La liberté du vouloir : l’affirmation de l’existence du libre arbitre
Cours : La liberté du vouloir : l’affirmation de l’existence du libre arbitre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emma Almeida • 29 Mai 2022 • Cours • 3 854 Mots (16 Pages) • 548 Vues
LA MORALE, LA LIBERTE ET LE DEVOIR |
Intro : cf polycopié
I) La liberté du vouloir : l’affirmation de l’existence du libre arbitre
A) L’approche de Descartes : la liberté de la volonté est infinie
La plus grande perfection de l’Homme réside dans son libre arbitre (la liberté de la volonté). Quand nous considérons les actions et l’histoire humaine, nous voyons une très grande diversité entre les conduites et comportements des Hommes dans l’espace mais aussi dans le temps. Les Hommes peuvent avoir des activités diverses, choisir des chemins d’existence varié. Dans une même fratrie, on verra les enfants élevés dans le même milieu, prendre des chemins de vie différent. Pour rendre compte de cette diversité humaine, on peut forger l’hypothèse de l’existence en l’Homme d’une liberté absolue, c’est-à-dire d’un libre arbitre. Le libre arbitre renvoie à la liberté de la volonté, c’est-à-dire à la puissance de faire des choix sans être déterminé par rien d’autre que notre volonté, ni les déterminations extérieures, ni la pression de nos besoins.
Le libre arbitre c’est la dimension métaphysique de la liberté et va si distinguer de la liberté d’action, qui consiste à pouvoir faire ce que l’on veut sans être contraint de l’extérieur.
Descartes : « La liberté de notre volonté se connais sans preuve par la seule expérience que nous en avons » -> Pour Descartes, on a un sentiment de notre liberté, on sait qu’on est libre parce qu’on sait que l’on peut faire des choix, on expérimente tout les jours notre pouvoir de choisir, de vouloir ceci plutôt que cela.
Texte :
La volonté humaine est infinie, elle nous fait à l’image de Dieu et cette volonté infini est ce qui fait notre liberté. Nous avons plusieurs facultés proprement humaines, nous avons un entendement c’est-à-dire une faculté d’élaborer des concepts et de connaître. Cet entendement est fini, limité. On a aussi une volonté, c’est-à-dire une faculté de choisir qui est indissociablement la faculté de la liberté. Pour Descartes, la volonté c’est un pouvoir d’affirmer ou de nier ce que l’entendement nous propose.
D’une part, la volonté humaine est infinie au sens où nous pouvons tout vouloir, je peux vouloir le possible et l’impossible. D’un côté la volonté divine semble plus grande que celle humaine, parce que celle-ci peut s’accompagné d’un entendement infini et d’une puissance infinie. En revanche, dans sa forme, la volonté humaine est égale à celle de Dieu parce que la volonté dans sa forme consiste simplement à choisir à partir d’elle-même, alors comme Dieu rien ne me contraint à choisir tel ou tel chose. Pour Descartes, la volonté humaine est bien une puissance de choisir absolu, donc elle nous rend libre absolument.
- LA LIBERTE D’INDIFFERENCE :
Si on peut affirmer que l’on a une volonté infinie et une liberté absolue, c’est parce que nous disposons seul d’une liberté d’indifférence. La liberté d’indifférence consiste à pouvoir faire des choix dans une totale indifférence de ces possibilités, nous ignorions parmi les possibilités laquelle est la meilleure, pourtant on peut choisir. L’Animal lui est incapable de choisir quand son instinct ne le détermine pas vers une possibilité plutôt qu’une autre. On peut alors choisir sans motif et sans raison.
La liberté d’indifférence consiste dans la capacité de choisir alors même que rien ne nous pousse d’un côté plutôt que de l’autre : ni la connaissance du vrai, ni la connaissance du bien. Descartes ajoute « c’est le plus bas degré de la liberté ».
B) Liberté et moralité
Liberté et moralité sont étroitement lié, parce qu’il faut pouvoir choisir pour pouvoir être estimer responsable et donc être loué et blâmé moralement.
1) Le vertige et les errances de la liberté
Si la liberté humaine est absolue, on doit pouvoir choisir entre le bien et le mal, et on peut privilégier le mal. Il faut envisager que l’on puisse choisir parfois contre notre raison et contre le bien pour penser une liberté absolue.
Celui qui voudrait se prouver qu’il est absolument libre, pourrait transgresser tous les tabous, il pourrait faire le choix du pire et opter pour le crime, parce que la liberté humaine est infinie, dès lors rien ne saurait la contraindre, ni les forces extérieures, ni les meilleures raisons du monde. L’Homme peut être tenter par un usage absolutiste de sa liberté, qui prétendrait de se défaire de tout, de toute limite morale. Il choisirait alors de se détourner de la raison consciemment. Ce choix du mal pour le mal constituerait un usage pervers et catastrophique de la liberté mais doit être envisagé si on pose l’existence d’un libre arbitre.
2) Le bon usage de la liberté : celle qui choisit le vrai et le bien
Lorsque je choisis en connaissance de chose, lorsque mon entendement m’éclaire dans mes choix, ma liberté est réfléchie et mes choix plus efficaces, alors je me rends digne de mon humanité. Donc la liberté, est à son plus haut degré lorsqu’elle est orientée vers un bien recherché avec raison et lucidité.
Au niveau théorique, pour Descartes, on a la possibilité de surmonter nos erreurs. L’erreur procède du décalage entre un entendement fini et une volonté infinie. Je me trompe quand ma volonté se décide, qu’elle affirme quelque chose alors même que mon entendement n’en a pas une idée claire et distincte. Pour éviter l’erreur, on ne doit affirmer seulement ce dont on est certains.
Sur le plan existentiel, un bon usage de la liberté c’est aussi ce qui peut nous éviter le malheur. On souffre souvent de nos frustrations, de nos déceptions, alors le malheur est lié au fait que la volonté est infinie alors que notre puissance est limitée. Pour l’éviter, il faudrait alors faire coïncider notre volonté et notre puissance, et donc vouloir ce qui est à notre porter. D’où une maxime de Descartes « Mieux vaut changer ses désirs, que l’ordre du monde ».
Pour Descartes, c’est en agissant vertueusement que l’Homme fera le meilleur usage de sa liberté et atteindra le plus grand bonheur. Quand on s’efforce au maximum de bien jugé, et aussi de bien faire, alors, on éprouvera ce plus haut contentement qui est l’estime raisonnable de soi. La morale Cartésienne n’est pas une morale austère, pas une morale du devoir, elle associe complétement vertu et bonheur.
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