La conscience morale n'est-elle que le résultat de l'éducation?

Corrigé

Exemple de dissertation rédigée

« La conscience morale n'est-elle que le résultat de l'éducation ? »

Nos idées sur le Bien et le Mal nous semblent évidentes. Nous grandissons tous avec et, la plupart du temps, on ne les remet pas en question. Comment pourraient-elles ne pas venir de notre éducation, c'est-à-dire de nos parents, de nos professeurs, des médias ou de la société ? Cependant, il peut nous arriver de douter de leur valeur ou, carrément, qu'elles nous scandalisent. Nous sentons alors que le Bien, ce n'est  peut-être pas ce qu'on nous a appris. On éprouve des scrupules, on hésite à suivre aveuglément notre éducation. Cela signifie-t-il que notre conscience morale pourrait ne pas venir que de notre éducation ? Autrement dit, nos valeurs morales ne proviennent-elles que ce qu'on nous a appris ? Pour le savoir, nous traiterons le sujet : « La conscience morale n'est-elle que le résultat de l'éducation ? »

Nous commencerons par examiner ce qui semble aller de soi : l'éducation serait la source principale de notre conscience morale. Puis nous verrons pourquoi cette vision est partielle, insuffisante. Nous nous demanderons alors si notre conscience morale ne pourrait pas provenir d'un instinct. Mais, dans ce cas, peut-on faire confiance à cet instinct ? Nous proposerons alors de fonder la morale sur la raison ; ce serait alors grâce à un raisonnement bien précis qu'on pourrait savoir si telle action est morale, c'est-à-dire bonne absolument. Enfin, nous critiquerons ces deux façons de voir en disant qu'elles sont idéalistes et que, malheureusement, la réalité nous montre que notre conscience morale peut avoir une multitude de sources (thèse qui aura des conséquences gênantes au niveau de la morale).

Il est évident que ce qu'on considère comme bien et comme mal provient de notre éducation. Autrement dit, notre conscience morale, c'est-à-dire ce qu'on pense être bien ou mal, est construite progressivement par ce que les autres nous inculquent. Nous avons tous eu des parents qui nous ont inculqué des règles. Ils nous ont répété que telle chose était bonne et que telle autre était mauvaise. Nous sommes tous nés dans une société où on nous a répété que tel comportement était bon et tel autre mauvais. Nous avons tous eu des professeurs qui ont tenté de nous transmettre certaine valeurs (laïcité, égalité, etc.). L'éducation serait donc la cause de nos idées concernant le Bien et le Mal. Par conséquent, concernant la morale, nous serions les purs produits de la société dans laquelle on vit (c'est ce que pense Durkheim).

Seulement, cela ferait de nous des êtres entièrement passifs qui ne feraient qu'obéir aux personnes qui ont eu de l'autorité sur nous. Nos propres valeurs ne dépendraient pas réellement de nous. Moralement, nous serions hétéronomes. De plus, avec cette thèse, on n'explique pas pourquoi certaines personnes se révoltent contre les valeurs de leur propre famille ou de leur société.

Ne peut-on pas trouver d'autres sources aux valeurs morales, des sources qui dépendraient davantage de nous-mêmes ?

La conscience morale pourrait avoir une autre origine : l'instinct. Quand nous sommes scandalisés par les valeurs de notre époque ou de notre pays, c'est parce que nous sentons qu'elles ne sont pas bonnes. Cette sensation nous est donnée par notre instinct moral, qui s'exprime sous la forme d'une voix (la 3voix de la conscience »). La conscience morale, ici, proviendrait d'un instinct que nous aurions reçu de Dieu. Telle est en tout cas la thèse de Rousseau. Selon lui, nous n'avons pas besoin d'être éduqués pour entendre la voix de cette conscience. Celle-ci serait innée ; elle serait donc identique chez tous les hommes à la naissance. Autrement dit, la conscience morale serait, au moins à l'origine, universelle. C'est intéressant parce que cela rend possible l'idée de valeurs universelles.

...