La croyance religieuse est-elle une illusion rassurante ?

Léa                                                      Philosophie                                                       TS1

Patault

La croyance religieuse est-elle une illusion rassurante ?

"Toute religion est née de la peur et du besoin." Friedrich Nietzsche.

La religion, entendue comme un ensemble organisé de croyances et de rites portant sur des choses sacrées, surnaturelles et transcendantes, prétend relier les croyants entre eux, en les reliant tous à Dieu ou à la divinité́. «Religion» viendrait du latin « religare », qui signifie «relier», «rassembler». Néanmoins, depuis tout temps, beaucoup d’hommes se sont confrontés à la croyance religieuse trouvant que celle ci n’apportait aucune preuve véritable. C’est ainsi que de nombreux conflits perpétuels résultent de cette confrontation entre croyants et athées.

Le terme  « illusion »  désigne une erreur de l’esprit, une croyance fausse et erronée, comme c’est le cas d’un mirage qui surgit dans le désert.

Quelque chose de rassurant est quelque chose qui nous soulage d’une crainte, en faisant disparaître, soit l’objet de notre peur, soit la raison qui nous la rendait redoutable. On pourrait donc penser dans un premier temps que la croyance religieuse est une illusion rassurante. Une sorte d’échappatoire irréelle que se créer l’homme malheureux dans cette vie difficile comme l’affirment de nombreux philosophes. Cependant, la croyance religieuse ne peut, en aucun cas, être une illusion rassurante pour un croyant puisque ce dernier croit en Dieu, et d’après lui cette croyance en l’existence de Dieu est véritable donc elle ne peut être une illusion.

On peut donc alors se demander : la croyance religieuse est-elle une illusion rassurante selon tous les points de vues ?

Tout d’abord nous verrons que la croyance religieuse est une illusion rassurante selon les athées. Puis nous verrons qu’elle n’est pas une illusion rassurante pour les croyants cependant une croyance qui peut certes les rassurer mais aussi les angoisser.

Dans un premier temps la croyance religieuse peut sembler être une illusion rassurante selon certains points de vues. La croyance vise à nous guider vers la vérité, elle n'est pas non plus le contraire de la raison, mais plutôt le contraire de la démonstration. La foi est quelque chose de personnelle c’est pour cela qu’on ne peut la démontrer. Quand on ne sait pas, on imagine, et naturellement on croit ce qu'on imagine. On imagine tout particulièrement ce que l'on désire ou ce que l'on craint. Cette croyance religieuse répond en général à un désir, une inquiétude, une question sans réponse que l’on se pose sans cesse. On peut donc penser que la croyance apporte du sens à la vie justement lorsque le sens vient à manquer. On peut donc en venir au fait, que la religion aide dans un sens, à avancer dans la vie, elle propose un idéal de vie avec de nombreuses valeurs. La religion est dans certain cas, semblable à une protection, à une sureté. Mais cette dernière prend l'aspect d'une illusion lorsque l’on se positionne en tant que non croyant. La religion sert de modèle mais donne aussi un espoir à ceux qui n'en n'ont plus, à ceux qui ne croient plus en rien dans la société notamment. Elle les aide donc à avancer dans leur vie, à coups de contraintes, et de traditions, sans doute, mais pour une consolation, immédiate, et permanente. Un exemple qui illustre totalement cette première idée, puisqu'en période difficile, des guerres, des famines etc., les plus faibles, prient Dieu, afin d'obtenir sa soit disant "aide". Cette illusion est pour eux, un réconfort, voire une consolation.

Prenons donc le point de vue des athées. Selon ces derniers, la religion viendrait alors du malheur des hommes sur terre. La vie est telle que l’homme  rencontre, au cours de son existence, différentes épreuves auxquelles il doit se confronter comme nous l’avons évoqué précédemment. Il doit alors faire face au mal physique, la nature est la cause de sa souffrance, mais aussi au mal moral, ou c’est autrui qui est la cause de son malheur. L’homme alors, devant les difficultés de la vie, ne trouve son bonheur et peut ainsi prendre la religion comme refuge, comme espoir, d’une autre vie après la mort où il y projette son bonheur.

Dans Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche distingue la volonté de puissance et la volonté de pouvoir. Cette volonté de puissance est la capacité de porter ce que l’on fait à sa plus haute intensité. C’est donc aller jusqu’au bout, on déploie une énergie que l’on possède naturellement et cela rend ce que l’on fait merveilleusement beau et noble. Selon lui les hommes qui possèdent cette volonté de puissance ne prétendent pas que la vie est simple, il savent qu’elle est dur mais ils l’acceptent. Ils veulent alors toujours prolonger ou dépasser ce qui est, pour atteindre autre chose de plus fort encore et c’est donc ça la vraie force humaine. Contrairement à la volonté de pouvoir qui est la volonté d’écraser les autres. Selon Nietzche ceux qui possèdent cette volonté de pouvoir sont malades de la vie et au vu de cela, inventent la religion pour qu’elle soit un refuge face à leur tristesse. La croyance religieuse assure une vie après la mort. Pour Nietzsche lorsque l’homme croit, il se contente de vivre sur terre en idéalisant sa vie d’après. Cependant la vie est aussi plus que la volonté de vivre, car on ne veut pas ce que l’on possède déjà. La vie est un dépassement. C’est pourquoi la survie est une démonstration de faiblesse du point de vu de Nieztsche.

En réalité chaque personne sur terre pourrait se dire que la religion apporte un certain réconfort à la cruauté de la vie qui ne serait que souffrances. D’ailleurs, Romain Rolland lorsqu’il s’entretient avec Freud pense que l’origine de la religion vient du « sentiment océanique », cette impression de ne faire qu’un avec le monde, avec l’univers. De plus, le mot religion, du latin « religio », pourrait venir du latin « religare signifiant relier, relier les hommes entre eux, relier les hommes à Dieu. Ce serait ainsi une tentative d’apaisement. Mais Freud aussi conteste cette idée. Pour lui, l’origine de la religion est la peur, la peur du destin et de la mort. Dans l’Avenir d’une illusion, Freud nous explique que la religion ne serait qu’un moyen de supporter la vie. Elle rassure car elle donne une explication claire du monde et de la vie, elle représente une attention paternelle, la promesse d’une finalité de la vie et d’une compensation dans l’au-delà : mais un au-delà qui n’est qu’illusion selon Freud. Elle donne du sens à la réalité dans laquelle l’homme vit. Sinon une vie sans but nous serait insupportable. L’illusion religieuse pourrait ainsi cristalliser les peurs humaines. Pour Freud la religion est donc un espoir pour les malades, comme les névrosés conscients de leur souffrance. Karl Marx est revenu sur cette idée avec sa phase : «  la religion est l’opium du peuple ». Par cette phrase il sous entend que la religion est comme une sorte de drogue pour le peuple, une sensation de bonheur éphémère mais qui en réalité, aggrave la situation des hommes. Il dit que le croyant espère une vie après la mort, que cette croyance résulte de sa misère en société et que la religion aboutie au final à une aliénation : être étranger a sois même  Cependant est ce que cette illusion du point de vue des athées est elle perçue de la même façon du point de vue des croyants ?

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