Dans les sociétés avec, comme par exemple un système de redistribution, l'Etat tente de réduire les inégalités en prenant au plus riches pour donner aux plus pauvres. L'Etat donne alors plus de pouvoir d'achat au plus pauvres et réduit ainsi les inégalités, cependant, il réduit les libertés individuelles des plus riches à disposer entièrement de ce qu'il possède. « En vérité, le but de l’Etat, c’est la liberté. », a dit Spinoza dans Traité théologico-politique. Pour Spinoza, l’Etat doit octroyer le plus de liberté possible aux individus qui composent la société. Mais le capital économique ne dépend-il pas du capital social et culturel d'un individu ? Sans système de réduction des inégalités n'y aurait-il alors pas de chance d'ascension sociale ?

Pour Platon et Aristote, une justice idéale est celle qui tend à être la plus égale. Cette répartition des biens et des maux en fonction du mérite de chacun est appelée justice distributive. La justice s'exprime par des lois générales, qui visent à donner à chacun ce qui lui revient. Elle se distingue de la justice commutative, qui concerne les échanges et les contrats entre personnes égale et consentante. Cependant la justice ne sait pas toujours quel critère de mérite retenir, pour les uns il faut récompenser les riches, pour d'autres des guerriers valeureux, pour d'autres la multitude. À chaque critère de mérite correspond, selon Aristote, une Constitution différente. Aristote avance que la justice doit être complétée par l’équité, L'équité est une manière d'appliquer la loi qui tient compte des personnes et des circonstances particulières. L'équité porte, non sur le contenu de la loi, mais sur la manière de l'appliquer. Ce souci d'équité traduit l'exigence d'égalité de toute justice, égalité devant la loi, égalité des droits, égalité des chances. En démocratie, toute inégalité est perçue comme une injustice. La difficulté pour les démocraties modernes est de concilier l'exigence de justice sociale, d'équité et d'égalité, d'une part, et l'exigence de liberté

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