La sensibilité : force ou faiblesse ?

LA SENSIBILITE EST-ELLE UNE FORCE OU UNE FAIBLESSE LORSQU’IL S’AGIT DE L’EXPRIMER ?

          La tradition classique a une méfiance à l'égard de la sensibilité. Celle-ci, en effet, est liée au sensible et donc elle s'appuie sur du mouvant, du changement Or, les philosophes et scientifiques, depuis leur origine grecque, considèrent que seul mérite d'être étudié et connu ce qui est stable et fixe. En effet, La sensibilité implique toujours l’ébauche d’une mise en forme liée à la pensée. Ainsi nous pouvons nous interroger afin de savoir si la sensibilité est une force ou une faiblesse lorsqu’il s’agit de l’exprimer. Pour répondre au problème posé on va d’abord supposer la sensibilité comme faiblesse. Cette approche étant insuffisante et partiale, on supposera la sensibilité comme force. Enfin, comme ni force, ni faiblesse ne rendent possible une approche adéquate de l'expression de la sensibilité ainsi cela nous permettra de dépasser les limites des deux idées précédentes.

          A supposer que la sensibilité soit une faiblesse à l’expression. Il faut tenir compte que nous nous sommes conditionnés à ne pas être démonstratifs, à ne pas trop parler d’amour, à ne pas être trop tendre, trop gentilles parce que « dans la vie on se fait écraser » disait Culgakov - auteur Bosniaque. En effet, les sentiments nous rendent vulnérables, c’est ce qui d’ailleurs a été malmené tout au long de notre histoire à plusieurs reprises, ce qui explique que la société actuelle nous enseigne que les ressentir nous rendent moins efficaces, moins forts et moins capables au moment de prendre des discisions et d’avancer dans la vie.  La sensibilité parait donc comme faiblesse à l’expression. 

Ensuite, on sait que lorsque notre sensibilité s’exprime, le sens de nos actes, de nos manifestations, n’est pas toujours clair. Sonia Lahsainià souligné que « l’irrationnel improvise, le réaliste réagit » faisant référence à la sensibilité comme faiblesse marquée par l’instabilité. Par cette formule, Lahsaini met en avant l’effet « yoyo » et donc l’instabilité de l’individu en cas d’« improvisation » et donc en cas d’utilisation de la sensibilité. L’individu est pris par son affectivité et subit une descente aux enfers, potentiellement. « C’est un trou de verdure où chante une rivière », disait Rimbaud dans son poème intitulé Le dormeur du val. 

La sensibilité est donc une faiblesse instantané causé par l’instabilité de l’être humain, mais également voulu par la société : société productiviste, capitaliste, et consommatrice qui cherche à mécaniser l’Homme et le rendre le plus performant possible en raison du profit.  Néanmoins, l’adrénaline causé peut-elle être source de force et de relevage afin de réorganiser la vie, et d’acquérir ces objectifs ? Pourquoi et en quoi une telle approche ne prend en compte la sensibilité que sous ses aspects négatifs, présupposant qu'elle n'a aucun aspect positif lorsqu'il s'agit de l'exprimer, ce qui est faux. 

          A supposer que la sensibilité soit une force à l’expression. La sensibilité tout d’abord est en raison du devenir et du changement habituellement opposée à la fixité et à la permanence de l’intelligible : donc en phase avec notre société.  Ensuite l’expression implique une extériorité qui a une ou des significations ce qui de par conséquent implique des interprétations.

En effet, il est très important d’exprimer sa sensibilité justement pour pouvoir vivre en conscience. La sensibilité dans notre façon de nous comporter, de comprendre et de communiquer n’est pas une faiblesse mais une force.  

Il est vrai que les sentiments, les émotions et les sensations sont des mouvements de l’être, d’une âme incarnée dans un corps. Nous vivons dans monde d’émotions, de sensibilité.Être sensible c’est être humain, et cette faculté à être empathique vis-à-vis de l’autre est loin d’être une faiblesse.Nous pouvons nous appuyer sur le leadership :  il ne s’arrête pas aux qualités associées à la clarté de la vision, à l’aspiration, à la motivation et à l’énergie de l’exemplarité or il s’appuie aussi sur notre sensibilité telle que notre capacité à appréhender les signes comportementaux et émotionnels de nos citoyens, élèves, ou encore interlocuteurs. On peut ajouter que Schiller voit la formation humaine comme l’activité qui le conduit à devenir libre, c’est-à-dire à s’autodéterminer au contact du sensible et à travers celui-ci. On peut donc dire que Schiller évoque une sorte de liberté conduite par la formation humaine, donc par rapport aux rapports aux autres.

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