La morale peut-elle être universelle ?

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La morale peut-elle être universelle ?

La morale peut-elle être universelle ? Cette question importante et à la fois difficile, interroge plusieurs choses. En effet dire qu’une morale est universelle voudrait dire que celle-ci, qui est la manière habituelle de se comporter et d’agir en fonction de critères que l’on a défini comme étant le bien et le mal, s’appliquerait à tout homme de manière égale et indifférente. La morale c’est quelque chose qui prescrit en fonction de ses critères, des droits et des devoirs. Et dire qu’elle soit universelle voudrait dire qu’elle s’appliquerait à toutes les époques de l’humanité sans que celle-ci ne change. L’universel c’est ce qui vaut en tout temps et en tous lieux, comme les vérités mathématiques. La question est de savoir s’il existe une morale qui vaut en tout temps et en tous lieux. Donc dicter notre morale en disant qu’elle est universelle révélerait d’une forme d’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme est la tendance que nous avons à évaluer d’autres civilisations d’après des critères qui sont en réalité simplement les nôtres mais dont on pense spontanément qu’ils sont universalisables. Nos critères moraux ne sont peut-être pas si universalisables que ça, et que penser que ils sont universels c’est peut-être plutôt procéder par généralisation abusive. Mais cette généralisation abusive n’est pas une universalité.

Premièrement il faut analyser les termes importants de la question qui sont la morale et l’universalité. Qu'est-ce que la morale ? La question occupe les philosophes depuis des siècles. Pour certains, elle est affaire de justice et d'équité. Pour d'autres, elle est ce qui évite le mal et garantit le bien-être des âmes sensibles.  La morale, du latin moralis, est ce qui est relatif aux mœurs, c’est-à-dire les pratiques sociales et usages culturels d’un groupe, d’un peuple. La morale est liée à la culture. Au quotidien elle a un aspect plutôt péjoratif car prenons l’expression « faire la morale », la morale est très liée aux devoirs, à l’obligation et donc parfois à la contrainte. En résumé c’est un ensemble de règles de conduite et de valeurs qui s’accompagne d’une représentation de ce qui est bien et de ce qui est mal. Grâce à cette présentation l’individu peut juger ses actions et celles d’autrui. Selon lesbonsprofs.com, l’universalité est ce qui vaut en tout temps et en tous lieux. L’universalité est différente de la notion du général. La question est : Existe-t-il une morale qui vaut en tout temps et en tous lieux ? Pour moi la réponse évidente est non mais certains aspects de la morale sont universels. La morale c’est quand même quelque chose d’universelle dans le sens où tout le monde sait que le fait de tuer, de voler ou de mentir par exemple est contraire au bien. Mais faire la différence entre ce qui peut être le bien (droits, devoirs,…) ou le mal (interdictions,…) pour nous même ou pour d’autres cultures, civilisations, est des fois compliqué. En général dès l’enfance, on nous inculque ses principes fondamentaux. Il y a des lois juridiques à respecter dès le plus jeune âge par exemple dans la société mais aussi des lois naturelles telles que des démarches scientifiques...

D’après Emmanuel Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, il y a un système nouveau de la morale. La morale du devoir est fondée sur la raison qui va refuser les morales d’autorités (l’individu trouve la règle de son action en dehors de lui-même par exemple dans les commandements divins, les règles sociales ou encore la Nature). Pour Kant, l’Homme n’a qu’à faire usage de sa raison pour savoir ce qu’il doit faire. Il ne reçoit donc pas les règles morales de quelqu’un d’autre. Chaque Homme peut trouver en lui ce qu’il doit faire, donc le devoir n’est pas relatif, il ne varie pas selon les individus, il doit être universel. Pour Kant le caractère moral d’une action dépend de la volonté de l’individu d’agir moralement, ce n’est pas l’action qui est moral mais bien l’intention. Les conséquences, les effets de l’action n’ont strictement aucune importance.

La critique que l’on pourrait faire de Kant, c’est qu’il est trop attaché à la forme, il est trop éloigné des situations réelles. Il existe des différentes valeurs qui ne sont partagées par toutes les cultures et aussi à différentes époques ou certains moments de l’humanité. Par exemple prenons la France et les Etats-Unis, en France le port d’arme au quotidien est interdit par la loi car c’est aux rôles des institutions militaires de nous protégés. Alors qu’aux Etats-Unis chaque citoyen a le droit de détenir une arme pour se protéger en cas de danger qui serait néfaste pour leur propre sécurité, en plus des institutions militaires. On aurait pu prendre aussi l’exemple du régime nazi durant la seconde guerre mondiale qui avait des principes moraux totalement contraire à d’autres pays du monde. Pour Pascal la morale se développe avec la coutume. La diversité des coutumes  rend improbable l’existence de principes moraux universels accessible à l’Homme.

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